JeanDo et Émile Bourgault au Pantoum : Amour déchu sur jaspinage

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Ce 12 avril au Pantoum, je ne sais pas ce qu’il y avait de spécial, mais le public parlait fort lors des deux spectacles. Ce n’était pas la pleine lune, juste du monde qui venait d’un peu partout de Québec. Sans être à guichets fermés, il y avait beaucoup de monde pour cette soirée.

JeanDo : Métaphore et prose

C’est en duo sur scène que Jean-Dominique Hamel-Ratté (voix principale et guitare) et Cédric Martel (contrebasse, voix) nous présentent cinq nouvelles chansons qui ne sont pas encore disponibles dans le monde du numérique. Ils invitent le public à les vivre avec eux. Sans setlist, ils entament leur première chanson folk, une petite pause pour demander à la régie de monter le son pour étouffer un peu le public.

Leurs chansons en chœur sont folks et joueuses de rimes. On parle de dépendance et de distance, que l’héroïne est un placebo à l’amour, on peut entendre dès le début : « en 2024, l’amour est dans le sac ». Les interludes accrochent le public, JeanDo fait des liens intéressants entre son campeur et une relation toxique, il laisse entendre qu’enfin, elle se termine lorsque le campeur est mis en vente. Il précise qu’on peut bien rêver de la Californie, mais que la Côte-de-Beaupré est bien belle aussi. Les deux chanteurs sont très charismatiques, la guitare est bien jouée et la contrebasse accotée. Ils réussissent à faire participer la foule indisciplinée à chanter avec eux, un tour de force pour le duo ce soir. Pour la suite de JeanDo, il nous invite à rester à l’affût de son futur hit Je plane qui devrait sortir le 21 mai!

Émile Bourgault en septuor: L’amour vain

Sur une scène emboucanée, l’auteur-compositeur interprète est attendu avec impatience. C’est en septuor qu’Émile Bourgault prend place au Pantoum pour son lancement d’album « Tant mieux » paru le 5 avril. Il est accompagné de Thomas Saulnier (guitare électrique), Simon Boisseau (claviers), Emmanuelle Brin-Delisle (violon), Florence Beauquier-Léger (saxophone) Alexandre Méthot (basse) et Gabriel Bédard (Batterie).

Le tout débute en délicatesse avec la chanson-titre de son album, la très vibrante Tant mieux (pour toi), c’est poignant d’entendre le refrain : « Il y a de ses pentes qui ne se remontent pas, mon amour ». Dans cette veine, le groupe poursuit avec Nœud coulant dans lequel se met en place piano, guitare et saxophone avec les paroles qui reviennent « Je te dis que je t’aime et toi tu n’en es pas certaine du tout ». La mélancolie devient palpable avec un solo de saxophone, applaudi par le public. Au cours de la prestation, le public chante à quelques reprises avec Émile et a droit à l’écoute de deux nouvelles chansons ne figurant pas sur son album : Va-t’en et Vivre. Vers la fin du spectacle, Norah Lapointe est invitée à chanter en duo avec Émile Nos amours cimetières. Entendre ces deux voix magnifiques a été un moment fort du spectacle.

Les chansons réfèrent plus d’une fois à l’impuissance qui peut exister entre la volonté d’aimer et de ressentir réellement l’amour, on est amené à explorer l’obscurité que peut être la dépendance affective. Du point de vue musical, les solos sont bien ficelés entre les différents musiciens, c’est bien senti. Le charme musical opère très bien dans la salle. Je vous suggère d’aller à l’un de ses spectacles, bras dessus bras dessous avec des ami.es. Si vous souhaitez le voir en spectacle, tenez-vous à leur agenda de tournée, elle ne fait que commencer!

(Émile sera de la 20e tournée Route d’artistes et se promènera un peu partout au Saguenay et sur la Côte-Nord. Et ça commence par un show à Québec, soit le 22 mai au Musée national des Beaux-Arts!)

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