Vendredi on était une petite gang d’ecoutedonc.ca pour assister au party de lancement du quatuor rock de la capitale nationale Ressak à la Source de la Martinière avec en première partie la formation Chic Arsenic. Au menu, pas de pudding empoisonné, mais de la bien bonne musique aux tonalités ska suivie de rock progressif francophone.
Chic Arsenic, du ska éclectique
Le quatuor composé de trompette, basse, guitare et batterie ouvre le bal (ou plutôt la Source). Marc Desrosiers (guitare et voix) mène la danse au sein de la formation, on pourrait d’ailleurs qualifier leur style de swing-ska. La trompette y joue en effet un rôle incontournable, elle donne du corps et de l’intensité aux morceaux, le tout couplé avec la voix rauque du chanteur. Cette voix a aussi bien des airs de Jean-Francois Bernatchez (Noir Silence) que de Plume Latraverse, mais elle nous livre à chaque fois une version rythmée et bien sentie des chansons.
Le groupe est aussi à l’aise dans la langue de Shakespeare que dans celle de Molière, j’avoue avoir une préférence pour le deuxième choix, surtout lorsque les textes ne demeurent pas juste accrocheurs mais prennent une tournure engagée. On ressent d’ailleurs l’influence des Cowboys Fringants lorsqu’ils commencent leur chanson sur les tâches à distance parlant de la vie en télé existence.
Les morceaux sont en général très rythmés et la formation sonne à la fois comme un groupe rock-ska et un orchestre gipsy. Certaines personnes dansent en avant tandis que la foule se densifie à la Source de la Martinière : on assiste au renouveau du ska à Québec ce soir!
Ressak pas ton camp, c’est super bon!
C’est ensuite au tour de Ressak de monter sur scène afin de nous présenter leur nouveau microalbum « Le courant nous mène ». J’avoue n’avoir pu écouter qu’une seule fois leur nouvel opus sorti le jour même mais il ne m’en fallu pas plus pour me mettre l’eau à la bouche.
Paillettes sous les yeux, les musiciens nous font d’abord voguer tranquillement sur une douce ballade qui s’énergise rapidement tel un bon vieux rock des années 1990. Les voix de Guillaume Bourget et Marie Fillod se complètent et se répondent en parfaite harmonie pendant que Simon et Alejandro nous livrent leur plus belles lignes de basses et mélodies au clavier.
Ça fait du bien d’avoir un style qui sort de l’ordinaire à Québec, francophone ET qui sonne comme une tonne de briques à la sauce rock alternatif. Mettons que si Sonic Youth avait parti un groupe en 2024 à Québec c’est comme ça que je m’imaginerais le son du groupe. C’est finalement très rock et l’étiquette leur colle bien à la peau.
Au milieu du spectacle, le groupe nous annonce qu’un nouvel EP devrait sortir cet automne. C’est définitivement une grosse année pour Ressak avec le lancement d’EP, une tournée et cette annonce, le groupe ne va pas chômer. Mais ne vous trompez pas, on ne tourne pas les coins ronds au sein de la jeune formation, le microalbum et la prestation qui a suivi sont tout bonnement un délice pour les oreilles.
On note même que le bassiste Simon Pineault pousse la chansonnette à un certain moment. On passe tantôt de rythmes très soutenus, du rock que l’on peut qualifier de lourd/énergique à des mélodies psychédéliques planantes. C’est le cas de Je ne regretterai pas, une ballade rock où la tension musicale progresse et monte jusqu’à son paroxysme à la fin.
Vient le tour de la pièce D’autres galaxies, chanson phare de l’album dédiée en quelques sortes à Marie, la batteuse qui ne s’en va pas pour une autre galaxie ni rencontrer la folie mais plutôt en terre natale française. Heureusement qu’Alejandro a poussé pour la sortie de ce bijou, c’est très dansant et stimulant. Bonne continuation Marie et merci pour tous les projets musicaux que tu as portés et fait grandir.
Pour conclure la représentation, Marie sort les baguettes ouatées très jazzy et nous fait vivre avec l’ensemble du groupe un autre bon moment de rock garage durant Passer go. Les rythmes sont variés, techniques et créent une dynamique envoûtante très intéressante pour la foule : pas le choix de se déhancher face à tant de musicalité. Ressak vient de nous démontrer qu’ils sont définitivement là pour rester au sein de la scène québécoise.
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