Le 21 décembre dernier, nous nous sommes entassé.es dans un Impérial Bell assis, mais plein à craquer, pour notre dernier spectacle de 2023, mais surtout pour célébrer le dixième anniversaire de l’album « Sélection Continentale » de Gab Paquet. Il y a dix ans, je n’avais jamais entendu parler du chanteur, ni même d’une grande partie de la scène locale qui est toujours en valeur dans nos articles. Pourtant, lorsque j’ai finalement entendu Gab Paquet pour la première fois, je suis – comme une grande quantité de personnes – littéralement tombé en amour avec sa musique. C’était enfin mon premier spectacle de Gab Paquet, mais ce n’était définitivement pas le dernier.
Alexandra Lost
Avant même qu’une seule personne monte sur scène, on pouvait admirer le décor : il y avait tout plein de cadeaux qui garnissaient le bord du stage avec des sapins en carton dans les balcons d’avant-scène. On se doute que ces accessoires ne sont pas seulement là pour décorer, on comprendra plus tard dans la soirée les vraies raisons de ces cadeaux.
Mais avant tout ça, on a droit à une merveilleuse première partie, Alexandra Lost. Ma première rencontre avec ce groupe fut au Festival du Pantoum en août alors qu’il faisait partie de la programmation du dimanche, c’est-à-dire la journée où on était pas mal lendemain des trois veilles précédentes. Je me souviens à quel point cette formation avait réussi à m’apaiser en ce dimanche difficile bien que sa présence était une surprise. Cette fois-ci, je suis fin près à recevoir une bonne dose de doux en ce jeudi de décembre. Malheureusement tous.tes n’ont pas offert une écoute très attentive durant cette performance, ce qui a un peu gâché l’expérience. Qu’à cela ne tienne, c’est la merveilleuse Santa Monica (I’m Going Home) qui a débuté le spectacle, une pièce forte de la discographie d’Alexandra Lost. Les musicien.nes – Jean-Etienne Collin Marcoux (percussions) Isabeau Valois (mandoline, claviers et voix) et Luke Dawson (basse, contrebasse et voix) – sont tous.tes remarquables, cependant c’est vraiment le duo principal de Jane Ehrhardt (voix, claviers et guitare) et Simon Paradis (voix et claviers) qui retient l’attention. Nous offrant des harmonies qui font un bien fou aux tympans alors que le jeu de claviers de ce dernier est tout simplement envoûtant. On se fait un plaisir de nous présenter quelques pièces qui verront le jour sur un futur album en mars, à en juger par ce qu’on a eu la chance d’entendre l’opus sera clairement à ne pas manquer, on n’a qu’à découvrir l’incroyable Going Down déjà disponible en simple. C’est donc une magnifique prestation pour Alexandra Lost qui débute cette soirée de façon splendide, de ce qu’on a pu entendre par dessus les conversations beaucoup trop fortes du public du moins. (Note du photographe : ça écoutait beaucoup plus à l’avant, car les membres les plus fidèles de la Gab Nation sont peut-être crinqué.es, mais leurs oreilles sont bien tendues!)
Gab Paquet
Dix ans pour « Sélection Continentale » ce n’est pas rien et visiblement c’est fêté en grande pompe. L’ami et collaborateur de longue date de Gab Paquet, Renaud Pilote, apparaît au balcon du côté jardin pour bien mettre en contexte l’album célébré, celui qui a été produit alors que le jeune Gab arborait à peine la moustache et où sa célèbre toison capillaire n’avait pas encore atteint sa pleine maturité, on souligne à quel point le spectacle sera sous le signe de la nostalgie. Pour l’occasion le « sex symbol du Québec » est entouré d’une bande de musicien.nes hors pair : Odile Marmet-Rochefort (claviers et voix), Jean-Etienne Collin Marcoux – qui avait peut-être une ronde de golf de prévue après le spectacle vu son habillement – (batterie), Hilarion Lefuneste, ou plutôt Cédric Martel (basse), Alexis Goulet-Bouchard (guitare) en plus du Collectif de la Cité (quatuor à cordes) qui ont rendu les pièces du chanteur de charme plus grandes que nature. La soirée Noëllée a été animée de main de maître par André « Noël » Robillard qui a fait plusieurs apparitions question de bien mettre de l’ambiance.
Ça débute en force avec VHS tirée de « Collection Sentimentale », la version revue et améliorée de « Sélection continentale » disponible depuis quelques jours seulement. Ensuite on a droit à Poutine Dream où le chanteur reçoit en cadeau par André Noël une poutine « qui n’est pas du Ashton » et qui n’est pas chaude non plus. Bien que le concert souligne les dix ans du premier long jeu, le séduisant moustachu pige tout de même dans ses autres projets, comme pour Santa Barbara, qui nous permet de voir apparaître le légendaire saxophoniste André Larue qui reviendra à plusieurs reprises pour ajouter une touche de sensualité supplémentaire, comme si le matériel de Gab ne l’était pas déjà assez. L’Impérial est en formule « assis », on s’attendait tout de même à ce que le public ne reste pas assis longtemps, on peut déjà voir beaucoup de gens s’amasser debout à l’arrière et sur les côtés de la salle, possiblement des personnes placées au balcon qui avaient le goût de se déhancher un peu. Cependant aux trois niveaux du parterre, les chaises restent bien occupées, jusqu’à Sexy, où tranquillement pas vite ça se lève pour danser. La chanson suivante, Diamants, a forcé beaucoup de personnes à se lever alors que Gab est allé pour la première fois chanter parmi le public, à la recherche de quelqu’un qui voudrait lui offrir un collier en diamants en cadeau.
L’ambiance se réchauffe de plus en plus à chaque pièce, on passe par 1-800-666-SEXE et l’impressionant solo d’Alexis, Force d’Éros, Partouzes jusqu’à Sex Machine où le chanteur se met en chest au grand plaisir de tous.tes. Il reviendra couvert d’une robe de chambre pour interpréter la délicieuse Relations Sexuelles dans la foule. On nous introduit ensuite à un nouveau personnage, Antoine Trépanier, le ménestrel de La Chope Gobeline, pour interpréter Gente Dame à la flûte. Ensuite s’amène sur scène le duo Alexandra Lost, avec Simon rockant fièrement le keytar sur Soucoupes Volantes. Parlant de personnage, le lutteur-père noël, Mathieu Tessier, a eu maille à partir avec le chanteur, le soulevant hors de la scène comme si Gab était une simple poche de patates. Évidemment, on ne pouvait pas terminer ce spectacle sans quelques chansons de noël, on nous offre d’abord Aujourd’hui Il Est Né avant la version métal de Minuit, Chrétiens avec l’apport d’un autre solo magnétique d’Alexis. Était-ce la fin du spectacle? Pendant un moment on y croit, jusqu’à ce que le chanteur se montre le bout du pad, acclamé en véritable héros.
C’est finalement l’heure qu’une grande majorité de personnes attendait, Casio, Pad et Moustache. Si le public est resté majoritairement assis durant le spectacle, c’est maintenant essentiellement tout le monde qui est debout pour danser sur le fabuleux hit. J’avais deux pièces de prises dans la tête en alternance durant toute la semaine, la presque nu-métal 1-800-666-SEXE, jouée plus tôt, mais aussi la plus qu’accrocheuse Consomations. Je commençais à craindre que je ne l’entendrais pas puisqu’on venait de jouer la chanson avec le plus d’écoutes sur les plateformes en ligne, jusqu’à ce que le rhapsode nous invite à prendre une bière en offrant de payer les consommations. Si la version 2003 était déjà un ver d’oreille, la version 2023 est une véritable bombe mais la version live à laquelle on vient d’assister en clôture de concert est complètement enivrante, exaltante et mémorable.
Quelle soirée! Au point où Jacques a ajouté le spectacle à sa liste de spectacles préférés de l’année, qui sortait une douzaine d’heures plus tard, ce n’est pas rien. Des cadeaux, de la séduction et de la nostalgie, tout y était pour en faire un concert légendaire. Si c’était mon premier show de Gab Paquet, je suis mieux d’avoir une méchante bonne raison pour le manquer à sa prochaine visite à l’Impérial, ou dans un festival estival, qui sait. C’est une magnifique façon de terminer notre année 2023 et d’amorcer les vacances des fêtes.
À cette nuit qui lui donne un sauveur
Peuple à genoux, attends ta délivrance
Noël! Noël! Voici le Rédempteur!
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