Un rêve éveillé avec Laurence-Anne, des paysages bien réels avec Maud Evelyne

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Le 28 septembre dernier, Le Pantoum accueillait deux autrices-compositrices-interprètes bourrées de talent, chacune proposant un univers sonore unique. Si la petite salle de la rue Saint-Vallier n’était pas pleine au bouchon, une exception depuis quelque temps, les spectatrices et les spectateurs présent.es avaient apporté leurs oreilles et laissé leurs cordes vocales à la maison, ce qui nous a permis de profiter pleinement d’une belle soirée.

Maud Evelyne

On commence la soirée dans Hochelaga, près du métro « Préfontaine ». Ça tombe bien, c’est le titre de l’album de Maud Evelyne, qu’elle nous présente intégralement deux semaines avant sa sortie. En trio avec Jean-Étienne Collin Marcoux (batterie) et Cédric Martel (basse), l’autrice-compositrice-interprète originaire de Témiscouata-sur-le-Lac s’amuse à dépoussiérer l’indie-folk des années 2010 en lui donnant un peu de croquant et de rythme. Théâtrale quand il le faut, la Montréalaise a une voix assurée qui lui permet de briller autant lors des moments plus doux que ceux qui rockent (genre sur Quand nous serons vieux). De la grande poésie, de la bonne zique, des images in your face. Votre pas très humble serviteur a été gâté. Si vous avez aimé le show, vous allez adorer l’album. Et si vous avez aimé l’album, vous allez vouloir entendre comment ça sonne sur scène.

Laurence-Anne

On vous a dit combien « Oniromancie », le plus récent album de Laurence-Anne, était un rêve éveillé dans lequel on adorait se replonger. On vous a déjà dit combien on aimait cette artiste originale qui vit sur sa propre planète. Avec Laurence-Anne, pas besoin de dormir pour rêver, suffit d’écouter ses chansons.

Ça commence doucement, avec les musiciens (habillés comme des moniteur.rices de camp de vacances) qui nous invitent à entrer dans cet univers éthérée. Vêtue d’une cape, le capuchon qui lui cache le visage comme si elle était un Jedi qui essaie de passer incognito, l’artiste se lance dans le vide, en apesanteur, et nous emmène avec elle.

Si vous vous attendiez à un show plate et tranquille, OH QUE NON. Y’a du rythme dans un show de Laurence-Anne. Politesse est beaucoup plus mordante, Citadelle est une magnifique occasion de se déhancher et Polymorphe est belle à pleurer. On danse, mais on ne quitte pas l’artiste du regard, et on dirait que celle-ci nous regarde droit dans les yeux, même si y’a plus d’une centaine de paires braquées sur elle. J’ai triché, j’ai fermé les yeux sur Supernova, parce que tout ce que je voyais, c’était une explosion de couleurs chaudes.

Comme je l’avais mentionné quand j’ai parlé de l’album, « Oniromancie » se trouve quelque part entre ses deux premiers albums, et sur scène, on se rend compte à quel point ce pont est parfait. Même lorsqu’elles sont à peine retravaillées, les vieilles tounes s’intègrent parfaitement aux nouvelles, et on a l’impression que tout coule de source, comme si tout ça était le même cycle qui se poursuivait depuis quatre ans.

Super bien entourée avec un paquet de musicien.nes qu’on ne voit pas trop souvent (j’aurais donc dû prendre plus de notes pour vous les présenter), Laurence-Anne a perdu cette timidité qu’on avait vu lorsqu’elle avait lancé « Première apparition » dans la petite salle du haut (quelques heures après une descente de police qui a changé beaucoup de choses – pour le mieux – pour notre Pantoum d’amour). C’est maintenant une jeune femme pleine d’assurance, en pleine possession de tous ses moyens, qui vient nous ensorceler.

Vous l’avez manquée? Prochain rendez-vous le 8 mars prochain au Vieux Bureau de poste. Ça va encore rêver solide!

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