Formation phare de l’époque MusiquePlus, Les Marmottes Aplaties nous offrent une courte tournée de retour qui s’est arrêtée à L’Anti Bar & Spectacles le vendredi 29 septembre dernier. Le groupe de Québec Enfants Sauvages se chargeait de la première partie. Une soirée haute en nostalgie et punk rock.
Enfants Sauvages
J’crisserais tout en feu à soir jvous l’dis – La chanteuse Rox Arcand en début de spectacle
On commence à être des habitué.es des concerts d’Enfants Sauvages, ce qui ne nous empêche pas de ne jamais trop savoir à quoi s’attendre avec ces punks au côté imprévisible. Les cinq membres, Rox (voix et tambourine), Steve (Guitare), Max (Basse), Charles (batteries) et Justine (basse) se présentent sur scène maquillé.es comme à leur habitude, avec Justine qui se pointe en béquilles. On a droit à une foule peut-être un peu plus calme que ce à quoi on s’attend d’un concert d’Enfants Sauvages, mais on a tout de même été témoins d’une grande complicité entre la chanteuse et certains membres du public. Rox s’est même permis une excursion sur le dos d’un ami à travers la salle. Musicalement, on est dans le punk rapide, tellement rapide qu’une vingtaine de chansons sont jouées en moins de 45 minutes. À chaque fois que je les vois, je suis complètement obnubilé par la présence de deux bassistes, ce qui crée un son vraiment unique. Bien qu’elle ne joue que sur une jambe, Justine réussit à donner toute une performance, comme c’est aussi le cas pour Max et Charles – mais c’est clairement Steve et Rox qui retiennent l’attention en bougeant partout, en se couchant sur scène et même en s’entre-crachant de l’eau au visage. C’est donc encore une fois une prestation explosive pour le quintet de Québec, qui jouait l’un de ses derniers concerts de l’année.
Les Marmottes Aplaties
Tout de rouge vêtus, le trio formé de Bruno Lamoureux (guitare et voix), Sébastien Goyette (basse et voix) et Martin Lussier (batterie et voix) apparaît sous les acclamations de la foule. Un départ un peu tranquille pour Les Marmottes Aplaties. Après une deuxième toune relax, Vie Rangée, dédiée au monde fatigué, c’est Bagnole, un classique de leur répertoire. et le public se réveille. Cette chanson donne le goût aux gens de partir des moshpits, et ça n’arrête pas du reste du spectacle. Au cours de leur prestation de près de 90 minutes, le groupe enchaîne les succès de ses trois albums studio, « 1001 chansons pour agrémenter vos repas », « Épisode sanglant » et « Décadents ». Visiblement, la nostalgie est à son paroxysme dans la salle de spectacle de Saint-Roch, alors que le public connaît les paroles pratiquement mieux que le groupe lui-même. Ceci étant dit, malgré les nombreuses années passées depuis leur dernière tournée, les trois musiciens n’ont apparemment rien perdu de leur énergie et présence scénique qui faisaient leur renommée. Ils y vont régulièrement d’une petite histoire ou petite blague pour présenter les différentes chansons, question d’agrémenter le concert. J’ai toujours grandement apprécié les batteurs qui chantent en même temps de jouer, et ici Martin Lussier le fait de main de maître. Devant lui, le bassiste se donne corps et âme pour le spectacle, alors que son acolyte à la guitare reste légèrement plus stoïque derrière son micro, mais chantant avec une telle précision qu’en se fermant les yeux on se croirait facilement une vingtaine d’années auparavant.
Ce qui est beau à voir, véritablement, c’est la réaction du public : on sent que le groupe manquait à plusieurs personnes. On ne peut passer sous silence d’ailleurs à quel point les membres de la première partie, Enfants Sauvages, semblent apprécier le spectacle, particulièrement Rox qui chante et danse en première rangée du début à la fin. Les membres du groupe quittent la scène sans avoir joué leur chanson la plus connue, Détruire – on devine donc facilement que le trio va revenir pour un rappel. Avant d’entendre ce hit, on a droit à un concours de limbo, féroce compétition entre spectateur.rices, dont certain.es peut-être trop alcoolisé.es pour se rendre en finale. La joute est remporté par une grande gagnante impressionnante. Suite à ce concours impromptu, on nous offre quatre chansons supplémentaires dans le cadre du rappel, dont la fameuse Détruire qui reçoit évidemment une grande réaction de la foule – plusieurs body surfeurs se sont fait aller durant la pièce.
C’était mon premier concert des Marmottes Aplaties, possiblement le seul auquel j’aurai la chance d’assister dans ma vie, et je ne suis définitivement pas déçu après cette soirée triomphale. Parfois des groupes se reforment après une longue pause, mais la magie n’y est plus, les prestations semblent manquer d’âme. Ce n’est clairement pas le cas pour les Marmottes, qui ont offert une performance magistrale. Sans équivoque un bucket list band que je peux enfin cocher, et ce sans déception du spectacle offert.
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