FELP : HELP une seule fois, après F.I.N.I.

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Tandis que la crème de Québec frétillait à la Noce de Bois, je me frayais un chemin jusqu’à Montréal pour assister à la première – et la dernière – représentation de « HELP » sur scène, qui avait lieu dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal. Tout comme moi, de nombreux-ses mélomanes et curieux-ses se sont ainsi rassemblé-es le 7 juillet dernier, 23 h, devant la scène du Club Montréal TD afin de voir cet album unique prendre vie. 

Tout le contexte

Portant bien son nom, ce projet musical expérimental réalisé par Félix Petit, alias FELP, regroupe de nombreux collaborateur-ice-s qui ont nourri l’imagination débordante du musicien multi-instrumentiste et réalisateur, résultant en une espèce de bestiaire sonore aux reflets de fête chimérique. 

Ça semble être un juste retour de balancier pour l’artiste qui, depuis les dernières années, travaille de manière rapprochée avec plusieurs artistes émergents-émergés tels qu’Hubert Lenoir, Safia Nolin ou encore Les Louanges. Sans le savoir, vous avez ainsi certainement déjà entendu les volutes de son saxophone, les mélodies de sa flûte où le rendu encore plus subtil de son travail en studio, à la réalisation. Sur « HELP », Félix Petit reprend les guides et remet de l’avant sa signature plus champ-gauche sans pour autant mettre de côté la richesse des rencontres musicales que les dernières années lui ont apportées. 

Le show tsé 

Alors que les 13 pistes du disque sont le résultat d’un travail méticuleux de collage sonore, il fallait des musiciens pour les incarner sur scène dans toute leur complexité tant rythmique que stratigraphique. Pour l’occasion, FELP a invité d’autres musiciens orbitant comme lui autour du collectif/studio DONDEPIANO à se joindre à lui. Ce sont eux qui ont ouvert le bal avec deux titres instrumentaux de l’album, mettant de l’avant une fois de plus leur talent et leur cohésion, comme on peut toujours s’y attendre dans les divers projets de cette constellation d’artistes (Misc, CHIENVOLER, Bellfl0wer, etc.). 

La ribambelle d’invité-e-s s’est ensuite déroulée devant nos yeux, commençant d’abord avec Laurence-Anne venue interpréter Dino, suivie de Klô Pelgag pour l’irrévérencieuse Babyfoot. Malheureusement, le son était plutôt inégal sur le parterre (ce qui est souvent le grand dam des spectacles de festivals en extérieur), ce qui nous faisait perdre une bonne partie des voix principales ainsi que certaines interventions de FELP. Sur scène, les musiciens continuaient malgré tout à vibrer ensemble dans une complicité visible, tandis que se succédaient les chanteuses et chanteurs mis tour à tour de l’avant, souvent accompagnés à la voix dans les refrains par Félix Petit.

Dans un même esprit de communauté, FELP a aussi laissé place, le temps d’un interlude instrumental, à deux compositions de CHIENVOLER, le projet de Jérémi Roy qui, ce soir-là , était aux synthés et à la basse. Dans ce projet ondoyant et expérimental, on peut passer de la langueur espiègle à l’esprit vif du punk en quelques instants, ce qui fait admirer d’autant plus la fluidité du batteur William Côté, du claviériste Gabriel Godbout-Castonguay et du guitariste Martin Rodriguez qui étaient présents ce soir-là. 

Finalement, les deux artistes qui s’occupaient des choeurs, Hawa B et Em Pompa, sont à leur tour venues briller à l’avant-scène le temps de « leurs » chansons, démontrant qu’elles savent aussi bien accompagner que voler la vedette. Em Pompa a aussi interprété If I, une ancienne composition de FELP. 

Le spectacle s’est F.I.N.I. en beauté avec Hubert Lenoir qui, fidèle à son habitude, est débarqué sur scène avec la verve qu’on lui connaît et qui a canalisé toute l’énergie du groupe sur la foule. Avant de quitter les planches, ce dernier a pris soin de remettre Félix Petit sous les feux de la rampe, dans un mouvement final du balancier qui faisait balayer notre attention sur l’ensemble du groupe. 

Malgré les écueils de produire un tel spectacle dans un tel contexte, ce qui est ressorti du lancement de « HELP », c’est l’esprit de création collaborative et de communauté qui, tissée ensemble comme le sont les compositions de Félix Petit, finissent par donner un ensemble plus riche que ses parties. On a déjà hâte d’entendre la suite!

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