Pendant que le reste de mon équipe du jour se la coulait douce devant le Parlement, votre pas très humble serviteur passait une magnifique soirée au Parc de la Francophonie pour une soirée pop extrêmement relevée. Qu’elle grafigne un peu du côté des paroles ou de la musique ou qu’elle soit pleine de soul qui fait chaud au coeur, la musique qu’on a entendue hier a montré une fois de plus qu’on pouvait viser un public large sans le prendre pour une bande de cons.
Surtout, c’était la soirée de la générosité pour un public ma foi plus qu’enthousiaste. Je vous raconte ça ici (les artistes de la scène Hydro-Québec, on vous en parle dans un autre texte).
Loviet
Ne vous fiez pas à son air angélique, Loviet ne fait pas dans la dentelle! La Torontoise originaire de la Nouvelle-Écosse est montée sur scène avec un sourire aux lèvre qui ne l’a pas quittée un seul moment. Celle qui avait pas mal impressionné à St-Roch XP l’automne dernier a conquis un public (fort respectable pour un show à 17 h 15) qui ne demandait qu’à être séduit en attendant Sanchez et Reyez. Pendant 20 minutes bien tassées, l’autrice-compositrice-interprète nous a bercé.es avec une pop guitare-basse-batterie qui flirte autant avec l’indie et le folk qu’avec le grunge. Une voix assurée, un propos franc, une personnalité chaleureuse et un soutien indéfectible de la part de ses boys en arrière-plan. Solide!
Emma Beko
Je vais être honnête : après Reyez, l’artiste que je venais voir en premier lieu, c’était Emma Beko. Elle aussi en avait séduit plus d’un.e à St-Roch XP, mais le début de mon histoire d’amour remonte à sa période Heartstreets il y a déjà déjà un bon bout de temps. Celle qui est venue nous chanter son anxiété a été d’une grande générosité, prenant le temps de bien établir son contact avec un public qui la connaissait déjà très bien. En formule trio (notamment avec son DJ Beau Geste), Beko nous a chanté son anxiété tout en grooves et en douceur. On voit très bien que la scène a un côté apaisant et libérateur pour la Montréalaise qui a mis tous les weirdos sur le parterre dans sa petite poche d’en arrière.
Debby Friday
Ouf! Debby Friday, c’est de la bombe. On a eu énormément de plaisir à voir cette bête de scène occuper tout l’espace scénique pendant que son DJ s’occupait calmement d’imposer le rythme. La musique de la Montréalaise est unique, un croisement entre la pop, le hip-hop et l’acid-house auquel elle a ajouté quelques touches d’industriel. Une belle façon de faire le plein d’énergie avant la partie soul-pop de la soirée.
Soran
Soran a pris beaucoup de galon depuis ses débuts au milieu des années 2010. Celui qui avait la lourde tâche de préparer le public pour la venue de Sanchez quelques minutes plus tard s’est bien acquitté de sa mission en proposant une pop pleine de sensibilité et de douceur à un public encore une fois conquis d’avance qui a bien hâte qu’il sorte enfin son album promis depuis trop longtemps (hey les vieux, je sais pas si vous avez remarqué, mais quand les p’tits jeunes vont voir un show, ils s’intéressent aussi aux premières parties, on dit ça de même).
Stephen Sanchez
L’équipe de la programmation du FEQ nous avait avertis, fallait voir Stephen Sanchez sur scène. La jeune sensation américaine a eu droit à un traitement digne d’une superstar. Croyez-moi, la foule avait hâte de faire sa rencontre, et elle l’a manifesté tout au long de la prestation. La soul-pop de Sanchez est magnifique : c’est chaud, c’est accrocheur, c’est plein d’amour et de tendresse, et ça se traduit extrêmement bien sur scène. Véritable king des planches, Sanchez est extrêmement séducteur, chaque déhanchement produit un effet incroyable (et un concert de cris stridents) chez le public. Bien appuyé par une bande de musiciens aussi jeunes et affamés que lui, Sanchez a montré pourquoi certains voyaient en lui un jeune Elvis. Rien de moins. Attention, il va remplir les Plaines dans quelques années, si vous étiez pas là, vous venez de rater son show le plus intime à Québec. Tant pis pour vous autres!
Jessie Reyez
Damn, je suis tombé amoureux de Jessie Reyez. Je savais déjà qu’elle avait un talent fou because mes collègues torontois en parlent comme du plus grand événement depuis l’invention du boutons à quatre trous, mais je n’avais jamais eu la chance de la voir défendre son oeuvre sur scène. Présentant surtout des pièces de « Yessie » (sur la liste longue du Polaris, encore une fois), la Torontoise aux racines colombiennes s’est montrée d’une générosité exemplaire sur scène, prenant tout son temps pour interagir avec un public extrêmement participatif entre ses chansons.
Qu’elles prennent des tournures R&B, soul, hip-hop, rock ou latines, les pièces de Reyez sont d’une efficacité incroyable sur scène, comme le montre le public qui passe la majeure partie de la prestation le bras en l’air. La jeune femme traverse la scène de bord en bord, nous toise toustes du regard un.e par un.e, s’amuse avec les cameramen, blague avec un certain Felipe, qui deviendra sa tête de turc tout au long de la soirée (ça t’apprendra, man, à être un scorpion). Elle s’est fait des milliers de « nouveaux amis », comme elle nous appelait en français!
Une authenticité, une proximité et une générosité sans compromis. Une belle apothéose pour une soirée qui s’est avérée parfaite du début à la fin.
Ça a fait du bien à l’âme, j’ai même oublié que j’aurais aimé être triste pareil.
On vous présente notre compte rendu de la soirée à la Place de l’Assemblée-Nationale ici!
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