Éclairage minimaliste couleur sang sur les murs, c’est tout vêtus de noir que les membres de Palissade entrent sur scène dans le cadre de la série Perséides au Maelstrom. Sobriété et minimalisme semble être le mot d’ordre de cette soirée post-punk.
Le bal est lancé avec la nouvelle chanson Vertige qui commence le show sur fond de reverb. La basse de Martin Labbé, accompagnée de la guitare de Thomas Denux-Parent, lancent de lourdes lignes et riffs surfant sur des mélodies planantes de la claviériste Catherine Roussel tandis que la boîte à rythmes donne le rythme. Une recette simple et efficace : bienvenue dans le monde de la coldwave.
S’enchainent les morceaux de leur premier album tels que Peur de toi et L’hiver.
Thomas et Martin nous livrent une performance très introspective les yeux fermés tandis que Catherine extériorise son jeu de clavier hochant tout son corps. Le groupe nous transporte dans l’univers de l’album homonyme « Palissade » (2020) digne des arrangements du groupe phare New Order. Tout est là pour nous ramener dans les années 1980 et 1990 et ça fait du bien!
Les chansons s’enchainent sans répit, après ces trois chansons on nous annonce que les prochains morceaux sont de nouvelles moutures. Cela laisse à présager qu’au minimum un EP sortirait cette année, on croise les doigts pour que ce soit un album car les trois nouvelles pièces sont un régal pour les oreilles.
Durant un interlude, le chanteur explique qu’ils sont « contents d’être là, juste nous. » Sans doute une joke sur le caractère minimaliste du groupe, encore plus tronqué lorsqu’ils se produisent sous le nom de Non-lieu en passant.
On ne s’éternise pas sur de longs discours, ça repart sur du vieux stock datant de leur EP de 2017, « Éclats ».
Ils jouent d’ailleurs les quatre morceaux du EP au complet. La foule commence alors à se dégêner, chacun y va de son style de danse durant les morceaux La vie des autres ou encore Éclats. Les chansons se suivent ET se ressemblent, je me sens hypnotisé. C’est d’ailleurs à travers les solos de guitare sur fond de reverb, les textes lourds de sens et les rythmes binaires envoutants de la boîte à rythmes et des slaps de la basse que cette hypnose agit.
On est littéralement envoûté par cette dynamique minimaliste mais terriblement efficace.
La dernière partie ferme la boucle avec les morceaux manquants non joués encore de leur album homonyme.
Le temps d’un changement de guitare et on a le droit aux hits Jusqu’à la mort, M’éloigner ou encore Lanterne pour conclure en beauté ce set très solide et exécuté à la perfection.
On notera la touche d’humour du chanteur disant : « Il est trop tard, faut que j’aille me coucher, porter ma fille a la garderie à 8 h 30. » Ce qui n’empêche pas au groupe de livrer la marchandise, on en redemande.
Je ressors de là conquis, un vinyle de leur album à la main. Je pense que l’hypnose est là pour rester un bon boutte! Post punk’s not dead et il est bien vivant à Québec!
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