Lydia Képinski, c’est mon premier vrai amour de la musique émergente, la raison pour laquelle j’écris ces lignes. Quand Adrien Le Toux m’a demandé de l’accompagner au texte jusqu’à Saint-Casimir, je n’ai donc pas hésité. C’est ainsi qu’on a pris la route vers la microbrasserie Les Grands Bois le 18 mars dernier.
Pour les habitué.es de la place, la salle de l’ancien théâtre avait été réduite en y installant des rideaux. De la sorte, le public était condensé en avant-scène remplissant davantage l’espace. Dès mon entrée, à la vue de la draperie noire, je savais qu’on y attendrait un public réduit. Une excellente bière en main, les spectateurs ont timidement accueilli Képinski un peu après 20h15.
Débutant dans le vrombissement des hautes fréquences de L’imposture, Lydia a jailli de la pénombre pour traverser le public. Si celle-ci a d’abord enchaîné les premières pièces sans interagir avec les spectateurs, tranquillement la complicité entre l’artiste et l’assistance s’est installée. Il faut dire que le spectacle a commencé (et s’est poursuivi presque en totalité) dans un nuage opaque de fumée nous permettant à peine de voir les musiciens. De ce fait même, toute l’ambiance reposait sur les épaules de Képinski, qui, par chance, sait nous captiver pour livrer pleinement la marchandise!
La tournée de « Depuis » propose un ensemble de sons électroniques où les synthétiseurs se mélangent aux textures numériques. Les rythmiques supplémentaires issues de séquenceurs (drum pads) viennent bonifier l’ambiance festive et dansante des versions studio. En salle, on se retrouve tout simplement dans un univers qui favorise le mouvement des corps. « Pour la prochaine, on va baisser les lumières », nous lance d’ailleurs Képi avant de se lancer dans sa version remixée de Les routes indolores. « De toute façon y fait noir pis c’est plein de smoke. » Les corps se sont aussitôt activés pour ouvrir la voie à la pièce suivante, Vaslaw, le titre le plus dansant du plus récent album. À ce moment, seulement quelques timides se gardaient encore une réserve tandis que le reste de la salle s’exécutait en un mélange de danse et de bondissements.
J’ai vu ce spectacle de Képinski en rodage à La Noce, à son lancement et j’ai pu cette fois en voir le programme complet. Si en enregistrement on note une évolution notable entre « Premier juin » et « Depuis », sur scène les différentes propositions de l’autrice-compositrice-interprète se complètent en un seul tout. On est même allé jusqu’à piger dans « EP », son microalbum de 2016 pour revisiter Andromaque.
En final, Lydia et ses musiciens nous ont offert J’aime quand on danse (tes mains sur mes hanches), la plus récente sortie en collaboration avec Les Louanges. « On ne l’a pas encore fait, mais on l’a essayé au sound check pis ça marche » nous informe Képi. Vincent Roberge n’étant pas sur place, c’est la claviériste et choriste Alex Guimond (Comment Debord) qui a assuré ses lignes.
C’était un troisième spectacle en trois soirs pour Lydia Képinski et ses musiciens. Si ce marathon les a probablement épuisés, nous n’en avons pas ressenti l’essoufflement. Comme à chaque fois, Lydia et ses acolytes ont su envoûter la foule, et ce, malgré sa taille moins importante que mes expériences précédentes.
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