C’est dans un Knock Out plein au bouchon que Thierry Larose a joué quatre pièces de « Sprint! », son deuxième album qui sort vendredi. Je me suis entretenue avec lui pour en apprendre plus sur son processus créatif, ses inspirations musicales et ce que nous réserve cette nouveauté.
Un album de famille et l’envie de faire différemment
À la première écoute de « Sprint! », on sent le plaisir que les musicien.nes ont en studio et l’album s’est fait dans cette ambiance-là aussi. Thierry Larose s’est entouré d’ami.es avec qui il collabore déjà depuis un moment : Lou-Adriane Cassidy aux choeurs, Alexandre Martel aux guitares, Sam Beaulé à la basse et Charles-Antoine Olivier à la batterie. « C’était tellement fun à faire, tellement de fun à écrire », me dit Thierry. L’enregistrement s’est fait de manière informelle, tous les musiciens ensemble, one-shot. « C’était un peu comme un album fait en famille », ajoute-t-il tout sourire. Avec un band aussi talentueux et des visions de la musique qui sont uniques, la chimie et le plaisir s’entendent.
Thierry ne s’en cache pas, pour « Sprint! », il avait envie de faire les choses différemment et de faire un album qui était moins produit et qui est comme instantané, un Polaroid. « On était là à ce moment-là. C’est ça qu’on aimait, c’est ça qu’on faisait », m’explique-t-il au sujet du processus créatif et d’enregistrement.
Beau Dommage, Michel Rivard et Sylvain Lelièvre
Grand mélomane, Thierry partage ses disques de la semaine sur les réseaux sociaux. C’est facile de parler de musique avec lui, car les référents musicaux sont identiques pour nous deux. Pendant le processus de création de « Sprint! », l’auteur-compositeur-interprète écoutait beaucoup « Un trou dans les nuages » de Michel Rivard.
Et Beau Dommage dont on entend l’influence sur certaines pièces? Ce n’était pas l’influence principale, me mentionne Thierry. « C’était plus l’album blanc des Beatles, Sylvain Lelièvre ( »Intersections ») ». Il a tiré de ces deux albums les chansons à portraits, à histoire et leurs sensibilités mélodiques. Il n’y a pas que les grands de la chanson québécoise qui ont inspiré Thierry, par exemple l’album « Love You » (1977) des Beach Boys avec ses claviers weird et une certaine naïveté. « Le côté imprévisible, ça, j’aime ça », ajoute-t-il au sujet de cet album, mais aussi à propos de Michel Rivard et de son trou dans les nuages.
Alexandre Martel
À la réalisation, c’est de nouveau avec Alexandre Martel que Thierry Larose collabore. « On a quasiment une télépathie quand on travaille ensemble », me dit-il au sujet de son coréalisateur. Au fil des années et des collaborations, tous les deux sont devenus plus expérimentés et ils se sont dépassés. Selon Thierry, Alexandre Martel a aussi d’autres qualités comme réalisateur : « Il est très bon pour canaliser les énergies, les émotions des musiciens », en prenant pour exemple, son travail avec Lysandre. « J’ai jamais eu autant de fun à faire de la musique qu’avec Alex », ajoute Thierry au sujet de leur collaboration.
Aigre ou doux?
Si par le passé, Thierry Larose mentionnait qu’il essayait d’atteindre le sentiment aigre-doux, ce n’est plus le cas aujourd’hui. « Sprint! » a moins ce côté, selon lui, et il est beaucoup plus franc et moins dicté par ce sentiment-là. « Je me mettais beaucoup moins de barrières. J’écrivais beaucoup plus librement et je laissais place aux émotions », me confie-t-il. Et la nostalgie, elle ? « C’est toujours là. Jamais j’essaie de la bloquer, mais ça s’immisce toujours dans mes chansons ».
À la différence de « Cantalou », son premier album, « Sprint! » est plus à l’écoute de ses émotions. « Si je voulais être romantique sur l’album, j’allais l’être. Si je voulais être amer ou déçu, j’allais me permettre de l’être », m’explique-t-il. Ces deux dernières émotions sont présentes dans la pièce Si tu comprends pas maintenant (tu comprendras peut-être jamais),qui s’applique autant à une fin de relation et qu’elle peut s’appliquer à plusieurs situations.
L’après « Cantalou »
Deux ans après avoir lancé « Cantalou », son premier album, Thierry pense que certains seront surpris de « Sprint » et de la direction qu’il prend, mais il demeure confiant et fier du résultat qu’on pourra entendre dès le 10 mars. Pendant la performance, il a joué Les amants de Pompéi, qu’il a fait accompagné de sa guitare acoustique. « C’est le fun de jouer comme ça », me dit-il au sujet de ses chansons, qu’il veut flexibles et vivantes.
Les chansons ont aussi passé par plusieurs vies. Il me cite en exemple, Portrait d’une Marianne, qu’ils ont joué en spectacle et à laquelle il a changé des accords, ajouté et retirés des couplets.
Lièvre ou tortue?
Thierry Larose se considère prolifique, même si ce n’est pas toujours bon. Lorsqu’il écrit, c’est plutôt le côté tortue qui l’emporte, mais il est un hybride des deux. « La chanson est écrite très méticuleusement, mais les arrangements et l’enregistrement sont très spontanés, très vivants, même fougueux », nuance-t-il.
« Sprint! » est disponible sur toutes les plateformes dès le vendredi 10 mars.