PHOTOS : Gabriella Olivo et Oblique au Pantoum

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Le 2 novembre dernier, une soirée pleine de douceur et de folie créatrice attendait les mélomanes au Pantoum. Deux projets complètement différents, deux univers qui n’ont rien à voir ensemble à première vue. Deux albums à lancer en même temps même s’ils ne sont pas tout à fait destinés aux mêmes oreilles. À se demander pourquoi ils ont été bookés ensemble.

Mais bon, tsé, c’est le Pantoum, pis si la gang de la salle de la rue Saint-Vallier considère que ça marche ensemble, ben… ça va marcher.

Tout d’abord, il y avait l’autrice-compositrice-interprète Gabriella Olivo et sa pop feutrée livrée en toute simplicité. Celle qui a travaillé avec Vincent Dufour (Valence) pour l’enregistrement de son microalbum « Sola » lui a aussi piqué quelques-uns de ses musiciens, car elle était accompagnée de William Lévesque aux claviers, Aubert Gendron-Marsolais à la batterie et Raphaël Laliberté-Desgagné à la guitare et à la clarinette. Devant un public composé en grande partie de parents et ami.e.s, Olivo s’est ouvert le coeur avec douceur. Celle qui avait joué à Montréal quelques jours plus tôt était visiblement nerveuse au début de sa prestation, mais la confiance s’est vite installée et on a pu voir que Gabriella est une naturelle, qui n’a pas besoin d’artifices pour attirer l’attention, qu’elle chante en espagnol, en anglais ou en français. Notons au passage cette merveilleuse reprise d’une chanson de Félix lorsqu’elle nous a emmené.e.s faire Le tour de l’Île avec elle.

Après une courte pause, Oblique monte sur scène. Juste avec l’éclairage, on sait qu’on change complètement de monde et qu’on se dirige vers une musique électro expérimentale qui va nous faire rêver pendant la prochaine heure. Venus défendre La Fontana dell’Attentato, leur nouvel album, Félix Petit, Simon Saint-Hillier et Jérémi Roy se sont servis de tous les instruments de leur imposante quincaillerie pour nous emmener planer avec eux. C’était riche en textures électroniques, certes, mais la chaleur de la basse, de la flûte et du sax revenaient nous grounder très vite. Le genre de prestation surprenante qui impose une écoute attentive, et même si vous aviez écouté l’album avant de venir, l’exécution sur scène était juste assez différente pour vous tenir sur vos gardes. C’est ça qu’on aime : devoir se fermer les yeux un instant pour se laisser envahir par les créations du groupe, tendre l’oreille très fort pour rattraper un son qui nous a surpris quelques mesures plus tôt, regarder son voisin ou sa voisine qui a le même air agréablement surpris, répéter. Et hocher la tête doucement en approbation.

Deux lancements. Deux projets qui demandent une écoute très active pour des raisons complètement différentes. Attirer les mélomanes avec la pop bien ficelée, mais accessible de Gabriella Olivo, pour ensuite les surprendre avec l’énergie créative d’Oblique. Montrer, une fois de plus, que deux projets complètement différents peuvent plaire au même public, suffit juste de bien les matcher et de les proposer à un public curieux et ouvert.

On avait raison, une fois de plus, de faire confiance au Pantoum.

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