Les 21 et 22 octobre derniers, la formation zouz était de passage au Pantoum afin de lancer leur nouvel album. Devant l’engouement pour la soirée initiale du vendredi, une supplémentaire a rapidement été ajoutée afin de satisfaire le plus de spectateurs possibles. Les deux dates ont ainsi fait salle comble avant même la sortie de « Vertiges ». J’ai, pour ma part, assisté à la représentation du vendredi soir, soit exactement une semaine depuis la sortie de l’album.
Le dernier passage du groupe à Québec remontait à septembre 2020, quelques semaines avant la première zone rouge. Lors de cette soirée à La Source de la Martinière, le trio nous avait présenté un aperçu des pièces qui se retrouveraient sur « Vertiges ». Bien que plusieurs d’entre elles n’avaient alors aucune parole, elles secouaient déjà en version instrumentale. Je savais donc que la soirée s’annonçait des plus prometteuses.
Malgré le fait qu’ils avaient déjà une première soirée dans le corps, David Marchand, Étienne Dupré et Francis Ledoux avaient encore l’énergie nécessaire pour livrer un rock franc et bien marqué. Débutant avec Vertiges et Auréole, on aurait pu s’attendre à ce que le groupe nous fasse découvrir leurs nouvelles pièces dans l’ordre de l’album, ils ont toutefois par la suite entremêlé les titres en poursuivant avec l’un de mes préférés, J’ai demandé à personne. Cette chanson se démarque sans contredit par ses airs exotiques et ses riffs forts en musicalité supportés par la guitare lourde et à la fois libératrice de David Marchand.
Sur La mort des mots, on a pu découvrir la voix du batteur Francis Ledoux. Si sur les crédits de « Vertiges » on peut lire qu’il participe aux chœurs, il prend les devants dans cette pièce parfois parlée, parfois criée. Ce changement se révèle des plus intéressants et témoigne de la polyvalence du trio. C’est d’ailleurs ce qui me captive le plus, leur facilité à naviguer sans se contraindre à un seul style. Au final, zouz nous livre un spectacle dont l’ambiance varie d’une pièce à l’autre, mais toujours en respect d’un fil conducteur continu. S’inscrivant d’ailleurs dans cette progression continue, notons la contribution de Naomie DeLorimier (N Nao) et de Shaina Hayes. Les deux femmes se sont jointes à la formation à la fin du programme.
Le lancement s’est terminé sur Monotone. Chaque fois, le côté pop de cette chanson n’est pas sans me rappeler le travail d’Alexandre Martel. On retrouve d’ailleurs « les frères Martel » dans les remerciements du nouvel album. Si aucun des deux Martel ne sont toutefois nommés aux crédits, on se doute qu’il ne s’agit pas que d’une simple coïncidence. En effet, les trois musiciens de zouz collaborent avec de nombreux artistes tels que Klô Pelgag, Laurence-Anne, Helena Deland, Jesse Mac Cormack, Mon Doux Saigneur, Alex Burger, Bolduc Tout Croche et Duu. Si les styles de ces projets sont variables, chacun d’entre eux influence Marchand, Dupré et Ledoux. Toutefois, si certaines similitudes peuvent être faites avec l’œuvre de zouz, la formation n’a rien d’un banal assemblage et se présente au contraire sous sa propre identité alliant le meilleur de leurs expériences.
Ayant achevé la présentation de leur nouveau long-jeu, les trois musiciens sont revenus nous présenter trois pièces de leurs précédents EP. Le rappel a débuté avec l’excellente Hubert tirée de « EP1 » (2017) où Marchand, tube cylindrique au doigt, s’est laissé aller à la guitare glissée. On va se le dire, déjà sur ce premier microalbum, zouz savait offrir des trames riches. Au fil du temps, la qualité de leur travail ne cesse de croître. Terminant avec Orchidées et Bordée, tu nages, on peut assurément dire que l’album n’a pas été lancé, mais bien catapulté avec éclat, au cœur de la Vieille-Capitale.