« Réinventez-vous! », qu’ils disaient. Nos amis du Festif de Baie-Saint-Paul font juste ça depuis onze ans, se réinventer! Alors qu’est-ce que tu fais, quand t’es habitué de laisser libre cours à tes idées les plus folles, mais qu’un ennemi invisible nous empêche encore de faire tout ce qu’on veut?
On retourne à la base!
C’est exactement ce qu’on a pu faire lors de la première journée des expériences d’écoute du Festif! qui s’est déroulée samedi dernier en toute intimité, sur le bord du majestueux Saint-Laurent. Au menu : de bonnes bouffées d’air salin, une généreuse collation, une bonne bière, mais surtout l’album « Notre-Dame-des-Sept-Douleurs » de la géniale Klô Pelgag.
Quelques membres de l’équipe se sont précipités sur la billetterie lundi dernier pour se procurer quelques-uns des trente précieux sésames disponibles. Elles et il(s) vous racontent leur expérience :
Jacques : Tout au long de la séance d’écoute (où mes larmes étaient aussi salines que l’air), je n’avais qu’une question en tête : pourquoi les lancements d’albums ne se passent-ils pas comme ça, dans un contexte qui fitte parfaitement avec l’oeuvre qu’on découvre? Pourquoi ne prend-on plus le temps de simplement écouter ce que les artistes ont à nous dire, à apprécier la poésie, les mélodies, les arrangements, sans qu’il n’y ait quoi que ce soit pour nous déranger, plutôt que d’inviter trop de monde dans un bar trop petit où on n’entend absolument rien et où tout le monde déjà cocktail parle pendant que le band joue deux ou trois tounes? Ce samedi après-midi sur le bord du fleuve, la table était vraiment mise pour qu’on puisse apprécier l’album de Klô Pelgag au maximum. Le décor était magnifique et se mariait tellement bien aux chansons, on se sentait littéralement aspiré dans l’univers coloré de l’autrice-compositrice-interprète. C’est pour ça que j’aime la musique et que j’aime écouter des albums qui m’interpellent du début à la fin. Parce que cette musique me sort de mon quotidien, me donne la chance de vivre quelques instants dans des mondes parallèles.
J’espère que quelqu’un, quelque part, va prendre des notes.
Marie-Ève : Immersif, c’est le meilleur terme pour pour décrire cette rencontre intime avec « Notre-Dame-des-Sept-Douleurs ». Dès les premiers mots de Klô, glissés au creux de nos oreilles pour nous présenter son album comme si l’on était seuls avec elle, on avait presque envie de pleurer parce qu’on savait que tout son monde était là, devant nos yeux : le fleuve, les poissons, l’odeur de la mer, les tremblements du vent… Tout se répondait et venait amplifier la force d’un album merveilleusement ficelé. C’est exactement ce que ça prenait, dans le contexte actuel, pour se sentir revenir en vie. Mention spéciale aux Faux Bergers, qui nous ont préparé les meilleurs caplans frits qu’il m’a été donné de manger.
Danaé : Je me suis rendu à Baie-Saint-Paul stressée comme jamais : on était en retard et on devait rouler vite vite vite pour arriver à temps à notre séance d’écoute de 18h. Toutes mes angoisses se sont dissipées à la seconde où j’ai mis le pied à la petite plage secrète du bas de la Baie. C’est rare qu’on ait la chance d’écouter un album tout en se sentant directement plongé dedans. C’était comme si on m’avait pitché dans l’univers parallèle de « Notre-Dame-des-Sept-Douleurs », où je pouvais goûter le poisson qui sent le fleuve, respirer l’odeur des algues et frissonner au vent de la Baie. On savait même pu si les bruits de vagues qu’on entendait en arrière-plan venaient de nos écouteurs ou des vagues qu’on voyait en face de nous (spoiler : c’était les deux finalement). Cette expérience de « Festif alternatif » m’a permis d’apprécier chaque note de l’album de Klô avec le cœur gros.