19 CHANSONS À L’ÈRE DE LA COVID-19

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La musique est super importante pour moi et elle prend tout son sens dans les grands événements de la vie, surtout en période de crise. Dans ces moments, j’ai l’impression que les paroles de mes chansons préférées me racontent une histoire dont nous sommes les héros. Oui, je le sais, je suis un peu particulière… Mais le résultat en est généralement assez cocasse! Vous en doutez? Je vous propose donc de me suivre dans un récit fictif accompagné d’une liste de lecture immersive, une saga de 19 titres se déroulant sur une plateforme numérique très près de chez vous.

CHAPITRE 1 : AVANT LA CRISE 

Mars : nous en sommes au tout début de la crise québécoise de la COVID-19. On commence à constater les répercussions à l’internationale. L’OMS annonce que le coronavirus est désormais une pandémie mondiale. Les médias rédigent des articles scientifiques qui passent inaperçus au travers des informations concernant la pénurie de papiers de toilette chez Costco. La population est divisée en deux : ceux qui trouvent qu’on exagère et ceux qui craignent les impacts de cette nouvelle menace. 

À nouveau actif sur TinderÉtienne Dufresne saisit déjà que le Québec ne sera pas épargné et qu’il devra probablement limiter ses rencontres pour éviter la transmission. Il sait bien qu’il s’attache à elles comme elles s’attachent à lui, mais qu’en eux c’est contagieux. Jérémie Essiambre suit lui aussi le dossier sur La Presse. Dans un bar du centre-ville de Montréal, le chanteur de La Faune résume ses dernières lectures à Daniel, son ami claviériste. Les deux hommes ne s’entendent pas. Daniel, sceptique encore, croit qu’on s’emporte et qu’on monte un peu trop vite sur nos grands chevaux. Mais si c’était vraiment la fin du monde? La serveuse passe, Jay commande deux shooters. Le sujet est derrière eux.

CHAPITRE 2 : PENDANT LA CRISE

Mais voilà que François Legault est maintenant partout sur nos écrans. Il limite les rassemblements et appelle la population au confinement. Les salles de spectacles repoussent leurs événements, les bars et les gyms ferment… Les derniers sceptiques commencent à comprendre que la situation est sérieuse et qu’on vit un moment historique.

L’isolement social est indispensable si l’on veut diminuer la courbe de propagation du virus et les gens se limitent donc aux sorties essentielles. Miro, pour sa part, est bien dans son appartement. Content de prendre enfin un moment en privé, il préfère qu’on le texte. Après tout, l’important c’est d’informer ceux qu’on aime de notre sécurité. Seul, préférant les gens sur grand écran, il fait du rattrapage et écoute la dernière saison d’OD. En quarantaine depuis son retour de France, William Maurer de Of Course reste lui aussi chez lui. Ses collègues l’incitent à travailler en vidéoconférence, mais il n’a envie de rien, parce que rien parfois c’est bien. Il leur demande donc de l’oublier pour un temps et de le laisser chiller. Sur les médias sociaux, Cédrik St-Onge écrit « Ici, c’est moins beau qu’ailleurs, mais ça passe les heures de rester encabané » et explique que l’important c’est de s’occuper. Il accompagne sa publication de photos des fleurs qu’il prévoit planter dès que la neige aura fondu.

Pour sa part, Daphnée Brissette, de Bon Enfant se sent plutôt en punition. En l’absence de visite, elle comble le vide et met un peu de magie dans son quotidien en se créant des romances et des fantaisies. Mais vient un temps où elle meurt d’ennui. Ne présentant aucun symptôme, elle propose à Dave Chose de se sauver avant que ce soit interdit. Ne sachant plus trop quoi faire de sa peau, il ne dit clairement pas non. Prêt à toutes les suggestions de chilling, il accepte donc sans se poser trop de questions.

Si ces deux derniers s’évadent sans trop comprendre les impacts réels de leurs actions, Amélie Mandeville en comprend pleinement les conséquences. Elle est coincée dans une chambre d’hôpital sans fenêtre et un médecin lui annonce que ses résultats sont positifs à la COVID-19. En voyant les frissons sur sa peau, due à la fièvre, elle commence à sentir l’anxiété s’emparer de son corps et de son cœur qui sont de plus en plus faibles.

Dans le Vieux-Québec, les rues habituellement bondées de touristes sont désertes. En respectant une distance minimale d’un mètre, Lou-Adriane Cassidy sort prendre l’air. Malgré l’air frais, elle sent la panique monter en elle et les questions existentielles bombardent sa tête. C’est quoi la vie si elle n’a pas d’enfant ni d’amant, si elle est seule? Et si elle mourait et qu’on l’oubliait? « Lâche juste pas, fais-toi en pas » se ressaisit-elle. Au moins, elle peut encore sortir dehors contrairement à sa grande chum Ariane Roy. En effet, Ariane revient d’un festival de musique francophone aux États-Unis et présente depuis des symptômes grippaux, dont une fièvre qui lui donne une impression de givre dans le corps. Depuis que ses jours ont la lourdeur d’un dimanche, l’anxiété et l’isolement s’en prennent à sa tête.

Les « j’ai peur » se succèdent, surtout chez les membres de Victime. La panique prend de l’expansion et pousse certains jusqu’à la folie. Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Dany Placard n’arrive plus à voler les masques des hôpitaux et des CLSC. Il décide donc de se mettre la tête dans son sleeping bag. Pris au fond de sa poche de coton, il est convaincu d’être ainsi à l’abri du coronavirus. Du côté de Drummondville, une nouvelle secte prend forme sous le nom des Trois Accords. Les membres de l’absurde regroupement décident de vouer un culte à cette « bactérie numéro un au monde », la suppliant de faire des voyages dans les hôpitaux et de faire des ravages dans les bureaux. Outrée par leur ignorance, Laurence-Anne ne cesse de se dire que ce n’est pas une bactérie et répète sans cesse « C’est un virus, c’est un virus! »

Au Nouveau-Brunswick, Lisa Leblanc prévoit survivre en faisant des réserves alimentaires. Comme au Québec, les tablettes sont de plus en plus vides. Elle achète donc toutes les boîtes de Kraft Dinner qu’elle trouve, jugeant que c’est tout ce dont elle a besoin. De retour chez elle, elle s’enferme pour une période de confinement qui s’annonce quétaine à mourir.

CHAPITRE 3 : L’APRÈS-CRISE

La vie reprend lentement son cours, Amélie quitte l’hôpital après avoir repris des forces. Après autant de temps sans sortir, comme elle plusieurs personnes sont en manque de lumière. C’est exactement pourquoi Lolo veut aller à la plage, mais son fiancé, le chanteur de Mort Rose, lui propose plutôt de se baigner dans la douche en attendant de stacker du cashMeggie Lennon, quant à elle, s’ennuyait davantage de la chaleur humaine que de la chaleur du soleil. Pouvant enfin frencher sans crainte, elle retrouve les plaisirs de la chair. Ça faisait des semaines qu’elle ne s’était pas sentie si bien! Sans le savoir encore, elle prend ainsi part au baby-boom qui suivra la pandémie.

Les élèves retournent en classe, on retrouve nos bureaux et nos collègues. Ceux qui ont travaillé si fort à gérer la crise en profitent pour prendre des vacances méritées. Barrdo, un peu envieux, aimerait lui aussi partir comme si de rien n’était. Tentant de tourner la page, il rêve de balade du dimanche comme si tout allait mieux que jamais. Les poches vides, Vincent de Les Louanges partage son sentiment. Il tente de réconforter sa copine en lui murmurant que c’est pas la fin du monde s’ils n’y arrivent pas à la fin de la semaine. Au pire, ils iront faire un tour de char dans sa Tercel 96 pendant que le gaz est toujours en bas de la piasse! Pour lui l’important c’est de se ternir les coudes et de choisir son silver lining.

FIN

Voilà ma petite histoire est terminée. Dans toutes les grandes crises, le divertissement a toujours été un facteur de protection majeur pour la santé mentale, j’espère donc que mon récit t’aura fait rire un peu. Si tu as le temps et que tu en as envie, je t’invite à écouter la playlist et d’en refaire la lecture chanson par chanson question de bénéficier de l’expérience complète.

Le soleil va revenir, on va passer au travers et on va en ressortir plus fort. Pis si tu as les bleus, écoute ses 19 pistes en boucle pis tu vas soudainement te sentir moins seul là-dedans. Bonne écoute!

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