Nés pour aimer
(Bonbonbon)
Mort Rose, c’est un mélange hétéroclite de maudit bons musiciens et de textes qui pourraient avoir été écrits par un adolescent du secondaire qui attend impatiemment de faire l’amour pour la première fois. Le tout se soldant en un groupe de rock absurde à souhait, con mais tellement intelligent!
Nés pour aimer, c’est donc exactement ça. Un album complet de textes ni cutes ni cuculs, mais assurément d’un quétaine de second degré. Les chansons se suivent, parsemées ici et là de sexe et de sensualité. Parce qu’Alexandre Archambault (guitare-voix) le souligne clairement dans Avec un grand A, ils écrivent juste des chansons d’amour.
« On aurait pu t’écrire des deeps songs mais nous on écrit juste des loves songs baby. Yeah we’re so sorry. »
Avec un grand A
Le quatuor, complété de Christophe Charest Latif (basse), Julien Comptour (synthés) et Mark Cool (batterie), affectionne une sonorité marquée pour le rétro. Le ton avait déjà été donné en 2017 avec leur microalbum Avoir 20 ans. Depuis, on sent que leur essence s’est raffinée et que de nouvelles inspirations ont su bonifier leur travail. On peut discerner sans contredit l’influence des Beach Boys dans les vocalises aigues de Rachel ou dans les chœurs de Wanna l’amour. Un son surf qui amène une vague de chaleur en plein milieu de l’hiver.
Après écoute, il n’y aura pas que Laurence qui va vouloir aller à la plage tellement le soleil teinte les pistes qui nous y sont proposées. Avec ses rythmiques cubaines et ses nombreuses percussions, Cœur de miel (arrangée par Philippe B) nous téléporte pour sa part dans un tout-inclus où, sur le bord de la piscine, matante Gertrude tente d’apprendre le cha cha. C’est chaud!
«Si j’avais su que s’tait pas une métaphore quand tu me disais que l’amour s’était la mort baby, y’aurait longtemps que j’aurais crisser le camps quelques part de chaud, genre à Orlando.»
Kitsch Killer
D’un point de vue sonore, la qualité de la proposition est généralement bonne, mais la pièce You Wish présente une qualité moindre par rapport au reste de l’album, accentuée selon la méthode d’écoute. Le casque reste la meilleure façon d’apprécier l’ensemble de l’œuvre et toutes les subtilités des nombreux instruments qui enrichissent les trames.
Soulignons finalement que ce premier long-jeu de Mort Rose est sous la nouvelle maison de disques Bonbonbon qui se décrit comme « le nouveau label alternatif qui a pour mission d’offrir des services sur mesure adaptés à chaque artiste. » Le projet est né alors qu’Alexandre Archambault était à la recherche d’options pour la sortie de ce premier album, rencontrant divers artistes indépendants. Il avait également envie d’aider d’autres artistes selon leurs besoins en marketing. Bonifié de Tommy Bélsile (Choses Sauvages), le projet a pris forme et Bonbonbon a été officiellement lancé par les deux musiciens à la fin janvier, juste à temps pour la sortie de Nés pour aimer.
Pour les fans de Mort Rose, l’attente de ce premier album aura été longue, mais en aura valu la peine! Le lancement officiel de l’album, s’inscrivant dans la programmation du Phoque OFF, aura lieu au Maelstrøm Saint-Roch le samedi 15 février. D’ici là, bonne écoute!