Beat Sexü – « Deuxième fois »

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Le quatuor de Québec Beat Sexü arrive à point nommé avec ce nouvel opus intitulé Deuxième fois (toujours plus longue que la première). C’est l’hiver, y fait frette, quand y fait pas frette, on est pris dans la sloche, on a besoin d’un peu de soleil.

Et c’est là que Jean-Étienne Collin-Marcoux (batterie, percussions, voix), Jean-Michel Letendre-Veilleux (guitare), Martin Teasdale-Blais (basse) et Odile Marmet-Rochefort (claviers, synthétiseurs, voix) débarquent avec un album chaud et festif qui mélange les conga lines de fins de soirées bien arrosées (à l’eau, bien sûr) avec les levers de soleil contemplatifs.

Aussi bien vous avertir tout de suite, on vous conseille de ne pas retourner vous asseoir après avoir mis votre beau record tout neuf sur la table tournante, parce que vous allez avoir envie de revenir en position verticale tout de suite. Plumage est chaude, rythmée, percussive, même si on se permet une petite pause synthé fort intrigante au milieu de la chanson (m’est d’avis qu’en spectacle, ça va sauter quand la toune va reprendre). Elle n’est pas seule : difficile de ne pas se trémousser le pompon sur le refrain groovy de Faire l’am, de pousser des petits cris en dansant sur la tribale Force cosmique ou de déboutonner un autre bouton de sa chemise sur les très funky Danse mixte et Sous sa robe.

Quand on ralentit (un peu) le rythme, on se retrouve avec de jolis morceaux pop, notamment Sexsomnie, où la réverb et la disto se superposent aux synthés atmosphériques, sans oublier la jouissive Y’a que ça de réel, douce et langoureuse, un brin mélancolique comme une chanson française de la fin des années soixante. Le travail sur les arrangements, l’équilibre entre la sobriété des couplets et la finale complètement éclatée (vous allez jouer avec le fil de vos écouteurs pendant quelques instants la première fois, promis) qui n’est pas sans rappeler quelques fins de chansons magistrales de New Order. Comme disait si souvent Toupie à Binou, « C’est comme un rêve! »

Et puis, y’a ces intermèdes instrumentaux çà et là qui viennent pimenter le tout.

Musicalement parlant, Deuxième fois parvient à mélanger les genres et à nous faire voyager d’un bout à l’autre de son univers coloré. On y sent l’apport de chacun des membres du groupe, et c’est ce qui permet cet univers à la fois exploratoire et chaleureux. C’est cliché, mais la section rythmique marque le pas autant dans la douce énergie de la batterie que dans le groove de la basse, tandis que les riffs triturés se marient à merveille aux couches de synthés. Aux textes, Jean-Étienne Collin-Marcoux assume son côté sexü avec des textes plutôt légers, sympathiques et un brin séducteurs, ce qui ne l’a pas empêché de plonger dans le côté obscur de la mélancolie (« Aimer c’est tough mais y’a que ça de réel »).

C’est ce que je disais. Deuxième fois est le remède à l’hiver, une shot de multivitamines qui entre par les tympans et qui se ramasse partout dans nos corps à force de nous faire danser. Et juste au moment où on finit par se reposer les pieds un instant, ce sont nos oreilles qui en prennent plein la gueule.

Gros fun tout en couleurs!

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