Georges Ouel – « Les monomanies du bonheur, face A »

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Grosse année pour Georges Ouel. Non, il n’a pas fait de tournée en Europe. Non, il n’a pas 18 nominations à l’ADISQ. Mais après un passage remarqué au Cabaret Festif de la relève (où il s’est rendu en finale, puis où il a remporté le prix du Festival de la chanson de Granby – ce qui lui a permis de participer à ce concours aussi), on est plusieurs à ne plus se demander où on avait déjà vu ce gars-là auparavant (il a notamment fait partie de Tintamare, alors cette tronche ne vous est probablement pas inconnue non plus).

Il a beau avoir touché à tout (du folk au punk, en passant par le ska et le metal), son projet à lui est beaucoup plus simple : de la chanson. De la maudite bonne chanson.

Et c’est ce que vous allez découvrir en écoutant Les monomanies du bonheur, face A, un maxi de sept pièces qui devrait charmer tous les amateurs de chansons à textes.

Tel un Brassens du 450, l’attrait principal des chansons de Ouel se trouve dans ses textes riches et colorés, où une figure de style n’attend pas l’autre. Ne cherchez pas la section rythmique, le beat, il vient du phrasé et des accents toniques de Ouel, qui pourrait facilement nous faire valser a capela s’il le voulait.

Capable de faire plein de clins d’œil (Douze canettes en est un méchant gros au culte de la performance) et d’écrire des chansons bien grasses et salées (La langue du lardon… même le titre est assez clair), Ouel s’amuse clairement ici, avec des textes qu’on doit réécouter à plusieurs reprises pour en saisir toutes les subtilités (pis là, on parle encore juste du texte!).

Un peu comme Saratoga et Avec pas d’casque (vous l’aviez pas venue venir, celle-là, hein?), Ouel célèbre la lenteur et la simplicité, et on le sent énormément dans sa musique. L’instrumentation est toute simple (ben souvent, juste une guitare), mais dans le fond, elle sert à appuyer les textes plutôt qu’à nous les faire oublier.

De la chanson, qu’on disait.

N’empêche que les mélodies sont toutes superbes, les arrangements, d’une grande sobriété, agissent comme une grosse boule de ouate sur laquelle tombent les mots déjà assez tendres de Ouel. On n’en demandait pas tant.

Les monomanies du bonheur, face A se conclut avec J’ai pas de tattoo (moi non plus, Georges, moi non plus), une chanson qui se veut un statement (qui résume lui-même pas mal ce que Ouel nous dit depuis le début du EP) : on peut être fichtrement heureux quand on est un peu voyou (manqué), surtout si on peut se lever au beau milieu de l’après-midi.

Après quelques écoutes, parions que vous aussi, vous aurez l’amour gravé su’l coeur. Comme Ouel.

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