Le Festif! – 20 juillet 2019

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On perd pas de temps, on a trop de choses à vous dire sur la troisième journée de ce dixième Festif! de Baie-Saint-Paul. Go!

Emilie Clepper

C’est con, j’ai vu Emilie Clepper à quelques reprises cette année, mais je n’ai jamais eu la chance de voir son spectacle Emilie Clepper et la grande migration au complet. Sauf là. L’auteure-compositrice-interprète aussi texane que québécoise (de Québec) a trouvé en Sara Garneau l’auteure parfaite pour raconter ces belles histoires qui mélangent douce poésie et mélodies à faire rêver. Appuyée solidement par une équipe qui ferait rougir d’envie pas mal tout artiste (PE Beaudoin à la batterie, Patricia Deslauriers à la contrebasse, Claude Amar au violon et aux claviers, et Vincent Gagnon, qui commençait un double quart de travail, au piano et aux claviers), Clepper s’est envolée sous nos yeux dans un décor aussi magique que les pièces qu’elle interprétait. C’est beau, c’est grandiose, mais surtout, ça reste simple, de sorte que ça vient nous toucher droit au coeur.

Et c’est le fun d’entendre Emilie chanter en français. Sa jolie voix est vraiment différente. Je dirais même qu’elle est encore plus belle, qu’elle a encore plus de mordant, qu’elle se donne plus de liberté que lorsqu’elle chante dans sa langue paternelle (et pourtant, Dieu sait combien j’aimais déjà sa voix en anglais).

J’ai déjà hâte de la croiser de nouveau à Mile Ex End.

Jacques Boivin

Tire le Coyote

Sa crowd a beau avoir vieilli pas mal vite depuis qu’il a commencé si on se fie aux nombreuses têtes blanches présentes pour le voir, mais Tire le Coyote demeure vraiment cool, même pour de vieux jeunes comme moi. Ça doit être parce que ses chansons transcendent les générations, qu’elles touchent tout le monde, jeunes et moins jeunes, qui se reconnaissent (ou reconnaissent un parent ou un ami) dans les chansons du grand barbu.

Pour ce dernier récital en mode full band (plus un douzième de la chorale qui l’accompagnait au FEQ) avant un bon bout au Québec, rien de mieux que le cadre enchanteur du quai de Baie-Saint-Paul. Perso, je rêvais à ce moment depuis que j’y ai vu Antoine Corriveau il y a quatre ans. Et je n’étais vraiment pas déçu. Un show de Tire le Coyote à l’heure du dîner, sous un magnifique soleil et quelques nuages qui nous permettaient de ne pas trop cuire, ça se prend vraiment bien.

Benoit Pinette et ses amis se sont promenés allègrement dans le répertoire coyotien, offrant des chansons d’à peu près toutes les périodes (allant même jusqu’à en interpréter une qu’il n’a pas faite depuis huit ans). Les Désherbage, Calfeutrer les failles et Jolie Anne se mélangeaient ensemble, toutes aussi intemporelles les unes les autres. Dans cette atmosphère particulièrement relaxe, Pinette s’est même permis d’inviter sa fille à chanter avec lui sur Jeu vidéo (tsé, la reprise de la toune de Lana Del Rey). Toute gênée, mais tellement cute, elle est allée s’installer avec la merveilleuse Myëlle dans un moment magique.

J’ai même eu un double moment trop beau pour retenir mes larmes… tout d’abord, avec l’émouvante Chanson d’eau douce (« Quand la peur nous fera sa demande de divorce / Quand l’amour enlèvera sa camisole de force / Qui va buriner le cœur de ta charpente mon ami? »), pendant laquelle j’ai dû aller me cacher tellement ça sortait tout seul (une chance que les larmes s’évaporaient d’elles-même, quand même), puis avec ma préférée d’entre toutes, la géniale Confetti et son amour junkie, toute en douceur comme la brise qui nous permettait de rester là sans mourir, avec un des solos les plus sentis que j’ai entendus de la part de Shampouing (tout est plus intense, ce week-end, va falloir s’y faire).

Une heure et quelque parfaite, qui m’a permis de sortir momentanément de ces trous à rats où on peut s’enfoncer encore plus bas.

Jacques Boivin

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