FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC – 14 juillet 2019

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Voilà, c’est terminé. Le 52e Festival d’été a offert à deux générations de ravoir 16 ans aujourd’hui (pendant que les autres pouvaient se rappeler le bon vieux temps en chantant Dégénérations). D’un côté, les Plaines étaient bondées pour Blink 182 et le groupe d’anciens punks maintenant aussi divas que Mariah Carey. De l’autre, ça chantait Amère America en choeur avec Luc De Larochellière et ce gars-là :

C’est le cas de le dire, le peuple a eu son deux minutes!

On part ça tout de suite.

Joseph Edgar

C’est avec enthousiasme que j’ai mis mon nom sur la liste d’affectations pour Joseph Edgar. Suivant le sympathique Acadien depuis plusieurs années je savais que c’était un sourire dans face et du plaisir assuré.

Pour le 15e anniversaire de son premier album, Joseph nous réservait un beau voyage dans le temps avec des succès recuisinés à saveur Point Picot.

Devant une foule sympathique entre soleil et nuages qui s’était réunie pour une des rares soirées consacrées à la francophonie sur les grandes scènes, Joseph nous a livré une prestation variée, entouré de plusieurs collaborateurs complices et de l’inépuisable Bob…
Question de nous rappeler qu’il est pas l’homme d’un seul succès.

C’était, malgré les ouïe-dires, sa première présence au FEQ sous son propre nom (dans nos archives, on constate qu’il devait jouer l’année dernière). Armé de sa veste à paillettes et de son rock folk parfois blues assumé, il a commencé sur les chapeaux de roues avec Entre les craques suivi de Alors voilà… on le sentait prêt à expliquer son concept mais un peu gêné de présenter un « bilan » devant un public familial visiblement néophyte. Pourtant celui-ci était plutôt réceptif, hochant gentiment la tête et relativement attentif. Petit à petit, les spectateurs se sont laissés contaminer par la vibe Edgar, en dansant sur Boule miroir, blusant sur Route 56 et tapant des mains sur Jusqu’au boutte.

Les spectateurs se sont laissé convaincre un à un jusqu’à l’inévitable chanson dont je ne nommerais pas le nom… (NDLR : On pense qu’elle parle d’Espionne russe) où tout le monde c’est réveillé, mis à chanter et sortir les cells.

Joseph et sa gang ont terminé à fond avec Pont Mckay sous une jolie salve d’applaudissements. Ils seront de retour à Québec 1er août pour les Fêtes de la Nouvelle-France.

(Marie-Laure Tremblay)

Antoine Corriveau

Mon beau Coco débarque à Québec pour un petit tour de chant. Vous savez ce que ça veut dire, Antoine pis moi, on a régulièrement des dates quand il vient ici, et celle-là, je ne pouvais pas la manquer, même si je devais courir de la scène Loto-Québec à l’Impérial pour l’attraper.

Le jeu en aura valu la chandelle car Antoine avait un couteau entre les dents, ce soir. Je ne sais pas si c’est parce qu’il a décidé de décoiffer le public sage qui s’était surtout pointé pour De Larochellière ou tout simplement parce qu’il était particulièrement de bonne humeur, mais on aurait cru que tout était puissance dix à certains moments… même son band avait l’air de s’en amuser!

Pour cette rare sortie (il est en train de travailler sur son prochain album), Antoine nous a fait quelques chansons tirées de ses albums précédents, souvent avec de nouveaux arrangements complètement différents (par exemple, La ville d’où on vient a pris tellement de rythme, on croirait une toune punk avec plus d’accords pis du violoncelle), mais il a aussi profité de l’occasion (un parterre pour qui toutes les chansons sont passablement nouvelles) pour nous en pousser deux que personne (même moi) n’avait jamais entendues.

J’vous le dis tout de suite, y va y avoir des morceaux smooth et groovy, là-dedans. À force de dire en blague qu’il faisait de la musique pour la danse (c’est quand même vrai, mais il faut danser collés collés), Antoine en a clairement composé quelques-unes qui vont nous rendre de bonne humeur.

(Jacques Boivin)

Luc De Larochellière

La phrase que j’ai le plus entendue en montant en haute ville aujourd’hui : « J’AI 16 ANS À NOUVEAU! » OK, c’était un peu moins bien dit, pis y’avait quelques jurons à travers, mais des milliers de personnes se sont replongées dans leur adolescence sur les Plaines. Ce qu’elles ne savaient pas, c’est qu’en bas de la côte, je faisais exactement de même.

Quand Amère America est sorti, j’avais 16 ans pile poil. Comme plusieurs ados de mon âge qui trippaient pas Metallica, je sortais d’une passe Pink Floyd et je m’étais mis à écouter des artistes d’ici. Les incontournables Piché, Rivard, Séguin, surtout, qui étaient partout à l’époque. Puis un moment donné, alors que je passais la moppe dans un Dunkin’ Donuts, j’ai entendu Chinatown Blues. Je suis tout de suite devenu fan.

On célébrait donc le 30e anniversaire d’Amère America dimanche. Pour ce faire, le bon vieux Luc a sorti le band original (avec les choristes de la tournée Sauvez mon âme, tout de même), il a même ressorti le même setlist que celui qu’il présentait à l’époque et que j’avais eu l’occasion de voir quand j’étais ado.

Ça commence avec une Les élections à peine dépoussiérée, juste pour enlever le vieux fond d’années 1980 (le bout qui a mal vieilli, quoi), et ça se poursuit, une chanson à la fois, avec un Luc désopilant comme toujours dans ses interventions. Pas drôle d’expliquer aux gens des concepts disparus depuis le temps, comme la misère, la guerre, l’injustice… l’intimidation. (Le gros qui riait à gorge déployée, c’était moi).

J’ai pleuré (pour la 3-4e fois de la soirée, PHOQUE YOU CORRIVEAU) quand Luc a chanté Le trac du lendemain. Mais j’allais avoir ma revanche quand Luc a ressorti les mêmes tounes de remplissage que dans le temps, notamment les Ma génération et Si fragile (qui allaient se trouver sur Sauvez mon âme). Pas besoin de vous dire que cette dernière a fait pleurer tous les quadras et les quinquas de la salle.

Régis Labeaume aussi a pleuré. On l’a vu. Mais bon, lui, avec la petite peur qu’il a eue ces derniers mois, on le comprend. Bienvenue dans le club pas si sélect que ça des survivants, monsieur le maire (pis vous donnez de pas pires bines sur l’épaule, Roberval-style, en passant).

Après toutes ces chansons, toutes ces anecdotes, tous ces bons moments passés avec un auteur-compositeur-interprète qui avait déjà du talent à 19 ans et qui en a toujours aujourd’hui, ainsi qu’avec une équipe de musiciens solides qui n’avaient pas joué ensemble depuis la fin de l’URSS, il restait encore UNE grosse surprise.

Le premier bassiste de Luc est venu le rejoindre sur scène pour interpréter J’suis bourgeois. FREE JAZZ! Vous le connaissez, il a fait des capsules humoristiques pendant quelques années à la radio. Pis il a fait quelques albums. Yep, François Pérusse est débarqué au plus grand plaisir de la foule. Évidemment, il a fait son cabotin au micro, encore là, sous les rires des spectateurs, mais il était là pour jouer de la basse, et c’est ce qu’il fit. Et Pérusse a encore un fichu de bon groove!

Alors voilà, c’est un peu comme ça qu’on a fini notre FEQ. Avec Pérusse qui remonte sur scène pour accompagner tout le monde et chanter Amère America comme si on se doutait que Trump allait devenir président des USA il y a 30 ans.

En plus, la route n’a pas été si longue que ça pour remonter jusqu’à la maison… une 3 vide nous a ramassés en chemin.

Soirée parfaite.

(Jacques Boivin)

Godendard

En ce beau dimanche j’ai décidé de prendre ça relax et aller finir le FEQ avec Godendard. J’en étais à ma première expérience de gros rock sale des bois et ça avait de quoi réveiller tous les marathoniens en fin de festival.

Nombreux étaient ceux sur place expressément pour le groupe, à scander les refrains et porter des t-shirts à leur effigie. On a eu droit à quelques nouveautés créées pour fitter dans la case horaire du festival dont “Broussaille” qui s’est terminée sur un solo d’harmonica d’un invité spécial: Jean-Simon Gauthier suivi de body surfing. On pensait que l’énergie était à son comble alors qu’on entendait le début de “Ski Doo”, de quoi finir parfaitement la soirée (et le FEQ) !

(Marion Desjardins)

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