Valence : lancement de « Cristobal Cartel » – Maelstrom Saint-Roch, 6 juin 2019

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La plupart du temps, on va couvrir des shows en espérant avoir du fun et qu’il se passe quelque chose de particulier. Des fois, ça se passe, d’autres fois, on a l’impression d’être là juste pour faire notre job.

Mais ce 6 juin dernier, on SAVAIT qu’il allait se passer quelque chose. Valence, le nouveau projet de Vincent Dufour (Medora, pour ceux qui ne connaissent pas encore notre scène locale par coeur), lançait son premier EP Cristobal Cartel. Le hype est gros et dépasse Québec (d’ailleurs, on n’a qu’à voir nos amis de Montréal saliver à propos du maxi pour s’en rendre compte).

Tout ça pour dire que BEAUCOUP de monde s’est pointé au Maelstrom jeudi dernier pour célébrer ce nouveau projet, ces nouvelles chansons et cette nouvelle attitude vachement smooth (OK, promis, je n’utilise plus ce mot aujourd’hui) de Dufour. Parents, amis, homologues musiciens, médias (ben… nous autres, on était là… et paraît qu’il y avait quelques Montréalais qui avaient l’impression de couvrir une soirée tranquille à l’Esco), tout le monde a déferlé vers la rue Saint-Vallier! On en reparle un peu plus tard.

C’est donc dans un Maelstrom plein à craquer que Valence a joué les chansons de Cristobal Cartel, en commençant par la très légère Jupes aquariums, qui prend quand même un peu de mordant sur scène. Pour le dispositif scénique, on a fait preuve d’un brin de créativité franchement DIY, question de nous rappeler que dans Jupes aquariums, justement, Dufour nous donnait rendez-vous dans les jeux d’eau, un étang, une piscine… (oui, Vincent, j’écoute aussi les paroles). Des nénuphars (sorry les jeunes, orthographe traditionnelle ici), un peu de lumière, une coupe de vin sur un petit tabouret, tout pour chiller ben relax.

À l’avant-plan, Dufour et Raphaël Laliberté-Desgagné s’amusent ferme à la guitare, qu’on entend un peu plus que sur l’album, ajoutant encore là un peu de mordant à ces morceaux souvent doux comme une brise sur le bord du fleuve. Pendant ce temps, plus en retrait, la section rythmique, les claviers, le sax et la flûte traversière (le nouveau must en musique, selon Émilie Rioux de CHYZ) ajoutent beaucoup de textures aux chansons déjà finement ciselées de Dufour.

Sur scène, les gars s’amusent visiblement, surtout quand vient le temps de se lancer dans une reprise sortie de nulle part : Le temps est bon, un classique de la chanson et du cinéma québécois (Les mâles, de Gilles Carle), écrite par Stéphane Venne et interprétée originalement par Isabelle Pierre. Petite parenthèse : je suis surpris de constater que cette chanson a très peu été reprise par la suite…

Tout ça pour dire que les personnes qui étaient dans les trois premières rangées à l’avant, ou sur le bord de la fenêtre près de la scène ont passé un beau moment, avec un Vincent Dufour plus que souriant. Un genre de communion de début d’été, tout en douceur, qui nous donnait autant le goût de danser tranquillement que de câliner son voisin.

Malheureusement, on doit parler d’un petit problème : on a été TRÈS nombreux à répondre à l’appel. En fait, TROP nombreux. À l’intérieur, il n’y avait plus aucun espace pour circuler, et si on n’était pas dans les trois premières rangées, il était impossible de voir quoi que ce soit (la scène du Maelstrom n’est pas surélevée). Bon, je ne paie pas mes billets, je n’ai pas à me plaindre (cependant, j’ai été fin, j’ai laissé ma place drette en avant de Dufour après une chanson pour laisser les petites demoiselles derrière moi profiter un peu du show – on les salue, d’ailleurs), et les retardataires à l’arrière ou pris dehors ont eu ce qu’ils méritaient, mais la salle était pleine bien avant le début du show!

Je comprends. L’enthousiasme, le buzz, le fait qu’on sait qu’on assiste à l’envol du prochain projet de Québec qui va faire parler de lui un peu partout (je vois Valence durer et avoir du succès aussi longtemps que Vincent le voudra), tout ça a fait qu’on a voulu donner la chance au maximum de monde, mais quand les 50 personnes qui sont restées à l’extérieur écouter le show du bord de la fenêtre (comme dans le bon vieux temps du D’Auteuil) ont l’impression d’en avoir eu plus pour leur argent (qu’ils ont pu garder, vu qu’ils n’ont pas pu entrer) que la moitié de la salle, on se dit qu’il faudra faire davantage attention à l’avenir. Et je n’ai même pas parlé de sécurité!

C’est d’ailleurs ce que m’ont dit les principaux intéressés, qui ont promis de prendre les mesures qui s’imposent pour que ça ne se reproduise plus. Oui, c’est plate devoir revirer du monde de bord, mais ces gens n’avaient qu’à arriver plus tôt ou acheter leur billet avant. Dire non, c’est chiant, mais ça assure une expérience agréable à tous ceux qui sont déjà là.

En attendant, on n’aura pas besoin d’attendre trop longtemps pour revoir Valence (ou pour bien les voir pour une première fois) : Dufour pis sa gang seront au complexe Meduse le 6 juillet et à La Barberie le 7 juillet dans le cadre du Festival OFF de Québec. S’il y aura assez de place pour tout le monde le 6, on vous invite à ne pas trop niaiser pour le 7, sinon vous allez devoir écouter le show sur le trottoir de la rue Prince-Edouard!

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