C’est avec grand plaisir que le 15 avril dernier j’ai remplacé mon collègue Gabriel pour aller voir Tokyo Police Club à L’Anti. Pour les clichés, c’est la talentueuse Marion Desjardins qui était en charge de l’objectif.
Comme pour la plupart des spectacles à L’Anti, on avait droit à une première partie judicieusement choisie. C’est Distance Critique qui s’occupait de réchauffer la place pour nous préparer à TPC.
Distance Critique
Encore inconnu pour moi une semaine avant le spectacle, Distance Critique, quatuor punk rock francophone de Québec mais originaire du Saguenay, a offert une performance à la hauteur de ce que j’ai pu écouter sur leur bandcamp. Pour l’occasion, les gars étaient accompagnés d’une claviériste qui ajoutait une belle profondeur musicale aux chansons déjà bien construites du groupe. C’est d’ailleurs un mélange de mélodies parfois douces et parfois «rentre dedans» qui nous a été offert, le tout, accompagné par une solide performance du chanteur Simon Carrier mais aussi de ses comparses pour leurs arrangements vocaux. Côté instrumental, rien à reprocher à Distance Critique. Ils n’en sont pas à leurs premiers spectacles et ça paraît. Leur performance a été chaudement accueillie par la foule, dont plusieurs personnes semblaient être venues spécialement pour eux. Si vous les avez manqués, il sera possible de les revoir le 14 juillet à L’Anti dans le cadre du Festival d’Été de Québec. Ils se chargeront d’ouvrir la soirée pour Godendard. Il est possible de les découvrir sur leur bandcamp. Bonne écoute !
Tokyo Police Club
Confortablement installé au bar, j’ai pu constater que c’est devant un Anti bien rempli que Dave Monks et sa bande ont commencé leur setlist avec New Blues, issue de TPC, leur dernier album paru en octobre 2018. La réception était bonne, les gens se laissaient immédiatement aller la tête au rythme de la chanson. Une grande majorité semblait être fan du groupe et connaissait les paroles. On a eu droit à de brèves interventions entre les chansons, quelques « merci », mais l’adjectif « volubile » ne convient clairement pas à Monks. Sans pour autant le rendre plate, la tâche de dynamiser le groupe revient plutôt aux deux guitaristes, particulièrement à Graham Wright qui s’occupe aussi du rôle de claviériste.
J’étais extrêmement curieux d’entendre les chansons issues de Champ (mon album préféré de TPC) en live. Il arrive que certains albums peaufinés au max en post-production soient plutôt mal rendus une fois sur scène. À ma plus grand satisfaction, ce ne fût pas le cas. À un point tel que Bambi a été l’un de mes moments préférés de la soirée. Premièrement, parce qu’elle était extrêmement bien amenée par la transition entre cette dernière et Argentina p.I, II, III (Forcefield) précédemment jouée: le genre à te faire travailler pour reconnaître quelle chanson sera jouée, en te gardant accroché pour continuer à danser pendant deux à trois minutes, pour finalement annoncer clairement les couleurs de la prochaine pièce. Puis parce que Wright était entièrement dévoué à son clavier, assurant tous les aspects électros du morceau.
Si j’ai mentionné plus tôt que Monks semblait du type réservé, il ne s’est par contre pas retenu de venir nous visiter, basse entre les mains, en plein milieu de la foule pendant la finale de Pigs pour ensuite débuter Outtatime au plus grand plaisir de tous.
C’est près de dix-huit chansons que Tokyo Police Club ont joué. Je dois admettre que l’absence de pièces comme Hot Tonight, Gonna Be Ready, Beaches, Toy Guns et Tunnel Vision, toutes issues de Forcefield, m’a déçu. Ce n’est, selon moi, pas une coïncidence. Le visionnement de différentes performances en ligne de ces chansons me donnait l’impression qu’il était difficile pour Monks de les rendre comme souhaité. Difficile de critiquer ce choix (si tel est le cas) car le chanteur n’a rien à se reprocher pour sa performance vocale de la soirée.
Bref, c’est sur Tesselate et Your English Is Good que les gars de Tokyo Police Club nous ont laissé, dans un Anti qui, pour une Xème fois, nous a fait passer une superbe soirée au coeur de St-Roch, me faisant même oublier qu’on était pas vendredi soir, mais bel et bien lundi (hélas) !