Les Breastfeeders étaient de retour à Québec le 19 avril dernier, question de nous présenter, live, ses deux nouveaux extraits, ainsi que quelques vieux classiques. Même s’il manquait un membre important à la formation menée par un Luc Brien éternellement pluggué sur la fontaine de Jouvence (Suzie McLove ne pouvait malheureusement être de la partie), l’énergie déployée par les cinq garçons dans le vent, elle, ne manquait pas du tout.
Pour les huit personnes qui ne connaissent pas Les Breast, disons tout simplement que c’est du bon vieux rock garage à la sauce sixties livrée avec une énergie équivalente à celle qui a été dégagée à Hiroshima et à Nagasaki, notamment en raison du tambouriniste Johnny Maldoror qui incarne à merveille toute cette énergie en se lançant dans toutes les directions (littéralement). Pour Johnny, il n’y a pas de quatrième mur. En fait, il n’y a pas de mur du tout, que des endroits où se lancer!
Y’a pas que Johnny qui se lance partout. Y’a aussi une disquaire bien connue qui s’est couverte d’ecchymoses en dansant comme s’il n’y avait pas de lendemain. Et votre pas très humble serviteur l’a aussi échappée. Un brin. Faut dire qu’on n’a pas souvent l’occasion de se lancer dans un moshpit avec des gens de sa génération (ça a ses avantages, on est tous un peu rembourrés).
Même si l’absence de McLove s’est fait sentir un brin (elle apporte cette forte présence féminine qui complète bien nos petits garçons fragiles), on a quand même pu s’amuser ferme en retournant faire un tour dans la discographie de la formation. Et se surprendre d’entendre autant de gens connaître par coeur Ma mort d’avant ma mort, ce nouveau simple qui offre tant de nuances jamais entendues chez les Breast!
Une soirée inoubliable, même si on ne se souvient plus de tout.
En première partie, on a eu la chance de voir Teke Teke pour une première fois (une chance qu’ils passent souvent, hein?). Le supergroupe montréalo-japonais, qui compte dans ses rangs des musiciens de formations bien connues (Pawa Up First, Patrick Watson, Boogat, Gypsy Kumbia Orchestra) a bien réchauffé la foule avec son surf-rock japonais aux accents psychédéliques.
Faut dire que la bande sait jouer (pas rien qu’un peu) et que la chanteuse Maya Kuroki, qui a un magnétisme envoûtant, se sert de ses études en théâtre pour nous faire le coup du charme.
Je vous avoue que j’avais peur, parce qu’on est dans un univers assez différent des Breast et que la foule présente pour ces derniers avait manifestement envie de faire la fête. Mais c’est le contraire qui s’est passé : du monde qui écoute tranquillement en sirotant sa p’tite frette et qui se déhanche quand Kuroki les regarde dans les yeux (pas le choix!).
Si vous les avez manqués, vous aurez d’autres chances, mais on vous invite à saisir la balle au bond!