En ce dimanche frisquet, je suis sortie de ma doudou pour accompagner mon copain à la Librairie. C’était pour mon initiation dans ce lieu mythique (quoi? il est pas encore mythique? Ça va venir!) où on découvre des artistes qui émergent, littéralement, des murs de livres qui nous entourent.
Réchauffée par un thé sucré (merci Stéphane!) je prends place pour la première prestation pendant que l’autre étale ses objectifs sur le bar.
Anaïs Constantin démarre un projet solo. Plusieurs la connaissent comme accompagnatrice, souvent au violoncelle. Dimanche, c’était la tête d’affiche avec sa spectaculaire guitare baryton. Subtilement soutenue par Émilie Proulx à la guitare et aux choeurs, elle s’est livrée toute crue, avec ses textes rentre-dedans, inspirés de son quotidien ou de ses aventures un peu louches; on aurait presque croisé les filles de M’entends-tu au coin de la rue. Si les chansons sur son EP sont plus « arrangées », le dépouillement de sa performance, entrecoupée d’interventions aussi savoureuses que maladroites, nous ont permis d’apprécier les textes bruts de son univers urbain et louche. Le récit de son élève un peu perdu nous à touché drette au coeur, comme celui de la pauvre Line. À suivre, avec beaucoup d’attention.
La deuxième prestation, L’Aurore, était un projet un peu plus complexe. Livrée cette fois-ci par Philippe Bourque à la voix et au clavier et Louis-Solem Pérot au violoncelle, c’est en duo qu’ils nous ont livré la poésie d’Émile Vigneault pleine d’images et de vents du large. Si les sons tirés du violoncelle rappelaient les chants de baleine, le clavier, la voix puissante et l’énergie très propres de Phillippe détonnaient un peu dans l’espace exigu de la Librairie. Nous avons quand même apprécié les textes pleins de petits trésors et la complicité du duo. La formule full bandd’Aurore est probablement plus équilibrée, et surement spectaculaire! Un projet en pleine évolution, avec déjà un visuel inspirant et des projets plein la tête.
Un baptême réussi donc, pour moi, à la Librairie. J’ai suivi les instructions à la lettre pour suivre leur programmation originale (qui a dit que les performances intimes se limitaient à la musique?). Et je me promets d’y retourner souvent. Qui n’aime pas bouquiner entre un clin d’oeil de la Reine et les pecs de Justin?