Caravane (+ Tiger Tea Club) – Impérial Bell, 22 décembre 2018

PAR

Tiger Tea Club

C’est la jeune formation Tiger Tea Club, mi-québécoise mi-charlevoisienne, qui avait le bonheur de débuter la soirée qui s’annonçait des plus effervescentes. Même si certaines personnes au parterre ont transformé cette effervescence en manque de respect en préférant jaser plutôt qu’écouter, Xavier, Antoine, Ann-Lydia, Jérémy, et Pierre-Luc, eux, ont fait honneur à leurs compositions. Déjà avec l’intro au clavier et la batterie qui imposait sa présence de belle façon, le ton était donné.

Le groupe offre un indie rock parfois planant, parfois plus dansant, dans un mariage toujours harmonieux. On a également eu droit à certaines pièces plus introspectives, aux allures plus dramatiques, encore une fois bien supportées par la batterie qui roulait les rythmes tambours battants.

La voix suave de Ann-Lydia a su capter notre attention et nous hypnotiser, nous entraînant dans son univers avec à la fois force et douceur. Ce sont toutefois les harmonies vocales entre elle et William qui ont apporté le plus de magie au cours de la soirée.

D’ailleurs, à l’écoute de leur seul EP paru en octobre 2017, « Hotel Alphonso », j’ai été étonnée de ne pas y entendre la voix de Ann-Lydia, pourtant si présente en spectacle. Il sera probablement temps pour la formation de présenter un nouvel album à ses fans.

Caravane

Les gars de Caravane ont fait une entrée remarquée sur la scène de l’Impérial Bell, tous vêtus d’un pantalon blanc et d’une veste blanche, prêts à offrir pour une première fois live, les pièces de leur tout nouvel album, « Supernova ».

L’intro a cappella de la chanson Louanges était parfaite pour débuter en beauté la généreuse prestation que le groupe allait nous offrir. D’autant plus que le solo de guitare de Guillaume était poussiéreux et envoûtant à souhait. Puis avec Belle mort, Caravane nous annonçait que la soirée allait clairement être sous le signe du rock. Alors avis à tous ceux qui craignent que le virage amorcé avec les pièces de Supernova vienne faire pâlir la fougue qui anime la formation de Québec, détrompez-vous! Le rock est clairement inscrit dans l’ADN du groupe et il prend vie sur scène avec toute l’intensité qu’on leur connaît.

« Criss que vous êtes beaux! », a lancé Dominic dès le début de la soirée. Fort reconnaissant de l’appui des fans depuis ces cinq dernières années, le chanteur, très en voix, n’a pas manqué de les remercier à plusieurs reprises, soulignant également au passage la contribution fort appréciée du FEQ et de l’Impérial au succès du groupe. « Après cinq ans d’existence c’est ça que ça donne! Soit on est caves, soit on est trop crinqués, mais ça a valu le coup! Merci d’être ici ce soir pour l’amour de la musique et vouloir changer les choses! »

Au total, nous avons eu droit à neuf des treize chansons que l’on retrouve sur « Supernova », dont J’aurais voulu être une fille où Dominic a craché les paroles comme si sa vie en dépendait et où les éclairages frénétiques ont ajouté au délire rock dans lequel on venait d’être happés.

Durant la pièce Pyramides, Dominic est venu s’installer debout sur la foule pour interpeller les quatre ou cinq personnes (j’ai un peu perdu le compte) qui fêtaient leur anniversaire ce soir-là. Invités à monter sur scène, ces derniers se sont ensuite laissés porter par la foule jusqu’au bar pour aller chercher quelques shooters pour le band.

Comme si ce n’était pas assez, le « Père Noël de Limoilou », celui qui fait une brève apparition à la toute fin du clip Minuit, est monté sur scène une première fois, avant d’être rapidement ramené à l’ordre par la sécurité. Il a eu plus de chance la seconde fois, justement sur la pièce Minuit, jouée en rappel. Notre Père Noël énergique a alors pu savourer les joies de la scène à sa guise ayant reçu l’aval de Dominic d’un pouce en l’air envoyé à l’endroit du gardien de sécurité. C’est Guillaume qui lui a ensuite montré la porte des coulisses, après un accrochage qui n’a pas semblé lui plaire.

Après le mosh pit endiablé qui a pris toute son ampleur sur Ma Blonde va changer le monde, le solo de guitare tout en douceur et en maîtrise de la part de Guillaume est venu apaiser certains esprits qui semblaient s’échauffer un peu trop. « Là on farme nos yeules pis on chante à l’unisson », dixit Dominic, qui a clairement l’habitude de ce genre de foule. Celle-ci ne s’est pas davantage fait prier et a entonné en coeur Le rock me vole dans une très belle version acoustique et épurée. Tout le monde était aussi très en voix pour scander les paroles de la parfaitement dansante Maxyme et pour la langoureuse Arago, interprétée en rappel.

Pour conclure cette soirée remplie de surprises, Dominic est retourné dans la foule pour interpréter la dernière pièce de la soirée, Briser ton coeur, non sans avoir assuré la relève en laissant sa guitare entre les mains de Sam Lussier, un des spectateurs de la première rangée. Lussier est monté sur scène comme un pro, laissant le band et la foule sous le choc de son immense talent.

Pour nous la fête était finie, mais pour Caravane, la fête continue.

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