Texte : Suzanne L. – Photos : Christian V. (Collaboration spéciale)
Pas de panique Kouna, on est là!
Je n’ai pas eu besoin d’un troisième lien pour me rendre au spectacle de Keith Kouna à l’Anglicane hier soir, d’autant plus que la première partie était assurée par Anatole. À ecoutedonc.ca, Anatole n’a plus besoin de présentation. On l’aime, un point c’est tout, et 20 minutes de show, ce n’est certainement pas assez pour cet artiste qui a tant à offrir à tous ceux et celles qui ne le connaissent pas encore. Malgré tout, les quelques chansons tirées de l’exquis nouvel album « Testament » ont été livrées avec aplomb par le band de feu qu’on lui connait, il fallait voir Jean-Michel Letendre se faire aller les jambes! Donna la folle, Aveux et Charognardsont certainement réussi à envouter le public présent dans la salle tout comme votre humble rédactrice qui a eu droit à quelques bribes lyriques déposées tout en douceur dans le creux de son oreille droite.
Après cette si courte première partie, encore sous l’emprise de la magie noire d’Anatole, Keith Kouna m’a ramenée à la réalité. Ding Dang Dong, fin de la récréation, pas de temps à perdre. Même s’il était moins habitué au public un peu plus familial, et un brin mal à l’aise avec les quatre shooters traditionnels d’ouverture, Kid Kouna, rebaptisé pour l’occasion, nous a balancé son Shérif et Comme un macaque en pleine poire! Le ton était lancé, on allait danser et chanter les absurdités de notre société, troisième lien compris. Le monde est à l’agonie / Entre la douleur et l’ennui / Je t’aime à la folie / Et vive le tic tac tic tac. L’urgence était palpable, Kouna visiblement à la recherche d’une sortie de secours au cas où son public ne saurait pas assez les paroles de ses invitations à remettre en question le monde dans lequel on se prélasse sans réfléchir. Heureusement pour lui, et pour nous, on les connaissait ses paroles. Pas de panique Kouna, on est là, entourés de la même ménagerie, à tenter de comprendre ce qui se passe sans perdre la tête. Voilà la meute en fureur / De vrais colons / Voilà les purs défenseurs / De la nation. La plume de Kouna est incisive, à la limite chirurgicale. Elle dévoile nos laideurs et nos paradoxes.
Hier soir, je l’ai trouvé très classe dans son costume noir, entouré de ses fidèles complices dont Martien Bélanger à la guitare et Vincent Gagnon aux claviers. Sa musique invite à un défoulement collectif nécessaire, une catharsis qui fait du bien. Vous l’avez manqué? Il remet ça une dernière fois le 22 février prochain à L’Anti Bar & Spectacles.