Une deuxième journée caniculaire où les milliers de festivaliers foulent les différentes scènes dès les premières prestations en début d’après-midi. Un samedi haut en couleurs, des plus variés, au thème de la diversité. Place à un retour sur notre itinéraire qui, on l’espère, agrémentera vos lectures dominicales. Tentant de renouer avec nos amours de la scène locale, on fait des pieds et des mains pour se rendre à la scène de la Vallée pour…
Milk and Bone
15 h 20 tapant, on se planque devant Camille Poliquin et Laurence Lafond-Beaulne, alias Milk & Bone. Entourées de ballons et personnages gonflables, elles savourent le moment sur les planches d’Osheaga. Camille mentionne d’ailleurs à quel point c’est plaisant de jouer devant une foule aussi importante.
Les deux Montréalaises nous invitent à danser sur la quasi-totalité de leur dernier album Deception Bay. En plus du puissant titre éponyme, des attendrissantes BBLUE et Faded, on se délecte de Pressure en version accélérée avec une tonne de basse. C’est toujours un plaisir de les entendre chanter et de les voir taper sur leurs drums pads avec le sourire aux lèvres. (Gabriel Tremblay)
Alvvays
Combinez un soleil éclatant à l’indie-rock rafraîchissant d’Alvvays et vous obtiendrez un sacré bon apéro de 16h.
Fierté torontoise, Molly Rankin et sa troupe adorent Osheaga, eux qui avaient promis de revenir après leur passage à l’édition de 2015. Cette fois-ci, la scène Verte est la terre promise et les fidèles y sont nombreux. Surfant sur la vague du dernier opus Antisocialites, la formation ontarienne joue plusieurs morceaux de ce dernier comme le vers d’oreille In Undertow.
Désolé ou de rien! Dans tous les cas, on dit merci à Alvvays, «as always». (Gabriel Tremblay)
Loud
On va se le dire tout de suite: Loud a assuré du début à la fin de cette prestation. Jonglant entre ses titres populaires tels que Toutes les femmes savent danser, Nouveau riches et 56k, il nous a également présenté certains titres moins connus de son nouvel album qui ont été, pour ma part, de belles découvertes musicales.
Le public en feu lui a donné l’énergie nécessaire pour rapper avec force et vigueur, toujours bien concentré sur ses paroles d’une poétique qu’on ne retrouve pas ailleurs dans le rap québécois. Loud a son style bien propre à lui et il nous l’a fait voir avec cette superbe prestance engagée sur scène, semblant extrêmement reconnaissant de ses auditeurs toujours aussi fidèles. Chapeau! (Marilou Boutet)
Future Islands
Si Samuel T. Herring pouvait s’arracher le coeur et le tirer à ses fans, il le ferait. Cet homme est l’archétype de la bête de scène.
Le terrain de jeu de la formation nord-carolienne était la scène de la Montagne(rebaptisée «scène de la bouette») pour l’occasion. Malgré les problèmes sonores et la longue attente préliminaire, la prestation valait son pesant d’or. Après avoir raté leur passage au FEQ il y a trois ans, la situation était parfaite pour un rattrapage estival.
«Season’s change, and I tried hard just to soften you». Seasons démontre bien la ferveur, l’authenticité et la mélancolie derrière la musique de Future Islands. C’est aussi une dédicaces à «All those strong womans out there». Des effets de guitare et de synthétiseur très 80’s British Rock s’agencent à merveille avec la voix grave d’Herring. Oui, Future Island est excellent à l’audio mais de vive voix, c’est une toute autre paire de manches. Côté prestance, on peut difficilement demander mieux. Future Islands est mon coup de coeur d’Osheaga, jusqu’à maintenant. (Gabriel Tremblay)
Billie Eilish
La jeune Billie Eilish n’était pas des moins attendues ce samedi alors que déjà une heure avant son spectacle, une foule de personnes, dont moi, attendaient avec impatience sa présence au pied de la scène. C’est ainsi une artiste au style extravagant et à l’énergie débordante, que pas même ses béquilles n’ont semblé arrêter, qui est embarquée sur scène.
Chacun de ses titres était livré avec force et avec une voix sans pareil. C’est à peine si on pouvait croire que, du haut de ses 16 ans, elle pouvait avoir un tel professionnalisme.
Eilish avait du plaisir sur scène et a transmis son esprit festif aux spectateurs, tantôt en faisant une reprise d’une chanson de Drake, tantôt en invitant son frère à jouer une de ses compositions ou en jouant un morceau au ukulélé. C’est n’est pas peu dire que d’avancer qu’il s’agit de mon meilleur spectacle à Osheaga jusqu’ici! (Marilou Boutet)
Anderson Paak. & the Free Nationals
Comme on se retrouve mon cher Brandon Paak. Anderson! À peine plus d’un an après son passage au festival d’été de Québec, le voici à Montréal, une ville qu’il affectionne particulièrement.
Comme plusieurs fanatiques du mouvement Hip/Hop-Soul qu’il préconise, je savais à quoi m’attendre de ces talentueux musiciens. Oui, Anderson Paak. est un bon rappeur avec un excellent flow, mais c’est un aussi un batteur aguerri. Il chante, il saute, il dance et il crache ses verses en jouant de la batterie. Il prépare même un mushpit avec son base drum après l’accrocheuse Your heart don’t stand a chance. (Gabriel Tremblay)
Tyler The Creator
Si je n’avais jamais vraiment écouté le registre de cet artiste, laissez-moi vous dire que j’ai écouté en boucle les chansons de Tyler The Creator en revenant de sa prestation.
Très humble envers son public, l’artiste se montrait très proche de lui avec des blagues et de nombreuses anecdotes.
Ayant participé à toutes les étapes de la création de ses compositions, il était facilement remarquable que Tyler connaissait jusqu’au bout de ses doigts les titres joués, «rappant» à une vitesse assez impressionnante les chansons sur des décors flamboyants, perché sur une estrade sur scène. Il a su faire lever le public avec ses nombreux succès et ainsi, c’est en beauté que s’est terminé ma deuxième journée d’Osheaga. (Marilou Boutet)
On quitte la Californie vers le Royaume-Uni à bord du Osheaga Express.
Arctic Monkeys
-Bonsoir M. Turner, j’ai une réservation au Tranquility Base Hotel & Casino.
-Combien d’invités?
-Des milliers de festivaliers!
En 2013, la galette 4AM d’Arctic Monkeys a créé une commotion globale dans l’univers de la musique alternative. 5 ans plus tard, les Anglais reviennent avec un opus rock suave teinté de piano jazz.
Les amateurs, qui attendaient principalement les titres viraux de l’album précédent, ont apprécié discrètement les nouvelles sorties comme Star Treatment.
Cette dernière, où Alex Turner a eu des airs de crooner des années soixante, en balançant qu’il a toujours voulu être un des membres de The Strokes. La beauté d’Arctic Monkeys est fascinante de par la polyvalence de ses musiciens, comme le guitariste Jamie Cook, capable de jouer en douceur ou de façon abrasive. Parlant d’abrasion, les puristes ont certainement apprécié la vieille saveur punk du groupe sur I Bet you Look Good On The Dancefloor.
Habilement construite, la prestation des British a pu plaire à tous les types de mélomanes. Éparpiller les populaires Arabella, Why’d You Only Call Me When You’re High, et R U Mine? était la meilleure chose à faire. Do I wanna know en rappel, que dire de plus. (Gabriel Tremblay)