Festival OFF de Québec – Compte rendu, 6 juillet 2018

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Le Sacrilège  18 h : Téo [caption id="attachment_63672" align="alignleft" width="300"] Téo – Photo: Marion Desjardins[/caption] Après s’être arrêté devant la porte du Fou-Bar avec un petit moment d’incompréhension, j’ai réalisé que c’était bel et bien au Sacrilège que débutait cette troisième soirée du Festival OFF. D’entrée de jeu, les quelques mélomanes se sont entassés dans la petite section spectacle du bar pour y écouter les chansons de Téo. Ce projet présente les compositions de Mathieu Michaud, aussi connu pour son rôle de Béluga au sein du groupe de l’unique Fria Moeras. De sa voix de ténor, Mathieu défilait ses compositions très bien montées, parfois sensibles et parfois bien groovy. Lui-même bon guitariste, il était accompagné de la basse, de la batterie et du clavier. J’ai remarqué une grande originalité dans ses enchaînements d’accords, le jeune artiste n’hésitant pas à plaquer des accords très riches, ce qui multiplie les possibilités mélodiques. On remarque tout de suite une aisance pour la composition chez Mathieu. J’aurais aimé plus entendre ses mots, sa voix étant un peu voilée dans la balance du son. D’après ce que j’ai entendu quand je me concentrais sur les mots, Téo a une très belle plume qui traite de sujet très actuels et ne se gêne pas pour nous transmettre pleins d’images et de métaphores. On a même eu droit a des backs vocals de fond de salle par la gang de Perdrix qui semblaient bien apprécier la musique de Mathieu. Nous avons passés un très bon moment avec Téo et c’est certainement un artiste de Québec a surveiller.

(Louis-Solem Pérot)

19 h : Perdrix [caption id="attachment_63673" align="alignright" width="300"] Perdrix – Photo: Marion Desjardins[/caption] Dans un Sacrilège spécialement cloîtré pour le OFF, Les Perdrix, majoritairement féminines et complètement divertissantes agrémentaient avec brio notre début de soirée. La bande à Marie-Ève Harel-Michon offre en effet une bonne dose de grunge/rock mélodieux surmontée de textes absurdes. Elles mélangent des thèmes comme l’alimentation bio et la sexualité avec un humour déjanté sans toutefois tomber dans la vulgarité. Des pièces comme Bye Bye Hymen ou Grano’l Digga sont de judicieux exemples pour représenter la beauté de leur «Rock Poutine». [bandcamp width=100% height=120 album=4234637020 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small track=834255381] Les passages où Marie-Ève et Mélanie se relançaient les paroles étaient particulièrement bien amenés et témoignaient de l’union formée par cette envolée de Perdrix. Un moment de pur plaisir à la fois intime, suave et délirant en compagnie d’un groupe montréalais des plus attachants. D’ailleurs, on s’excuse pour les fous rires!

(Gabriel Tremblay)

Parvis Saint-Jean Baptiste

19 h : Pure Carrière [caption id="attachment_63376" align="alignleft" width="300"] Pure Carrière. Photo : Nicolas Padovani[/caption] Le Festival OFF a le don de faire quelques propositions plus audacieuses au public du Parvis de l’Église Saint-Jean Baptiste ainsi qu’aux passants qui y sont confrontés. Vendredi dernier, le trio local de Pure Carrière faisait définitivement partie de cette catégorie. Sans « bûcher » tout le temps, qu’elle soit plus planante, dansante ou intense, la musique de Jean-Michel Letendre-Veilleux (guitare), Laurence Gauthier-Brown (basse) et Kenton Mail (batterie) a toujours ce quelque chose d’un brin dérangé qui assume pleinement l’aliénation de notre quotidien. Ça se retrouve dans les mélodies, dans l’incertitude de la progression… dans plusieurs petits éléments qui laissent entendre que tout pourrait vaciller d’un moment à l’autre dans la dissonance totale. Au Parvis, cette proposition musicale a trouvé plusieurs oreilles favorables parmi son public, qui semblait d’ailleurs en bonne partie constituée d’initiés. On en a vu plus d’un reconnaître les titres comme Né Fucké ou même Bum Originel, qui ne figure pourtant nulle part sur les internets. Cependant, d’autres titres plus frais encore – comme Bobby Watson ou Fais-moi la fièvre – ont donné des os à ronger aux admirateurs les plus connaisseurs. Ces nouveautés, ainsi que le jeu d’ensemble du groupe, montraient bien que le groupe prend définitivement forme (une forme fuyante, certes, mais quand même) et nous ont fait espérer la sortie prochaine d’un album.

(Marie-Ève Fortier)

21 h : Cloud Collision [caption id="attachment_63686" align="alignright" width="300"] Cloud Collision[/caption] Si nous avions déjà vu ses membres sur scène dans plus d’une formation, c’est la première fois que Cloud Collision le projet du bassiste Marco Noël et du pianiste Jessee Pépin – présentait ses compositions en spectacle. Accompagné par la voix exceptionnelle d’Odile Marmet-Rochefort et le jeu de batterie nuancé de Kenton Mail, Noël assurait le groove avec une nonchalance bien dosée qui s’adaptait bien à l’univers hip-hop des pièces. Le groupe a aussi invité le saxophoniste André Larue et le rappeur Peter Tardif à se joindre à eux. Pépin, lui, écoutait le spectacle : au sein du groupe, ce dernier se spécialise particulièrement dans l’échantillonnage, qui est pour Cloud Collision un champ d’exploration permettant de réunir les influences jazz du bassiste et celles, plus classiques, du pianiste dans des séquences préenregistrées, modifiées et puis rejouées sur scène. Ce qui ressortait cependant le plus de ce mélange vendredi dernier, c’était le fait que chaque musicien a su, en improvisant ou en apportant sa touche personnelle, recréer le caractère exploratoire du projet lui-même pour offrir au public un résultat qui – même s’il était encore embryonnaire – était rempli de potentiel. Cela contribuait à donner à leur performance un caractère inattendu et surprenant. Par exemple, les effets parfois ajoutés au saxophone ou encore le jeu de basse fretless qui en faisait sortir des sons inhabituels et harmonieux n’ont pas manqué de faire réagir les spectateurs. En somme, on espère voir se réaliser une suite à ce projet (débuté il y a six ans, il faut l’évoquer) avant longtemps!

(Marie-Ève Fortier)

 

Complexe Méduse

21 h 30 : GGRIL [caption id="attachment_63688" align="alignright" width="300"] GGRIL – Photo: Marion Desjardins[/caption] Bien que je n’aie pu, à ma grande déception, n’avoir qu’un bref aperçu du collectif vu mon arrivée tardive au spectacle, c’est une belle découverte que j’ai fait avec le Grand groupe régional d’improvisation libérée de Rimouski. Musique très expérimentale, on avait l’impression d’assister à la création d’une trame sonore de film dramatique,  chacun des musiciens étant complètement plongé dans le maniement de son instrument. Il était très intéressant de voir, tantôt les violons, tantôt la guitare, tantôt l’accordéon (et j’en passe) jouer de manière totalement réinventée, créant des sons inhabituels avec ces instruments classiques. Chapeau à la dernière pièce, qui au début était extrêmement intense mais qui, avec brio, s’est essoufflée peu à peu en fondu jusqu’à ce qu’aucun son ne se fasse plus entendre. La douzaine de musiciens m’a vraiment épatée quant à la liberté dans son jeu et à la créativité derrière cet amas de sons.

(Marilou Boutet)

22 h 30 : TEKE TEKE [caption id="attachment_63441" align="alignleft" width="300"] Teke Teke. Photo : Nicolas Padovani[/caption] TEKE TEKE en spectacle, c’est 7 musiciens des plus talentueux qui se réunissent les instruments à la main pour créer un univers des plus intéressants, faisant penser à la fois au psychédélique des années 70 et au surf rock. Non seulement la prestation était une des meilleures auxquelles j’ai assisté depuis longtemps, mais également aie-je plané avec le groupe et ai-je été plongée dans une transe face au talent des musiciens. Que ce soit le trombone, les flûtes, la batterie, les guitares ou le clavier, chacun d’entre eux se faisait entendre bien distinctement et était manié religieusement. On sentait bien la culture japonaise derrière les longues lancées instrumentales, notamment grâce à la flûte traditionnelle et à la magnifique voix de la chanteuse, qui s’exprimait en japonais. Cette dernière était très théâtrale et savait plaire au public en interprétant de manière intense et originale les quelques chants, allant parfois même jusqu’à des notes très hautes, presque criées. Un réel coup de coeur.  

(Marilou Boutet)

23 h 15 : Albatros [caption id="attachment_63690" align="alignright" width="300"] Albatros – Photo: Marion Desjardins[/caption] Groupe punk se différenciant par l’ajout d’instruments à vent, Albatros a mis les planches en feu hier en livrant une performance très intense mais également très intime. Le public a eu droit à quelques mots du chanteur du groupe, qui était fort enthousiaste d’être ici présent. Attention aux oreilles sensibles car sa voix déchirante allait chercher des notes très hautes, très longues, mais surtout, très fortes. Il y avait de la puissance et de l’agressivité dans leur musique, aucun doute là-dessus. J’ai particulièrement aimé le jeu au trombone, qui ajoutait une touche très intéressante et différente à ce que l’on voit habituellement avec ce genre de musique. Ce dernier semblait mettre en ordre le mélange très intense de la voix sur les guitares. Ainsi, j’ai aimé cette touche un peu plus rationnelle dans le punk très assumé d’Albatros.

(Marilou Boutet)

0 h : ANEMONE [caption id="attachment_63700" align="alignleft" width="300"] Anemone – Photo: Marion Desjardins[/caption] Alors que plusieurs festivaliers ayant assisté au spectacle de Neil Young commençaient à gonfler les rangs du public au Complexe Méduse, le groupe montréalais ANEMONE mariait le meilleur de la musique psychédélique et de l’ambiance californienne à des rythmes variés et accrocheurs. Les cinq musiciens affichaient un style bien particulier, que ce soit sur le plan vestimentaire, dynamique ou musical. Ainsi, les deux guitaristes s’échangeaient l’avant-plan dans les soli et donnaient une touche tantôt plus délavée, tantôt plus intense aux pièces. La chanteuse, plongée dans sa musique, nous donnait envie d’y plonger à notre tour. C’est d’ailleurs ce qu’on a pu faire, les spectateurs se faisant prendre un par un à danser, ensemble, chacun à leur manière. Les pièces d’ANEMONE se prêtaient bien à ce genre de transe ou de contemplation, avec leurs séquences répétitives et leurs longues portions jammées. La prestation a atteint son paroxysme sur Bout de toi, qui se voulait être la pièce finale : le public a été invité à rejoindre les musiciens sur scène pour danser sur ce titre à saveur disco. Même ceux qui sont restés sur le parterre, avec des sourires complices, se laissaient aller à danser ou à écouter en opinant de la tête. Trop euphorique pour nous quitter sur cette note, le groupe a joué deux pièces supplémentaires qui se sont étirées jusqu’au petit matin.

(Marie-Ève Fortier)

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