[SPECTACLE] Tintamarre et Orkestar Kriminal prennent l'Anti d'assaut

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Deux formations montréalaises qui donnent dans l’instrumentation traditionnelle s’étaient réunies hier soir à l’Anti pour un concert qui s’annonçait festif, réunissant Orkestar Kriminal et Tintamare. C’est finalement un peu après 21h, après les habituels délais qui prennent des allures de guet-apens incitatifs à la consommation, que les premières notes se sont fait entendre.

C’est Orkestar Kriminal qui avait la tâche parfois ingrate de casser la glace, ce qu’ils ont fait avec brio, armés qu’ils étaient de leur répertoir de chansons criminelles de toutes origines et chantées dans près d’une dizaine de langues par la prolifique Gisèle Webber. Les histoires varient entre des rivalités entre prostituées, des meurtres pour de l’argent, des révoltes d’ouvrier, etc. Leur arsenal: scie chantante, ce qui semblait être un sousaphone, une guitare, un violon, de l’accordéon et la batterie accompagnaient la chanteuse, qui était parfois jointe par Anna Frances Meyer des Deuxluxes qui venait doubler les vocaux. Ils ont majoritairement enchaîné les titres de leur excellent et poly-glotte album Tummel, paru l’an dernier. La chanteuse animait les interstices avec son charme habituel, alors que les musiciens prenaient parfois de petits moments pour ajuster leurs instruments ou changer de formation. Les gens réunis sur place semblent avoir apprécié leur expérience même s’ils donnaient l’impression de s’être déplacés surtout pour le groupe suivant, ce qui ne les a pas empêchés de réclamer un rappel lorsque le titre qui était annoncé comme le dernier, Der Shmayser, qui ouvre l’album, a pris fin.

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À mesure que l’entracte progressait, une foule de plus en plus nombreuse se massait à l’avant de la salle, afin de pouvoir danser et skanker comme s’il n’y avait pas de lendemain sur la musique de Tintamare. Les jeunes musiciens ont interprété les titres Du sociobruitage, après avoir demandé à la foule si elle aimait l’album et avoué, suite à l’approbation de cette dernière, qu’eux s’en étaient lassés. On peut comprendre pourquoi, parce que la musique, bien qu’elle partageait plusieurs similitudes avec celle de la formation précédente, s’avérait plus simpliste en termes de sonorités et de genres abordés, mais aussi de textes, la particularité étant qu’ils étaient en général chantés dans la langue de Molière (ou Falardeau?) et parfois dans celle de Shakespeare, avec une bonne dose de la-la-lai. La foule conquise d’avance a slammé, dansé et skanké sur les chansons qui n’étaient pas sans rappeler celles de Molotov ou de Louise Attaque. La fatigue m’a incité à quitter d’avance, alors que le concert commençait à s’apparenter à une session de trop passée au cégep. Les interprètes étant pour la plupart excellents, on surveillera tout de même la prochaine parution du groupe, qui semble motivé à se renouveler. En attendant, le vinyle de Tummel d’Orkestar Kriminal saura étancher ma soif de cosmopolitisme musical et de musique aux accents balkans.

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