Session Cambium avec Harfang – «Exposure»

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30 septembre- 8h a.m. C’était un jour gris, venteux. Sur Grande-Allée, on entendait les échos d’une manifestation qui semblait proche et lointaine à la fois. L’atmosphère, étrange mais attrayante, reflétait bien ce qui nous attendait à l’intérieur de la vieille Église tout près du Concorde. [embed]https://www.youtube.com/watch?v=Bt8UtPvzPLY&feature=youtu.be[/embed] Le collectif LIM∅NADE avait déjà organisé le décor, selon ce qu’ils appellent le concept de Nouvel Ordre – ou de Nouveau Désordre, dépendamment de si l’on parle à Maxime Laurin ou à Gabriel Lapointe, les deux réalisateurs. Pour compléter le trio du collectif, Étienne Turmel portait (et portera) le chapeau du producteur. Leur idée pour cette première session : différents éléments éclectiques organisés de façon à créer un univers surréel. Étienne Bureau, fondateur de Cambium Lab Sonore, studio qui prête son nom aux présentes sessions, est arrivé peu après pour préparer minutieusement son matériel. L’Église était un lieu bien choisi pour le groupe Harfang qui, pour les lecteurs quotidiens de notre blogue, n’a plus besoin d’introduction. Leur musique, un indie-folk mélodique qui sait parfois être introverti et d’autres fois être intense, cadrait bien avec ce lieu plein d’histoire, avec son odeur de vieux livres. La pièce qu’ils nous présentent, Exposure, fait partie de leur dernier maxi (Flood) sorti en avril dernier. Comme on l’a dit dans notre prépapier à propos des sessions Cambium, ce sont des tournages à mi-chemin entre la performance live et le vidéoclip. Ainsi, elles comprennent mise en scène, décors, figurants accompagnant le groupe, qui doit pour sa part jouer sa pièce d’un bout à l’autre en une prise. Gros défi, auquel tous les collaborateurs sont parvenus seulement avec plusieurs heures de tournage. En effet, 14 prises ont été nécessaires pour obtenir le résultat escompté : c’est que les acteurs des sessions Cambium cherchent à créer du matériel professionnel. D’une part, Étienne Bureau (Cambium Lab Sonore) a travaillé avec l’écho naturel de l’endroit pour faire ressortir un son plus intéressant, plus proche de la réalité. D’autre part, le collectif LIM∅NADE a bien pensé son concept, en plus d’y ajouter de nombreuses techniques de tournage pour assurer une vidéo de qualité. Le groupe, quant à lui, a persévéré malgré les répétitions après répétitions. Sans mentionner la participation des figurants. Malgré tout ce travail, on pouvait remarquer le plaisir avec lequel tous ces gens collaboraient, ainsi que la complicité qui les animait. C’est ce que me rappelle aussi Samuel Wagner, l’initiateur de ce projet, dans la courte entrevue que j’ai fait avec lui par la suite.

Entrevue avec Samuel Wagner

Comment t’est venue l’idée du projet ? À la base je travaillais avec Étienne Bureau chez Cambium, puis j’ai eu l’idée de profiter du fait qu’on avait un contact qui faisait de la vidéo[, LIM∅NADE]. Ils étaient équipés, et nous autres on était équipés en son (Étienne venait de s’acheter un enregistreur portatif) alors je me suis dit qu’on pourrait faire quelque chose qui était à mon avis inaccessible ou presque pour les bands émergents. Nous autres avec Harfang, par exemple, combien de fois a-t-on essayé d’avoir des sessions live ? Pour le premier EP, on était censé en faire deux ou trois, c’était dans nos plans, mais les opportunités ne se présentaient pas… C’est aussi compliqué d’avoir de la qualité et tout… Alors je me suis dit que pour les bands, c’était un besoin en ce moment : c’est-à-dire que les sessions live sont une bonne façon de promouvoir un album avant qu’il sorte ou quelques mois après. Et on a tellement cherché à en faire avec Harfang que quand j’ai eu les contacts je me suis dit : ‘hein cool on va pouvoir faire une session ! Pis en plus, tant qu’à avoir le tout, pourquoi ne pas le faire pour les autres ? Ce sont des bands qui ont les mêmes besoins que nous’. Donc c’est de là qu’est venue mon idée. Je me suis dit que c’était une belle façon de stimuler la scène émergente. Pour les sessions Cambium, personne n’est payé (pas même moi). Qu’est-ce qui motive les différents acteurs selon toi ? C’est un domaine qui est stimulant. Autant les gars de LIM∅NADE que moi, que Étienne, on veut tous baigner là-dedans. Nous autres, LIM∅NADE et Cambium [Lab Sonore], on est deux compagnies qui démarrent, alors c’est une belle façon de faire ce qu’on aime. Et puis ça paye autant pour tout le monde : autant le nom du band circule, autant ça fait du contenu pour les blogues, pis autant que le nom du studio, le nom de la compagnie de production vidéo circulent. J’voulais que ça soit rassembleur au lieu que ça soit compétitif. C’est pour ça qu’on ne s’est pas fait notre plateforme, ce qui serait beaucoup plus payant à long terme pour nous. Il y a des bands qui sont bons et vous[, à ecoutedonc.ca,] n’avez pas les moyens techniques en ce moment pour faire ça. Nous autres, on les a : faisons-le. Tout le monde vit pour ça, on est juste content de le faire. Une prochaine session Cambium est déjà prévue. Restez à l’affût pour plus de détails sur la performance et sur le projet lui-même. Crédit Photo (sauf photo de Samuel Wagner): collectif LIM∅NADE]]>

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