19h – Félix Dyotte Vous le connaissez probablement déjà sans le savoir, que ce soit comme étant le guitariste de Pierre Lapointe ou encore dans Chinatown. De fait, Félix Dyotte, qui nous offrait sa première fois en tête d’affiche à Québec, a pourtant bien de l’expérience derrière la cravate. On a pu le voir par son aisance sur scène hier, notamment. Personne sympathique et chaleureuse, il nous a présenté humblement, en duo et en solo, quelques pièces de son nouvel album. Malgré ses quelques cafouillages, qu’il a lui-même pris avec calme (ce sont de très nouvelles chansons), j’ai apprécié une bonne partie de ses pièces, dont le monde est décevant, sa chanson «joyeuse» de la soirée, et Avalanche. Pour le reste, bien qu’il ait qualifié son album de «triste», les mélodies restaient douces et les arrangements musicaux, minimalistes. La simplicité instrumentale incitait à se concentrer sur ses textes, empreints d’une belle poésie, bien que parfois elle rendait certaines chansons assez semblables entre elles. Le public, cette fois composé de gens de tous les âges, semblait aussi avoir apprécié. 20h – Gigi French Je dois dire que j’ai été charmée par ce groupe dès leurs premières notes : leurs diverses influences jazz et une voix comme celle de Giselle Webber ne pouvaient me laisser de glace ! Grande et forte, elle a une voix grave et particulière. Son accent ainsi que les différents effets qu’elle faisait avec sa voix m’évoquaient un peu Lhasa de Sela. Tout de suite après Dyotte, dont on écoutait attentivement les paroles, ça faisait comme un clash. En effet, les paroles de Gigi French étaient plus difficiles à saisir et elles étaient souvent mises en arrière-plan au profit du son vocal et de la musique instrumentale. Ce qu’on a pu capter des paroles n’en était pas moins intéressant. Affirmant avoir décidé de chanter au lieu de «chialer», la chanteuse dénonce plusieurs choses dans ses pièces. Entre autres, elle a fait une chanson contre Desjardins… étant elle même sur la scène Desjardins ! Beau quiproquo. 21h – Zéphyr Artillerie Beaucoup de gens sont arrivés pour Zéphyr Artillerie, qui a ouvert en lisant un texte (je ne saurais dire encore si c’était comique ou tragique) traitant de la séparation haute-ville/basse-ville, de l’embourgeoisement et autres. Très touchant, surtout que ça venait chercher une fibre toute québécoise, le texte a mis la table pour leur musique librement inspirée du folklore québécois. On pouvait aussi noter des ressemblances avec la musique irlandaise à la Flogging Molly dans certaines de leurs pièces. Peu habituée à écouter ce genre de musique en dehors des cabanes à sucre, j’ai été surprise au début, mais rapidement un sentiment de fête tout québécois m’a envahi. Vers la moitié du spectacle, d’ailleurs, plusieurs ont senti le besoin de se lever pour se rapprocher, et même de danser au son endiablé de l’accordéon, des guitares et des autres instruments ; une première à date dans les spectacles que j’ai vus au parvis ! Quelques pièces étaient aussi plus rock et d’autres plus lentes, quoique toujours imprégnées de folklore, pièces que j’ai encore plus appréciées que le reste parce qu’elles faisaient l’originalité du groupe. Dans mes coups de cœur, on peut noter Sisyphe et En passant («mange dont d’la marde !»). Bref, malgré les quelques problèmes techniques, ce fut une réussite, un beau party de rigodon sur scène (les musiciens se taquinaient ouvertement) comme sur le parterre. Crédit photo: Llamaryon [foogallery id= »9377″]]]>