Hisser haut. Mais voilà, le comédien-chanteur a vécu une peine qui semble difficile à avaler et il a eu besoin de faire sortir le méchant. Et ça a sorti vite et bien, puisqu’il nous arrive avec un deuxième album minimaliste, introspectif, qui a peu de ressemblances avec tout ce que vous avez écouté récemment, malgré une lointaine parenté avec le matériel du groupe britannique The xx. Ce savant mélange de folk, de pop et d’électro, où les paroles prennent une place considérable (après tout, cet album est un exutoire). Pas besoin de lire entre les lignes, Giguère est d’une sincérité telle qu’on ressent un petit malaise avec notre voyeurisme. Malaise ou pas, on veut savoir, on veut écouter. Payer une verre au chanteur pour qu’il se raconte et qu’il se sente mieux. Si j’ai parlé des xx tout à l’heure, c’est pas pour rien : il arrive souvent qu’on se retrouve dans le même genre d’ambiance dénudée, froide et étouffante. Mais plutôt que de copier les Britanniques, Giguère y met son grain de sel en y ajoutant des refrains forts, remplis d’une émotion sincère. Grand moment de grâce pendant Albert Prévost, magnifique, touchante. David, si on se voit, toi et moi, fais-moi penser de te faire un câlin. Pour cette chanson. Et pour le reste de ce disque. Touchant et unique dans notre paysage.
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David Giguère – « Casablanca » (Audiogram) 8/10
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