Récemment, la présence de Calamine à La Source de la Martinière m’a secoué, c’est bien beau d’être woke dans la vie de tous les jours, mais est-ce assez? Un des organismes phares de la grande région de Québec au niveau des luttes sociales est le Regroupement d’Éducation Populaire en Action Communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12). Ce regroupement a pour mission de promouvoir, défendre et développer l’éducation populaire autonome, faire reconnaître et défendre l’autonomie politique (ainsi que défendre et promouvoir les droits sociaux. C’est en fait un regroupement de plusieurs organismes de la région, une genre d’association intersectionnelle. Le 5 décembre dernier du côté de l’Arquemuse, le RÉPAC 03-12 organisait un spectacle bénéfice afin de financer ses différentes activités. On pouvait y voir les groupes Guernica, Crachat et Union Thugs. Un événement qui arrivait à point suite à mon article un peu fâché inspiré par Calamine. On entend souvent que l’art est intrinsèquement politique, mais avouons qu’il y a des soirées et des artistes un peu plus engagé·es que d’autres. En toute franchise, j’avais été invité à titre de photographe pour cette soirée et non en tant que média, mais je trouvais ça important de glisser quelques mots sur cet événement et sur l’organisme.
Guernica

C’est d’abord Guernica qui venait occuper la scène en premier. Un groupe qui se décrit comme « rock de combat », le chanteur et guitariste Vania Wright-Laurin est employé du RÉPAC et, accessoirement, célébrait son anniversaire ce soir-là. Une formation aux sonorités punk rock qui rappellent légèrement MAP vu la présence d’une saxophoniste. Ça lançait très bien la soirée avec des propos engagés et même des brosses à toilette à l’effigie de Paul St-Pierre Plamondon, François Legault ou Donald Trump. Évidemment la gang du RÉPAC s’est donnée à coeur joie dans les pas de danse et les moshpits, c’est en quelque sorte le groupe maison de l’organisme si on veut.
Crachat

C’est Crachat qui suivait ensuite, la formation punk féministe nous avait promis quelques surprises. D’abord, le trio n’était pas seul alors qu’on pouvait compter sur la présence des artistes burlesque Mona Pillow, Michael Romance et Betty Cayenne pour agrémenter la prestation. J’ai vu Crachat à de nombreuses reprises mais je n’avais pas encore eu la chance de voir cette formule. Marie-Laure en avait gardé un excellent souvenir lors du Festif! cet été. Et wow! Quelle performance, c’était vraiment spectaculaire. Autre surprise que nous réservait le groupe punk à paillettes c’était la présence de KilliE, bassiste de Fumigènes mais aussi artiste solo alors qu’elle vient de sortir un EP de quatre pièces nommé « Ça Ira ». Elle a, entre autres, interprété l’excellente chanson Sans Voix de Fumigènes en version Crachat. Bref, Crachat était sans aucun doute un moment fort de cette soirée.
Union Thugs

Pour clore cet évènement c’est le groupe oï-folk syndicaliste Union Thugs qui avait descendu la 20. Bien que la formation existe depuis près d’une dizaine d’années déjà, je n’ai pas souvent eu la chance de la voir sur scène. Malgré les positions pro-syndicat du band, le guitariste mentionne en souriant que c’est pas mal plus le fun des spectacles comme ça que des assemblées générales! D’ailleurs, la veille, le quintet jouait dans un gala de lutte organisé par la CSN en hommage à des travailleuses et travailleurs en lock-out depuis plus d’un an, c’est quand même pas rien. Ça fait vraiment du bien d’entendre les propos d’Union Thugs, des deux autres groupes aussi, ça nous conforte dans nos opinions et surtout ça valide qu’on est pas seul.es. Chose certaine, ça me donne définitivement le goût de militer davantage et de participer (ou même organiser) plus d’évènements mêlant musique et engagement social.
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