Naomie De Lorimier est un nom assez connu des scènes québécoises, choriste pour d’innombrables artistes et spectacles. Avec son projet solo, N Nao offre une genre de pop de chambre noisy et expérimentale. « Nouveau Langage », le titre de son nouvel album, décrit assez bien la musique. L’artiste et son équipe étaient de passage au Pantoum il y a quelques semaines en résidence de création pour la mise en scène du spectacle de lancement. Ce travail en amont est remarquable alors que le résultat est tout simplement époustouflant.
Annika Zee

Avant de voir N Nao fouler la scène, il y avait la Nouvelle-Yorkaise/Torontoise Annika Zee, un nom qui m’était honnêtement inconnu. L’artiste se présente seule sur scène avec sa belle guitare rouge. Ça prend un certain temps avant de bien entrer dans son univers, mais elle nous présente de bien belles pièces au côté minimaliste. Ça, c’est jusqu’à ce qu’elle se sépare de son instrument à cordes pour jouer avec une petite boite à rythme afin d’ajouter des beats puissants avec beaucoup de basse derrière sa magnifique voix. Ces pièces un petit peu plus électroniques étaient davantage dans mes goûts, j’ai vraiment apprécié l’atmosphère créée. Alors que certaines personnes présentes commençaient à se délier les jambes, c’était déjà l’heure de laisser la scène à N Nao. En somme, j’ai bien aimé cette découverte bien que la performance était peut-être un peu timide, on peut cependant y voir un beau potentiel.
N Nao

J’ai vu un genre d’embryon du spectacle de N Nao dans la section des jouets pour chiens du Marché Tradition lors de St-Roch XP. C’était déjà bon, mais d’en arriver au résultat qu’on a pu vivre pour le lancement officiel, c’est un travail titanesque. En toute franchise, je n’avais même pas l’intention de venir au Pantoum, me disant que j’avais déjà une bonne idée du show. Un changement de dernière minute m’a amené à la salle de la nouvelle rue St-Vallier et je suis tellement heureux d’avoir pu vivre ça!
Naomie est entourée de Coralie Gauthier à la harpe et de Charles Marsolais-Ricard aux claviers, séquenceur et guitares et, il faut le souligner car elle a un énorme rôle, Flavie Lemée aux éclairages. En tant que photographe, il n’est pas rare qu’on « subisse » les éclairages, qu’on se batte contre la lumière, ou l’absence de, pour essayer de capturer des images. Cette fois-ci j’étais tellement hypnotisé par la qualité des éclairages, par l’ambiance créée par celles-ci, qu’il m’est arrivé à quelques reprises d’oublier que j’étais là pour prendre des photos, de juste contempler le tableau. La scène standard n’était pas la limite physique du spectacle comme on pourrait s’y attendre habituellement, Naomie descend au parterre dans l’obscurité, éclairée seulement d’une lampe par Flavie. Un moment théâtral, omniprésent, vivant. La chanteuse finit sa course sur une petite caisse de bois alors qu’elle est maintenant éclairée par les lumières qui pointent normalement la boule disco. Il est dur de décrire en mots ce que ce moment nous fait vivre comme émotion, mais une chose est sûre c’est que c’était assez marquant, même si c’était qu’une petite portion du spectacle. Ce qui n’enlève rien au restant du show, en fait cette proximité a complètement changé l’atmosphère qui régnait dans la salle. Ça a installé une genre de sérénité et de complicité pour bien terminer la soirée alors que l’intensité musicale n’a cessé de grimper pour finalement voir plusieurs personnes du public se laisser aller les bras et le bassin dans des genres de danses cathartiques.
Il m’arrive souvent de me trouver inadéquat pour parler du côté musical, autant j’aime la musique, je ne connais rien en théorie musicale. Il est beaucoup plus facile pour moi de revenir sur un spectacle, j’y parle de ce que j’ai vécu et de ce que j’ai ressenti. Mais cette fois-ci, j’ai quand même de la difficulté à décrire à quel point ce show était puissant, il fallait vraiment être là. Et malheureusement, il n’y avait pas tant de personnes présentes, mais ces gens auront vécu un des meilleurs shows de l’année. Il y a fort à parier que ce spectacle fera tourner des têtes partout où il passera, et s’il repasse par Québec espérons qu’il aura droit à la salle comble qu’il mérite.
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