Le 30 octobre dernier, le Pantoum nous conviait à une soirée d’Halloween assez spéciale. Deux groupes phares de la scène loud de Québec étaient réunis pour célébrer leurs dix ans d’existence – un accomplissement remarquable – pour Les Enfants de la Peur avec Scare et Enfants Sauvages. Bien que ce compte-rendu porte davantage sur le spectacle de Québec, qui mettait aussi en vedette Easy Pain, j’ai également eu la chance de suivre les deux bands pour leur série de trois dates qui les amenait à Saint-Casimir et Montréal, ce qui m’a sans doute apporté une vision différente sur les spectacles proposés.
Easy Pain

C’est donc Easy Pain qui ouvrait cette soirée costumée, un beau lien avec les deux autres groupes alors que le chanteur Kevin Martel est responsable de la majorité des visuels de Scare et le batteur Nicolas Turcotte tape aussi sur les tambours pour Enfants Sauvages. J’ai eu la chance de voir à plusieurs reprises la formation québéco-louperivoise cette année, mais j’ai vraiment l’impression que c’était la prestation la plus tight. Tout fonctionnait à merveille pour le quatuor et la foule semblait bien contente d’entendre du « maudit criage» pour commencer le tout en force. Il y a vraiment une belle cohésion entre les musiciens, les chansons du EP « Devotion», sorti plus tôt cette année, sont particulièrement efficaces en show.
Scare

Je pensais avoir tout dit sur Scare, ce serait, après tout, la huitième fois que j’écrirais sur le groupe depuis 2023, mais le quatuor réussit tout de même à me surprendre. D’abord par le costume d’apprenti sorcier de Phil No Fun et de ses lapin.es musicien.nes sorti.es de son chapeau. Mais surtout grâce au discours quelque peu émotif du chanteur sur ce que ça représente de crier son anxiété pendant dix ans : « j’aurais jamais pensé être encore vivant », avoue-t-il. Un set touchant et bien fort comme on les aime, mention spéciale à Kevin Martel qui est venu crier au beau milieu des clowns. Une des premières fois où j’ai couvert Scare, je mentionnais : « Encore un gros spectacle pour le groupe qui mérite indéniablement d’être à l’avant plan de la scène hardcore québécoise. » Non seulement je pourrais dire la même chose cette fois-ci aussi, mais maintenant que je connais davantage les personnes qui forment le groupe, je n’ai pas peur de dire que c’est mon groupe loud préféré du Québec. Des humains en or et de la musique thérapeuthiquement défoulante qui est essentielle pour l’âme.
Enfants Sauvages

On le sait, depuis quelque temps chaque prestation d’Enfants Sauvages est unique, c’est un événement, une poussée créative. Évidemment que pour célébrer les dix ans du groupe, on n’allait pas y aller de main morte. Au niveau du contenu, on a choisi de jouer six chansons de chacun des trois albums en trois blocs distincts. Excellente idée, il y a quelques pièces de « Crève ton coeur » que je n’avais pas encore eu l’occasion d’entendre en spectacle. Mais au niveau du contenant, là par contre on s’éclate avec un hommage à Madonna en représentant trois versions pour les trois blocs d’albums : Material Girl, Like A Virgin et Like A Prayer. On a droit aussi au retour des Allumeuses, qu’on avait vu à Envol et Macadam en septembre, ces femmes cagoulées qui viennent ajouter à l’expérience visuelle et qui suivent également les changements de costume de Rox Arcand. Un côté théâtral, burlesque même, qui rend le tout totalement mémorable. Outre le grandiose opéra-punk présenté en juin, je dirais que c’est le meilleur spectacle d’Enfants Sauvages auquel j’ai eu la chance d’assister.
Dix ans à faire du bruit sur scène, c’est exceptionnel, encore plus pour des formations bien loin de s’adresser au grand public comme Scare et Enfants Sauvages. Il y a un petit élément symbolique à faire cette célébration au Pantoum quand même, un lieu incontournable pour l’éclosion de la communauté musicale de Québec mais aussi un lieu qui n’a jamais tourné le dos à ce qui se faisait dans la marge du mainstream. Autant pour Enfants Sauvages que Scare, ce fut parmi mes spectacles préférés en raison de l’émotion qui y régnait, mais aussi de l’ambiance halloweenesque.
Galerie photos



































































