Roman

La soirée s’est entamée par la prestation du projet Roman. Avec son band, l’artiste de Québec nous présente une musique de style spokenword chantant, s’inspirant musicalement parfois du jazz, parfois de musique du monde, en gardant toujours un groove contagieux en premier plan. Brun, la première pièce jouée par la formation, qui en est seulement à sa deuxième prestation ensemble, est tirée de son tout dernier single sorti en février 2025. Cette pièce, comme celles qui ont suivi, met en valeur les talents de tous les musiciens qui accompagnent le jeune compositeur. Le projet propose des chansons aux mélodies envoutantes, aux harmonies vocales précises et aux rythmespunchés. Les textes, en français, présentent des rimes percussives et recherchées et des références de l’univers culturel local. En bref, tous les ingrédients sont là pour donner de bonnes chansons, et c’est réussi pour Roman. En live, la chimie des artistes sur scène se partage avec le public et ajoute à l’ambiance dans la salle. Malgré la jeunesse de ceux-ci, on voit le talent et le sérieux de leurs démarches musicales et artistiques. Assurément un projet à surveiller dans les prochaines années.
(Si vous voulez découvrir, je vous propose d’écouter BigMan, Brun, Vice et Jazzman.)
Unessential Oils

Après une petite pause à l’extérieur du rez-de-chaussée du Pantoum, les spectateurs reprirent place devant la petite scène pour assister à la pièce de résistance de la soirée : Unessential Oils. Ce nouveau projet solo de Warren Spicer, membre du trio rock montréalais Plants and Animals, présente une musique d’inspiration jazz, folk et expérimentale donnant l’impression d’une envoutante masse de son. En arrivant sur scène, le groupe s’installe dans une disposition semblable à celle d’une session d’enregistrement, où tous les instrumentistes sont placés en demi-lune. À l’extrémité droit-avant se trouve le chanteur, guitare à la main, faisant face de profil aux spectateurs. Cette mise-en-scène crée, à mon avis, une ambiance intimiste très intéressante. Malgré une décoration sobre, les jeux de lumières aux couleurs chaudes nous transportent dans un monde magique hors du temps. Le nombre d’instrumentistes présents sur scène donne une bonne idée du niveau musical qui va être proposé pendant la soirée. La présence de deux percussionnistes montre l’importance donnée aux rythmes dans la composition et l’instrumentalisation des pièces. Justement, dès la première chanson jouée, on comprend pourquoi il est nécessaire d’avoir deux personnes aux percussions, car les rythmes latins sont toujours omniprésents et sont souvent accompagnés de bruitages faits avec des instruments inusités, comme une bouteille d’eau remplie de sable. Le groupe commence son set avec des pièces qui bougent, sans trop être dansantes. Le projet poursuit avec quelques tounes plus planantes, avant de retourner dans un groove avec une section rythmique plus assumée et au tempo plus rapide. Ce changement dans l’énergie sur scène a d’ailleurs eu l’effet d’un électrochoc pour la foule, quelque peu amorphe après la succession de pièces ressemblant plus à des balades qu’à des pièces upbeat. Comme le public, j’ai bien apprécié leur style qui rappelle le son de la scène musicale alternative montréalaise d’il y a quelques années.
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