Pour briser la routine, quoi de mieux que de remplacer les fameux double plateaux du Pantoum par… un TRIPLE plateau? Oui, oui, trois projets que rien n’unit à première vue se sont partagé la scène de notre deuxième salon pour une soirée où la chanson, la pop groovy et l’indie rock se sont joyeusement côtoyés.
Fernand CHabotte

Premier artiste à monter sur scène, Fernand Chabotte nous a proposé une séance de développement personnel. Voyez-vous, par ses chansons, l’artiste de Québec (et son band ses associés) veut faire de nous de meilleures personnes. Meilleures comment? C’est vague, et on soupçonne que ce manque de détails est volontaire, question qu’on soit plus nombreux à adhérer au plan. Si l’idée derrière cette mise en scène est extrêmement intéressante, permettant de donner un fil conducteur au spectacle, son exécution laisse encore un peu à désirer et mériterait d’être peaufinée. Quelques gags tombent à plat, ce qui mine un brin notre appréciation d’un spectacle pourtant fort solide sur le plan musical, autant du côté des textes bien ficelés que des mélodies et des arrangements qui sont très solides. On a ici de la chanson un brin folk dans l’esprit, même si la lettre s’en éloigne pas mal, car l’artiste tire ses influences d’un peu partout. Malgré ses (petits) défauts, Fernand Chabotte a tout le potentiel pour vraiment changer le monde, une paire d’oreille à la fois.
Cerise sur le fleuve

Changement total de ton, on passe à la pop funky ensoleillée de Cerise sur le fleuve. Ce groupe fondé il y a à peine trois ans par une bande de kids de Lévis a lui aussi tout un potentiel qu’il exploite déjà à fond. Très difficile, même pour votre pas très humble serviteur qui avait déjà un après-midi de lutte dans le corps, de ne pas danser au son de tous ces hits en devenir. À l’avant-plan, il y a Maxime Bégin à la voix chaude et puissante, et la jeune femme a déjà une présence scénique assez impressionnante, tellement que je me dis qu’elle va être redoutable quand elle va prendre un peu plus d’expérience. À sa gauche, on retrouve Mathieu Jacques. Le côté funky du groupe, c’est sans conteste Mathieu avec son groove irrésistible à la basse et sa trompette bien chaude. La paire est extrêmement bien entourée, et nous voilà en train de tripper avec cette belle gang au son des pièces de « Soirées d’été » et « Bleu Miami ». C’est encore un peu naïf du côté des textes, mais je le dis comme un compliment, ce brin d’innocence un brin insouciante fait du bien dans ce monde un peu gris. Va falloir les surveiller, celleux-là, j’ai comme l’impression qu’on va les voir prendre beaucoup de place!
Balcon sans princesse

Pour terminer ce triple plateau, on a eu droit à Balcon sans princesse, un groupe indie pop-rock originaire de Shawinigan (mais maintenant établi en trifluvie). Venu présenter les pièces de son plus récent album intitulé « Nouvelles couleurs », sorti en février dernier, le groupe avait visiblement de nombreux fans dans l’assistance, et ça dansait joyeusement dès les premières notes de la première chanson. Écoutez, on tournera pas autour du pot, la musique de Balcon sans princesse est simple, mais elle est diablement efficace. Le chanteur Félix Bruneau a une de ces voix taillées sur mesure pour chanter du rock pendant que Xavier Laverdière passe aisément des riffs assassins aux soli de feu. Vous l’aurez compris, j’ai adoré ce que la bande proposait, la palette était riche et diversifiée, y’a des p’tits moments très pop chaleureux et d’autres qui graffignent énormément! Pas l’temps de s’ennuyer!
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