C’est un immense honneur pour moi d’avoir eu la chance d’assister au spectacle de Vilain Pingouin, qui se déroulait à l’Impérial Bell pour souligner leur tournée d’adieu.
Après 35 ans à partager avec nous des chansons qui resteront à jamais gravées dans notre mémoire, à nous faire voyager à travers une foule d’émotions durant leurs spectacles, c’est aux côtés d’Alice Bro qu’ils nous marqueront une dernière fois. Je vous laisse sur ces mots avec mon compte rendu, ainsi que mes impressions de cette soirée forte en émotions.
Alice Bro
Alice Bro est une belle découverte pour moi ce soir, et croyez-moi : bien qu’elle n’en soit qu’à ses débuts, son talent est indéniable. Sa place sur la scène ne tardera pas à se faire. Avec son projet solo, elle propose des chansons bien folkloriques aux paroles dénonciatrices de plusieurs problèmes de société actuels. Alice et ses deux musiciens captivent la foule à maintes reprises grâce à plusieurs solos — que ce soit au violon ou à la contrebasse.
Alice interagit activement avec le public, que ce soit par le biais de blagues ou en l’invitant à chanter certains passages de ses chansons. C’est notamment le cas sur Anulingus, qui est très bien reçue par les spectateurs, à en juger par leurs cris enthousiastes du fameux mot. La foule, plus que réceptive à l’artiste et à ses deux acolytes, témoigne sans aucune hésitation de sa joie face à la performance à laquelle elle assiste. De mon côté, Alice gagne sa place au travers de mes playlists, je vous l’assure!
Vilain Pingouin
C’est devant un Impérial plein à craquer que nos « méchants manchots », comme les appelle affectueusement Alice Bro, entrent sur scène pour nous offrir une soirée des plus exceptionnelles.
Le spectacle de ce soir est un appel direct à la nostalgie des spectateurs — des gens qui, disons-le, s’approchent plus de l’âge de mes parents que du mien! C’est un peu comme la réunion d’une génération qui avait peut-être oublié qu’elle pouvait encore sortir et assister à un show comme celui-là. L’alcool coulait à flots dans leurs veines… à en voir certains tituber! Bref, ce dernier spectacle est pour moi le seul souvenir que je garderai d’une prestation live de ce groupe, et clairement, je ne suis pas sortie déçue de l’Impérial ce soir-là.
Pour ceux qui connaissent moins la formation, je vais prendre quelques secondes pour vous expliquer un peu plus ce qu’est Vilain Pingouin. Ils ont débuté leur carrière à une époque où la scène musicale québécoise traversait une période plus sombre. Les jeunes étaient vite attirés par les groupes américains, alors que Vilain Pingouin débarquait avec un album qui sortait de l’ordinaire : un agréable mélange de folk-rock, agrémenté d’une touche plus alternative. Rudy Caya, chanteur de la formation, propose des textes engagés, qui reflètent les préoccupations des jeunes dans ces années-là. C’est d’ailleurs cet album homonyme qui m’a fait découvrir la magie de ce groupe… presque 30 ans après sa sortie initiale!
Maintenant que cela est dit, je vous laisse découvrir le point de vue d’une jeune personne au cœur conquis par la musique de ces géants de la scène québécoise.
Ce fut une excellente prestation qu’ils nous ont offert ce soir-là, en nous proposant une panoplie de leurs plus grands hits, comme les chansons Marche seul et Salut salaud, que la foule n’a pas hésité à accompagner d’une voix digne des plus belles chorales de ce monde.
Bien que Claude Samson ait été absent ce soir, en raison de problèmes de santé, ses compagnons ont pris le temps de le remercier pour tout ce qu’il a fait pour le groupe et de lui rendre, dans un certain sens, un bel hommage. Martine Mainville fait également une apparition sur scène, nous donnant encore plus de frissons grâce à ses performances vocales impressionnantes. Amie de longue date du groupe et partenaire de leur guitariste Alain « Riot » Godmer, elle complète à la perfection la voix de Caya le temps de quelques chansons.
Il est évident qu’ils sont bien plus qu’un simple groupe. La chimie entre ces musiciens est un véritable régal pour le public. Entre les duels de guitares impressionnants et leurs sourires à s’en fendre les joues, leur joie est complètement transmise à la foule en extase. Ils sont empreints d’une justesse digne de leur parcours musical, et d’une aisance exceptionnelle sur scène. Caya, de son côté, prend souvent la parole, pour nous remercier d’abord, mais aussi pour livrer quelques discours inspirants — comme l’importance de se faire entendre dans la vie si l’on ne veut pas être des esclaves dans ce monde.
Plus tard dans la soirée, ils nous offrent la fameuse chanson Le train, et laissez-moi vous dire qu’à peine les premières notes entendus, la foule exprimait déjà haut et fort sa joie de retrouver cette chanson culte. Un moment fort, qui restera gravé dans nos mémoires et marquera l’un des derniers souvenirs de cette soirée mémorable.
Ils nous quittent la tête haute, et fiers, sur la chanson Sortir trop tard, dans une salle où la chaleur avait atteint son apogée, et où l’on devait dire au revoir pour une dernière fois à ce groupe culte de la scène québécoise.
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