Bon, fallait bien que ça arrive. Après deux magnifiques soirées, la pluie s’est invitée à St-Roch XP. Quelques prestations ont dû être annulées en raison du mauvais temps, mais avec toutes celles qui se produisaient à l’intérieur (ou sous un petit toit), on avait en masse de fun. Tellement qu’on a dû diviser notre couverture de la journée en deux parties (suite et fin demain).
Samedi 6 septembre
Edwin Raphael

Par Jacques Boivin
Cette dernière journée a commencé doucement, à la bibliothèque Gabrielle-Roy, où l’auteur-compositeur-interprète Montréalais Edwin Raphael présentait ses pièces indie-folk à une belle petite bande de curieux·ses. Entouré de ses trois musiciens, l’artiste aux racines indiennes qui a été élevé à Dubai avant d’aller étudier à l’Université Concordia nous a invité dans son univers musical aux influences multiples. C’est atmosphérique, voire planant, on peut se concentrer sur les arrangements qui sont aussi riches sur scène que sur disque, mais ça faisait aussi une douce rumeur qui pouvait s’entendre un peu partout dans la bibliothèque. Même dans le coin de la BD, on vibrait au son des nombreuses influences de ce citoyen du monde qui sera de retour au Grizzly Fuzz le 27 février 2026.
N Nao

Par Maxime Beaulieu
N NAO est probablement la chanteuse que j’ai vu le plus souvent en accompagnement d’autres artistes sans avoir eu la chance de voir son propre show solo. Une dure compétition entre elle et Laurence-Anne en fait, mais ça c’est une autre histoire. Je retrouve enfin N NAO dans la section bio du Marché Tradition, un peu trop tôt en ce troisième jour de festivités. Décrire la musique n’est pas une mince affaire, une base de pop rêveuse et contemplative où une bonne dose de noise y est injectée en plus d’une grosse portion de sensualité. La petite scène est trop restrictive pour Naomie De Lorimier, elle se retrouve à déambuler dans une allée, se frottant même sur le présentoir de jouets pour chiens. Mon compagnon du FME Sébastien était ressorti de sa prestation en s’exclamant que c’était cochon, je dois avouer qu’il n’avait pas tort.
Dogo Suicide

Par Jade Poliquin
Définitivement un coup de cœur pour moi cette année à St-Roch XP, malgré l’intimité plus qu’intense entre les quatre murs du 541 Saint-Joseph ! La salle était bondée de gens ayant un but commun : se faire garrocher en pleine face leur musique à tendance mélodiquement criarde. Bien connu de ma personne, ce groupe de « post-toute mais assez punk dans l’ensemble », basé à Québec, a su donner une belle prestation à en faire bouger la foule et… en faire suer plus d’un ! Le groupe a même invité Loïc Lafrance, aussi présent en tant qu’artiste à l’événement, à se joindre à eux sur scène afin de réaliser un court extrait de chanson et de terminer cela en beauté par le biais d’un bodysurf.
Vivrese

Par Jacques Boivin
Ah ben, mon p’tit quatuor de bum·mes pref qui joue sur la terrasse non couverte de la Korrigane! C’est pas un ciel menaçant qui va arrêter Vivresse, ah ça non! Le quatuor garroche plusieurs pièces de son album « Sainte-Vivresse » devant un parterre surtout composé de parents, d’amis et de vieux fans finis comme moi. Florence saute partout avec sa cloche à vache, Tommy rocke sa guitare comme un Jack White qui a le feu au derrière (croyez-moi, c’est rock en sale, ça). Pendant ce temps, Marc-Antoine (basse) et Alex (batterie) s’occupent plus sagement de la section rythmique. Si la pluie s’est invitée (et en aurait découragé plus d’un·e), les quatre comparses ont fait comme s’il faisait beau soleil, redoublant d’ardeur, comme si tout ce beau monde était immunisé contre l’électrocution! Manquait juste un gros moshpit, pis l’affaire aurait été plus que ketchup!
Birds of Prrrey

Par Jade Poliquin
Une autre très belle découverte cette année pour moi à St-Roch XP! Ce trio de Montréalaises à la sonorité punk nous a prouvé que ce n’était pas la pluie qui allait les arrêter en ce samedi plutôt pluvieux! Une tente couvrait partiellement les jeunes femmes durant leur prestation, mais le châtiment de Dame Nature ne semblait aucunement les affecter et l’intensité était bien présente. Ça c’est punk ! Malgré cela, plusieurs personnes étaient bien présentes sur Saint-Joseph afin de pouvoir chanter avec elles les paroles de leurs chansons. Pour ceux et celles qui n’ont pas voulu braver la pluie, je vous suggère fortement d’aller écouter leur album version live, sorti le 20 mai dernier. Cela vous donnera un bon exemple de ce qui vous a glissé sous la main.
Katrine Noël

Par Frankie Rose
Je ne ressentais que de la joie en regardant Katrine Noël présenter ses chansons. Comme elle l’a souligné vers la fin du show, elle n’a qu’une chanson de Noël sur les plateformes d’écoute. Ce festival était donc vraiment une occasion de lancer son projet solo, sans pression devant un public curieux. Seule avec sa guitare acoustique, elle livrait ses chansons comme des histoires charmantes, des petites anecdotes à la fois personnelles et pleines d’observations. On s’est allongés au milieu de la nature de son jardin, on s’est promenés au cœur de Dalhousie, Nouveau-Brunswick, et on a vu l’amour à travers les yeux de Sandra Le Couteur. La chanson Alyre de cette « grande chanteuse acadienne » a été écrite par Katrine, et à St-Roch XP elle a raconté l’histoire amusante derrière sa création. Je trouve approprié d’avoir vu le show de Katrine Noël dans une bibliothèque. En effet, sa musique est un bel aperçu de l’Acadie et de la langue française.
Par Jacques Boivin
C’est rien, ça, Frankie! T’as manqué le petit set incroyable DANS l’église Saint-Roch! Yep, à cause de la pluie, quelques prestations ont dû être annulées, mais on a trouvé une solution parfaite pour « la grande des Hay Babies » en l’invitant à jouer en-dedans, au sec, seule avec sa guitare, pas d’ampli, pas de micro, 100 % bio! Et une fois que le monde a compris que le show se passait en-dedans, plusieurs bancs en bois ont trouvé preneur, et c’est une belle petite foule respectueuse qui écoutait, les oreilles grandes ouvertes, la bouche fermée. Un moment de magie incroyable qui s’est terminé par le premier simple de l’artiste (qui sortira le 18 septembre – HEY C’EST DEMAIN ÇA!), dans lequel une question existentielle trouve sa réponse : Y’a rien de mieux qu’un Sandwich aux tomates. Sauf peut-être Deux sandwiches (aux tomates, bien sûr)?
Daniel James McFaDYen

Par Luc Belmont
Un chanteur doux et gentil, avec une énergie insoupçonnable. Les racines de la country et du blues sont arrangées pour extirper une fougue légère du sol rock and roll. Les instruments sonnent pure et riche. Le cœur ornemente les touchantes mélodies tracées dans une fibre sensible. Le plaisir de jouer leur est manifeste quand les cinq voix de l’ensemble s’élèvent. La guitare du soliste gonflait de volume pendant les solos pincés dans une pose très relaxe. L’acolyte du chanteur Sarah a pris les devant pour une pièce dans laquelle se montrèrent de ses prouesses au registre rauque classique. Un fragment authentique de bienveillance sincère burine chaque composition.
Bells Larsen

Par Jacques Boivin
Seul avec sa guitare, l’auteur-compositeur-interprète Bells Larsen n’a eu aucun mal à réchauffer nos cœurs refroidis avec ses versions dépouillées des pièces de son album « Blurring Time » sorti en avril dernier. À travers ses chansons, le Montréalais nous livre ses émotions sans filtre tout en faisant appel à la douceur de ses mélodies. Bon, tout seul, comme ça, il manque le côté exploratoire de l’album, que l’artiste avait enregistré en deux temps, soit avant et après sa transition vocale pour y faire des harmonies incroyables entre son passé et son présent, mais ces tounes-là sont toutes aussi belles toutes nues. Pour vous donner une idée, la pluie qui nous tapait tant sur les nerfs depuis le début de l’après-midi a pris un petit break, le temps de nous laisser profiter du talent de Larsen.
Ash Molloy

Par Jacques Boivin
Véritable bête de scène, la Terreneuvienne Ash Molloy a fait le plein de nouveaux fans lors de son passage à St-Roch XP. Une voix sûre et puissante, une présence scénique envoûtante, un rock alternatif qui n’est pas sans rappeler celui d’Alanis Morissette, un band capable de l’accompagner sur les nuages du paradis et sous les flammes de l’enfer, cette jeune artiste qui n’a pas la langue dans sa poche appuie sur tous les bons boutons. Tout le long de sa prestation, tout ce que j’étais capable de me dire, c’était : « Si elle se donne de même pour une vitrine dans le hall d’un théâtre ou dans un magasin de vêtements, imaginez donc ce que ça va être quand elle va faire un set complet! »
Ça tombe bien, Ash Molloy sera à L’Anti Bar & Spectacles le 22 novembre prochain.
Paige Barlow

Par Maxime Beaulieu
Le pluie nous a forcé à modifier notre horaire, alors qu’un paquet de vitrines extérieures n’ont pas eu lieu, c’est un mal pour un bien cependant parce que je pouvais maintenant voir Paige Barlow au Théâtre La Bordée. C’est toujours un plaisir de voir la chanteuse originaire d’Atlanta nous chanter les pièces de « Tabula Rasa », son premier album de 2024. En entrant dans le foyer du théâtre c’est le ver d’oreille « Le sang me monte à la tête » et son refrain plus que accrocheur qui résonne, quel plaisir d’entendre cette merveilleuse chanson. Ça faisait près d’un an que je n’avais pas eu la chance de voir Paige et ses acolytes en spectacle, quel baume sur le cœur que d’avoir pu m’arrêter quelques instants devant sa représentation.
Anna Graves

Par Jacques Boivin
Venue tout droit du Minnesota, Anna Graves n’a eu aucun mal à convaincre la petite foule massée au Café Pekoe de son talent. Ses propositions folk-pop aux accents country donnent le goût de rêvasser sous le soleil, dans l’herbe longue. Véritables histoires où la vulnérabilité et la résilience s’entrechoquent, les textes et les lignes mélodiques carburent à l’émotion. Une émotion portée avec maestria par la voix souvent douce – mais aussi puissante – de Graves qui en a charmé plus d’un. Comme un nuage de crème fouettée sur un chocolat bien chaud.
Le Belladone

Par Jacques Boivin
De la « pop effrayante » : c’est comme ça que Le Belladone qualifie sa musique. Bon, on n’a pas fait de cauchemars après avoir vu la prestation de l’artiste montréalaise, mais on va quand même avouer qu’on a été un peu sonné par l’énergie et le propos de cette personne résolument queer et féministe sans compromis. À travers ses chansons où elle se déconstruit-reconstruit tout en remettant en question le monde un peu pourri dans lequel on vit, l’autrice-compositrice et son band de crinqué·es créent un gros malaise, un beau malaise, celui où on se remet soi-même en question, surtout si on est un dude cisgenre qui a la chance de jamais s’en poser, des questions. Musicalement, cette « pop effrayante » est viscérale, en plein coeur de la vague hyperpop qui nous frappe de plein fouet depuis quelques années. Même si on ressent toute la sensibilité de l’artiste grâce à de belles harmonies vocales et à cette touche de synthés qui s’approche davantage du rêve que du cauchemar, c’est tout sauf doux. Quand La Belladone s’élance partout et qu’elle crie à pleins poumons, ça fait mal. Mais c’est en plein le genre de mal dont on a cruellement besoin ces temps-ci.
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