JOUR 2 – Un petit hot dog avec ça?
Par Sébastien Ouellet
Les journées sont longues au FME. Entre événements pros, spectacles secrets annoncés à la dernière minute et la grille de programmation régulière déjà bien remplie, nous avons à peine le temps de souffler. Heureusement, notre hôtel se trouve à mi-chemin entre les différents lieux de diffusion. Et pour le reste, il y a les navettes du FME.
Nous sommes donc copieusement invités au BBQ Bonsound à midi. Il s’agit de mon événement pro préféré année après année. Une des raisons pourquoi le FME se démarque, c’est l’accueil des Rouynorandien-nes. Ils sont tellement cool là-bas et y’a pas une once de métal toxique dans l’air qui peut changer ça. Nous emboitons le pas dans une belle demeure sur le bord du Lac Osisko pour nous faire recracher dans la cour arrière. Cette maison appartient à une famille proche du label Bonsound, qui se font un plaisir d’accueillir les BBQ Bonsound depuis des années sur le bord de leur grande piscine creusée. À l’entrée de la cour, on y trouve une table de merch avec des CD à donner et autres surprises à volonté. La table est mise pour passer un beau début d’après-midi à relaxer sur le bord de la piscine, en dévorant un bon hot dog sur le BBQ et en sirotant un punch tropical. C’est un événement de réseautage, mais personnellement, les seuls contacts que j’y fais sont mes lèvres sur ce succulent hot dog. Un band s’installe sur le bord de la piscine, ne reculant pas derrière le danger de mélanger de l’électricité et de l’eau. Et le band présent cette année a en masse d’électricité à nous donner. On parle bien sûr de Population II, qui vient nous pousser quelques chansons de leur répertoire en entier. Le drummeur-chanteur y va de petites blagounettes pince-sans-rire en nous souhaitant un bon réseautage alors qu’ils déchargent des décibels dans ce petit oasis urbain. J’apprécie particulièrement le cri des enfants de la cour d’école juste à côté qui se mélange aux paroles éthérées du trio.
Repu après s’être gavé de fuzz et de punch aux fruits, nous revenons à pied vers l’hôtel, tout en admirant les commerces le long de la rue Perreault. Encore cette année, on y remarque beaucoup de salons de coiffure, il y a même un bar-salon-de-coiffure, L’Union. C’est un concept qui m’intéresse beaucoup.
On relaxe à l’hôtel en zappant sur la télé câblée sur des canaux majoritairement anglophones. Je sirote mon Nicolas Laloux. C’est bientôt l’heure des apéros du festival, l’heure des choix déchirants. Chaque jour, le festival nous offre le choix entre plusieurs spectacles en satellite dans la basse-ville. Je me dirige donc vers L’Ordre Loyal Des Mooses, ce petit centre communautaire caritatif qui a été témoin de plusieurs brosses à coup de grosse Laurentide, pour y voir le premier des deux spectacles de l’artiste montréalaise Meggie Lennon. Il faut dire que Rouyn a des températures élevées pour la saison et certaines salles peuvent devenir rapidement des fours à cause de la chaleur. C’est le cas Mooses, où la sensualité et la générosité de la chanteuse ajoute encore plus de gouttes de sueur qui perlent dans le bas de mon dos. On va se reprendre à ton show extérieur Meggie, je t’aime bisou bisou.
Le temps d’une bouchée au Morasse, on se dirige vers la scène principale où Population II finit son show sur la 7e rue, aussi appelée le coeur du festival. Une foule éparse se trouve sur les lieux. Je remarque que les foules sont un peu timides depuis le début du festival, autant en nombre qu’en attitude. Ce n’est pas ce qui fait peur.
Fleur de Peau
Par Maxime Beaulieu
C’est pas parce qu’on est à Rouyn qu’on va bouder les artistes qu’on voit plusieurs fois par année à Québec! En fait, je suis toujours curieux de voir l’accueil que nos artistes locaux reçoivent à l’extérieur de la vieille capitale, le premier groupe de cette catégorie : Fleur de Peau. Mon appréciation pour ce duo électro-pop n’est plus à prouver, alors pendant que Sébastien s’en va suer devant Meggie Lennon, moi je me dirige vers le premier apéro de la fin de semaine au Polonais. Le petit bar à cocktails était bondé pour voir Élie Dubois-Sénéchal et Louis Fernandez s’exécuter. C’était encore une fois une magnifique prestation, je me suis même surpris à chantonner leur nouvelle chanson J’ai tué le monstre, entendue seulement une fois ou deux auparavant, comme quoi c’est tout un ver d’oreille. Le public présent a clairement l’air d’apprécier ce qu’il entend, bien que la disposition du bar fait qu’on ne voit pas grand-chose si on n’est pas en avant, reste que cet apéro a été fort couru alors que plusieurs n’ont même pas réussi à entrer.
Ariane Roy et Mary Shelley
Par Sébastien Ouellet
S’il y a bien une personne au Québec qui ne connait pas ça les foules timides, c’est bien Ariane Roy. La queen du indie-slacker-pop québécois se présente devant un mur de lumière fracassant pour éblouir la foule qui commence un peu à se garnir. Elle nous présente les chansons de son nouvel album « Dogue », toujours accompagné du band le plus explosif en ville (avec des membres de Ping Pong Go, le projet de gamer jazz de PE Beaudin et Vincent Gagnon). Pour les avoir vu en show plusieurs fois dans les dernières années, je martèle à qui veut entendre qu’il rentre 10 Marie-Mai dans Ariane Roy.
Par Maxime Beaulieu
Toujours dans la lignée des artistes de Québec Cité que je voulais voir au FME, Ariane Roy était définitivement au haut de la liste. En fait, elle est à elle seule la raison principale pour laquelle je voulais venir à Rouyn cette année! Son album « Dogue » est probablement mon préféré de l’année, je n’avais toutefois toujours pas eu la chance de voir Ariane en spectacle, après tout sa rentrée à Québec était au Festival FONO le 12 septembre. Sébastien en a glissé quelques mots, son band était tout simplement incroyable, l’énergie d’Ariane était électrisante malgré le froid surprenant qui régnait dans la ville cuivrée. Le côté hyperpop assumé me plaît particulièrement, en concert tout est dans le tapis. Je crois qu’après cette prestation je dois changer mon palmarès des « plus grandes queens du Québec » pour qu’elle se glisse au premier rang, désolé Képi!
Par Sébastien Ouellet
Descendant de mon nuage (et de la terrasse VIP où j’étais perché), je me dirige vers une nouvelle salle de spectacle rafistolée pour l’occasion dans un grand aréna sur la rue Murdoch. La salle se nomme Le Curling, probablement pas en hommage au film de Denis Côté du même nom. Le FME a réquisitionné une petite salle dans l’immense baraque pour y programmer des shows de fin de soirée. Ils avaient inauguré la salle la veille avec un show inédit de Les Louanges, dans lequel j’ai réussi à rentrer avant qu’il soit rapidement sold out. Malheureusement pour vous (et pour moi), je n’en garde aucun souvenir précis parce que j’étais sur les petits bonbons. Mon seul souvenir c’est de me faire casser les oreilles par des natifs qui criaient « VIIIIIINCENT…..ROBERGEEEEE ».
Mais ce soir, le dance-punk est à l’honneur avec les jeunes bums de Mary Shelley. Drôle de nom quand même (l’autrice derrière Frankenstein), mais j’approuve, étant un fan d’horreur! La troupe de Brooklyn vient nous brasser les oreilles avec leur punk juvénile et énergique dans cette petite salle remplie. Nous avons droit à un wall of sound qui ne s’essouffle jamais, mais ce qui retient mon attention, ce sont les paroles. Surtout celles de la chanson Bourgeois de Ville :
I’m a faux intellectual
Pretend bisexual
Timothee Chalamet’s twin incestual
Please just let me speak
He’s the real party pleaser
Y’a des passes qui sonnent comme des kids qui ont écouté beaucoup de Franz Ferdinand, ce qui ne me déplait pas.
Les jeunes cèdent leur place à Bad Waitress, que je voulais vraiment voir, mais je retourne me coucher parce que j’ai 43 ans.
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