Par Marie-Laure Tremblay et Jacques Boivin
Ah, cher Festif de Baie-Saint-Paul! Comme je m’étais ennuyé de toi!
Quand je t’ai vu pour la première fois il y a déjà 10 ans, t’étais déjà un grand petit festival tenu à bout de bras par une petite gang de trippeux! Je t’ai vu devenir un monstre, voir la toute petite ville qui t’accueille devenir presque aussi grosse qu’Alma ou Granby le temps d’une fin de semaine! Je t’ai vu t’adapter à cette croissance vertigineuse en élaborant toutes sortes de solutions novatrices, souvent à coups de bonnes idées pis d’huile à bras.
Ces dernières années, j’ai confié la couverture du Festif à mes jeunes collaborateurs. C’est une grosse affaire pas reposante, pis vous nous connaissez, on est un peu compulsifs dans notre couverture. Faque je laisse mes jeunes courir partout pis moi, ben j’en profite une journée ou deux, à mon rythme. Je n’ai pas pu faire mon tour l’an dernier, j’avais besoin d’un break.
Cette année, c’est mon équipe qui avait besoin d’un break, parce que mélanger festival et camping, c’est pas évident. Mais voilà, on a réussi à mettre la patte sur un hébergement à quelques semaines d’avis, et je ne me suis pas trop fait prier, j’ai demandé une journée de congé, j’ai acheté des billets d’autobus et même si on a raté le jeudi (et Corriveau, et Chou, et Corriveau qui chante avec Chou, entre autres choses), nous voilà dans Charlevoix pour trois belles journées à se faire brûler la peau par Galarneau et bercer les oreilles par plein de beau et bon monde.
Et c’est avec ma blonde, celle avec qui j’ai partagé ce premier Festif il y a dix ans, que je suis retourné à vivre tout ça.
18 juillet

Jacques : Après un long voyage d’une heure et quart dans un autocar climatisé plein au bouchon de gensses qui s’en allaient passer leurs vacances sur la Côte-Nord (finalement, une heure et quart, c’est pas long), nous voilà au Centre commercial Le Village. On est loin d’être les seules personnes qui descendent, d’ailleurs, vlà-tu pas notre camarade Mona qui débarque itou et qui nous dit de surveiller le show de Crachat samedi. On a pris des notes, on a marché jusqu’au QG des médias pour laisser nos affaires, et on a marché encore plus jusqu’au Quai Bell en entendant au loin Sandra Contour qui poussait la note. L’air était bon, les nombreux marcheurs étaient de belle humeur, et à notre arrivée au quai, Sandra terminait son programme régulier sous des applaudissements nourris (grâce à, entre autres, sa mégotée Histoire de botcheux et sa cranky box), mais il en restait une à saveur locale, la savoureuse Folle aux chats de Baie-Saint-Pouel. Imaginez quelques centaines de personnes qui miaulent à l’unisson sur le bord du fleuve, on vous jure que les goélands se sont tenus tranquilles le reste de la fin de semaine!

Marie-Laure : J’ai pris la route 138 vers Charlevoix vendredi matin spécialement pour voir Soleil Launière. Le Fleuve n’est pas le Pekuakami, mais avec le vent et les cris d’oiseaux (Hey, je viens de dire qu’on avait chassé les goélands, fais-moi pas mentir!), le décor était tout désigné pour accueillir pour l’artiste multi originaire de Mashteuiatsh, adepte de mises en scène élaborées. Fouettée et galvanisée par le vent, guidée par la voix et les mots de Joséphine Bacon. Pendant qu’elle énumérait une trop longue liste de femmes autochtones assassinées au Canada en 2023 et 2024, il régnait un silence respectueux avant de chanter MMIWG2S : « Je suis vivante même sous terre, je suis criante même sans air ». Les nouvelles chansons proposées par Soleil, qui était accompagnée du groupe Chances – Chloé Lacasse, Geneviève Toupin et Vincent Carré – et par Simon Walls (Jacques : personne ne rocke mieux une guitare assis que Simon) étaient à la fois organiques et discordantes. La prestation s’est terminée avec Piekuakami, qui a bercé le public comme les vagues le faisaient à l’embouchure de la rivière.
Entendu au Festif :
C’est des gens de la Gaspésie, tsé comment c’est, y’en arrive un, y’en arrive dix!

Jacques : Après une dizaine de minutes à chercher où diable se trouvait la scène Solotech, à entrer un peu partout, y compris dans la friperie « Câline de blouse » (quel nom savoureux), on a fini par comprendre qu’il fallait se rendre au sous-sol du Musée d’art contemporain. Peut-être que si on s’était fié sur le gros panneau rouge près de l’entrée du musée plutôt que sur nos GPS, on l’aurait compris plus vite! La pièce du sous-sol était remplie de curieuses et de curieux venu.es voir MISC jouer son jazz fluide et vivant. Tout le monde s’était assis par terre, vieux-Pantoum-style, prêt à se faire bercer les oreilles par les pièces de « Beat Bouquet ». L’écoute était magnifiquement active, le monde se tapait doucement les cuisses au rythme de la musique jouée avec brio par Jérôme Beaulieu (piano et claviers), Jérémi Roy (basse et contrebasse) et William Côté (batterie), disons que le jazz aura rarement aussi bien sonné au Festif! que cette année grâce à cette scène où les spécialistes de la musique instrumentale se sont succédé toute la fin de semaine.

Marie-Laure : La rue Saint-Jean-Baptiste a sorti son air de fête! Entre deux groupes de bouées hétéroclites, il y avait une exposition de photographies dans la rue, des dégustations et des prestations improvisées. Un peu dans la même vague, l’homme-orchestre Steamboat Woody était fin prêt à nous faire taper du pied! Il a alterné entre ses compositions bluegrass sur lesquelles il se déchaîne au banjo et les balades saupoudrées d’harmonica qui sentent le fond du bayou. L’auteur-compositeur-interprète établi à Québec a suscité l’enthousiasme d’une foule qui a été attirée par sa musique irrésistible. Si la plupart de ses pièces sont des compositions originales, Steamboat Woody a aussi joué quelques succès où il arrive à remplacer un quintette à lui tout seul, avec une foule très dedans et les maisons typiques de BSP en arrière plan.

Jacques : On n’insistera jamais assez là-dessus : le Festif!, c’est pas juste trop de shows à voir en trop peu de temps, c’est aussi, du moins pour les personnes qui ne vivent pas dans un FOMO constant, une belle occasion pour faire un peu de sôcial au Parvis pendant que les DJ se succèdent aux platines. La bouffe y est bonne (le Mac and Cheese extra baloney des Faux Bergers était DIVIN), l’ambiance bon enfant, y’a des jeunes qui font du karaoké, d’autres qui font un power nap dans un hamac, tout ça sous le regard bienveillant du PARVIS GENERAL GUNTHER DESBOULEAUX, bien assis sur sa chaise de lifeguard.
Entendu au Festif :
Avais-tu prévu quelque chose à 17 h 15? Si j’étais toi, j’irais faire un tour du côté de la Buvette!
Jacques : Oh que cette petite phrase n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd! On est allés s’enregistrer à l’hôtel, et immédiatement après, direction la rue Saint-Jean-Baptiste, où y’avait déjà un monde fou. Mais qui voit-on, au loin, sur la scène, au beau milieu de son test de son, avec sa crinière de feu, son guitariste géant et son bassiste bouclé?
Marie-Laure : C’était bien une des préférées de votre bloguscule!

Jacques : Yep, cet instant Ici Musique mettait en vedette notre Lou-Adriane Cassidy nationale (qui était accompagnée de Thierry Larose et Alexandre Martel) et une foule monstre s’était massée devant (et derrière) la petite scène improvisée sur la rue. L’autrice-compositrice-interprète de Québec a interprété six morceaux tirés de ses deux derniers albums (« Journal d’un loup-garou », finaliste au Polaris, et « Triste animal », dans mon top 1 de mes albums de la première moitié de 2025). C’était beau, c’était doux, et même si on voyait fuck all (t’inquiète babe, t’étais pas la seule), on se sentait privilégié d’être entouré de tout ce monde. Dans la foule, les seules voix qu’on entendait, c’étaient celles de toutes ces NOMBREUSES personnes qui connaissaient toutes les paroles par coeur. Même moi, qui regarde Lou aller depuis près de dix ans, j’étais surpris de constater à quel point sa fanbase s’est élargie!
Comme si c’était pas déjà assez beau et émouvant de même, Lou-Adriane a invité non pas une, ni deux, ni trois, mais NEUF femmes à se joindre à elle pour jouer le rôle de la « Petite chorale du Festif ». Et ici, on ne parle pas de n’importe qui : Hawa B, Rose Perron, Ariane Moffat, Ariane Roy, N Nao, Stéphanie Boulay, Marie-Pierre Arthur, Lysandre et Klô Pelgag! Toutes sur la programmation du Festif d’une manière ou d’une autre (prenez des notes, les partys de soucisses), toutes aussi majestueuses l’une l’autre. En entendant tout ce beau monde chanter « Adieu », puis « Tout le monde danse autour », j’ai eu les yeux pleins d’eau tellement les belles émotions étaient intenses. Ce petit instant a été sans contredit un des moments forts de notre Festif et ce, pour toutes les bonnes raisons : la sororité, les harmonies vocales, les belles chansons, l’unité d’une si grande foule, l’écoute attentive, la participation toute en douceur, le soleil, les ami.es.

Sérieux, c’est pour des moments de même qu’on aime tant le Festif. Parce que les grandes communions qui se pointent sans crier gare, ça fait trop de bien.

On quitte le site, direction Scène Desjardins, en marchant sur Forget, qui était pas mal moins jam-packed que Saint-Jean-Baptiste. Tout autour de nous, un paquet de monde se dirige vers la caserne de pompiers pour un moment qu’on a choisi de manquer : Angine de poitrine. Paraît que c’était ben plein, genre leur plus grosse foule ever, mais comme on avait déjà vu le duo microtonal le plus hot au Québec deux fois en un mois, on a décidé de reposer nos genoux.
Entendu au Festif :
J’ai vu Angine de poitrine jacké sur un truck de pompier!
- Gran Talen

Marie-Laure : Après avoir joué les choristes avec Lou-Adriane quelques minutes plus tôt, Marie-Pierre Arthur a ouvert ce savoureux triple plateau entièrement féminin qui allait enflammer la grande scène. Entourée d’Emilie Pompa, François Lafontaine, William Côté et Simon Pedneault, l’autrice-compositrice-interprète a su rallier les nombreux spectateurs déjà présents grâce à son pop-rock accrocheur et ce plaisir contagieux qui l’envahit quand elle caresse sa basse en chantant ses chansons. Pas le choix, on se déhanche pendant que sur scène, on enchaîne les morceaux de son excellent album « Bleu » tout en y intégrant quelques-uns de ses classiques comme Rien à faire ou Comme avant. Comme c’est beau de voir cette artiste solide et épanouie parler d’amour avec joie et conviction! Après un solo de clavier très « galaxique » de Lafontaine, Marie-Pierre nous a gentiment fait redescendre avec une version toute nue d’Emmène-moi qui faisait la part belle aux harmonies vocales… avant de nous faire danser encore pour finir le show!
Entendu au Festif :
Je vais me faire un t-shirt « j’écoute le show mais vous pouvez me cruiser pareil! »

Jacques : Hey, on a manqué la bataille de fanfares ce week-end, mais juste avant de quitter (momentanément) la scène Desjardins pour aller au Garage du Curé, on a croisé la Fanfare de l’Île, qui est venue animer le parterre de la grande scène. Ces moments sont aussi précieux, ils gardent le public chauffé à bloc pendant qu’on se prépare pour l’artiste suivante, c’est beau, c’est joyeux, c’est aussi ensoleillé que le ciel en cette magnifique soirée douce de juillet, les enfants ont du fun, leurs parents aussi, que demander de plus?

Marie-Laure : C’est à bord d’un bécyque à gaz vrombissant que Rox Arcand, leader du band Enfants Sauvages, a fait son entrée. Des promesses de bruit, de brassage et de surprises pour mon premier contact live avec cette légende de Saint-Roch. Enchaînement de titres courts qui vargent, headbanning et versets bibliques (Le baiser de Judas de Denis Vanier et La communion des saints de Francoeur). C’est lourd, ça rentre dedans, et ça permet de rester réveillée malgré mon manque de sommeil! J’suis sûre que tout ceux qui ont assisté au show ont gagné quelques millimètres de poil!
Jacques : Damn, quelle leçon de rock on a eue là. Cinquante minutes de gros fun, une moto qui crache du gaz de l’enfer, Roxann dans une forme incroyable, un moshpit endiablé, Doc qui flotte en bodysurfing, les poèmes qui mériteraient une excommunication (pas mal plus simple de se faire kicker out de l’Église catholique que d’apostasier, anyway), les hommages à Lucien, le shout-out à GrimSkunk (qui jouait un peu plus tard), un maillot de bain Budweiser qui aurait été parfait pour écouter un show de Motley Crue. Tout. Était. Parfait.
Entendu au Festif :
J’avais l’exhaust de la moto de Rox dans la face pendant 5 minutes! *tousse tousse*

Jacques : On retourne à la scène Desjardins, où Ariane Moffatt avait déjà commencé son set depuis quelques minutes. Elle est en forme, la p’tite bumme, se promenant entre les pièces de son plus récent album « Airs de jeux » tout en remontant très loin, jusqu’à « Aquanaute » (sorti il y a déjà 23 ans). C’est fou la discographie d’Ariane, une pionnière de notre scène qui a tracé la voie à toutes ces autrices-compositrices-interprètes qui font de la pop intelligente et sensible (et qui continue de le faire)! Au milieu du show, elle propose quelques morceaux plus doux, dont Poussière d’ange, qui nous donne le motton, fait pleurer ma blonde qui décide qu’elle est trop emo et qu’un powernap s’impose si elle veut se rendre à la fin de la soirée. Mais si vous connaissez Ariane, vous savez qu’elle ne terminera pas ça dans la ouate, la voilà qui transforme la vieille cour d’école en énorme discothèque en plein air en interprétant hit après hit après hit, au plus grand plaisir d’une foule qui a sorti ses plus beaux pas de danse.

Si tu ne vas pas à Virginie B, Virginie B viendra à toi! C’est ce que j’avais envie de me dire quand je l’ai vue tout en haut de l’escalier de la vieille école, moi qui avais manqué sa prestation de l’après-midi. Et voilà, pendant qu’on installait le matériel de la tête d’affiche de la soirée sur la grande scène, la duchesse de l’hyperpop québ nous lance dans une séance de cardio effréné avec ses rythmes endiablés et son attitude « I’m not that innocent » qui m’impressionne chaque fois que je la vois. Oh qu’elle sait manipuler une foule même quand elle est haut et loin comme c’était le cas en ce beau vendredi soir! Après cette prestation, je n’étais plus fatigué, juste un brin essoufflé. Et les yeux brillants.
Entendu au Festif :
– Heille, Jean Leloup est dans la foule, vous devriez aller prendre des photos!
– NON!

Ah la la, je me souviens de la fois où Klô Pelgag est venue faire un show surprise en plein Phoque OFF en février dernier. Je m’en souviens parce que j’étais pas là, j’ai rarement eu le FOMO de même. Même chose en avril, quand elle est venue nous présenter officiellement les pièces de son petit dernier, « Abracadabra » à l’Impérial Bell. Mais là, je l’avais pour moi tout seul (et quelques milliers de crinqué.es), et j’allais me gâter les oreilles. Ça commence fort avec Pythagore. Avec sa grosse doudoune et ses bottes surdimensionnées, Klô a l’air sortie tout droit du futur. Je la regarde aller, parcourant la scène de bord en bord, jouant quelques notes sur ses claviers au passage tout en sautillant partout, et je suis essoufflé. Les pièces du dernier album déplacent beaucoup d’air, comme leur interprète et le magnifique band qui l’accompagne, mais on y retrouve aussi quelques moments parmi les plus intenses des albums précédents (Mélamine était particulièrement explosive). Comme toujours, la mise en scène est magnifique, il y a une grande chimie entre Pelgag et ses musicien.nes, qui ont fait retentir leurs flûtes à un moment donné ou qui sont venu.es sautiller sur le devant de la scène pendant la dite Mélamine. Heureusement, il y a aussi eu quelques beaux moments de douceur, notamment cette version dénudée à brailler de Comme des rames, la toune qui nous a fait connaître l’artiste il y a déjà plus d’une décennie. Je pense que je ne manquerai pas son prochain passage à l’Impé en février prochain!

Marie-Laure : Pour célébrer le 20e anniversaire de son album « Planter le décor », Fred Fortin s’est fait plaisir en remplissant le chapiteau Hydro-Québec. Vous allez penser que je vais juste voir des bands du Lac, mais c’est pas de ma faute si le talent leur sort par les oreilles! Accueilli par une foule enthousiaste, Fred a interprété les pièces de cette album culte avec la formation originale (Olivier Langevin et Jocelyn Tellier aux guitares, Dan Thouin aux claviers et Alain Bergé à la batterie. Si la foule compte son lot de cheveux blancs (auxquels je contribue bien malgré moi) on y retrouve aussi beaucoup de jeunes enthousiastes. Histoire de chiens (Robeur), de quotidien ou de dérapes (Scotch), ponctuées de légendaires solos du légendaire Langevin. On hoche la tête ou le genou en choeur, en communion, avant de se fendre en applaudissements nourris. Pas de bla bla, pas de fioritures, quelques « marci » bien sentis et on enchaîne! Après avoir fait le tour de l’album, Fortin a poursuivi en fouillant dans ses archives, que ce soit en jouant Le scarabée ou T’es grosse pis t’es belle, le sourire aux lèvres, prêt à continuer toute la nuit. En passant, merci au Festif de rappeler à chaque début de spectacle la présence de la zone réconfort, de nous demander de respecter la petite communauté dans laquelle nous nous trouvons et, surtout, d’écouter le show.
Entendu au Festif :
Fred avait l’air tellement ben pendant son show!
19 juillet

Entendu au Festif :
Là si on se perd, notre point de rencontre, c’est la pieuvre!
Jacques : Bon, on l’avoue, après une grosse journée comme celle de la veille, on s’est levé un peu tard, on a pris le temps de déjeuner comme il faut (vous savez pas combien le combo « deux oeufs tournés bacon pain brun » te starte bien une grosse journée au Festif!). Le temps de ramasser nos affaires, on marche quelques minutes pour se rendre en ville. On a boudé le quai (heille, on fait jamais ça d’habitude), mais on en a profité pour se promener à travers les nombreuses installations entre la rue Saint-Jean-Baptiste, où les premiers acrobates commençaient leurs représentations, et les installations tout autour de l’église, notamment l’Espace famille qui nous a un peu refait tomber en enfance avec sa pieuvre, ses activités, ses BD et son magnifique gougounophone.
On continue notre balade en faisant un petit détour par le Parvis. L’ambiance était beaucoup plus relax en ce début d’après-midi un peu gris, mais ça se faisait aller joyeusement au karaoké. Le responsable de l’installation vient nous voir : « Voulez-vous être les prochains à chanter? » Devant notre hésitation, il ajoute « On s’en reparle après deux ou trois bières? ». On verra, on se reprendra l’an prochain, peut-être!
Entendu au Festif :
On a manqué le show, on était en train de descendre la rivière du Gouffre en trip!
Après avoir vu deux acrobates boxer sur un.e trampoline (on repartira pas le débat sur le genre du mot trampoline), on croise notre bonne amie Tatiana (qui avait couvert notre premier Festif avec nous), qui chille avec son chum et sa petite tornade. D’ailleurs, on laisse Marie-Laure ici, elle qui s’en va voir Stéphanie Boulay au parc de la Virevolte pendant que je me dirige avec (beaucoup de) hâte vers la scène de la microbrasserie pour y voir Loïc Lafrance.

Marie-Laure : C’est nichée sous les arbres que je me dirige vers mon premier spectacle de la journée au parc de la Virevolte. Stéphanie (Boulay) en solo. On me promet de découvrir son deuxième album « Est-ce que quelqu’un me voit ? », coréalisé avec Alexandre Martel, qui l’accompagne aussi à la basse. Ça commence tout doux avec une bonne dose d’introspection, de force et d’espoir. Par contre, Stéphanie n’est jamais loin de montrer les crocs : « Si certains on reconnu de qui je parle, c’est probablement parce qu’il est vraiment de même, et donc c’est pas mon problème ». Visiblement heureuse d’être sur scène et de l’accueil chaleureux du public, dont plusieurs membres qui fredonnent les paroles, Stéphanie a livré une performance généreuse renforcée par les chants des oiseaux des alentours. Quelques larmes et beaucoup d’émotion lors de Je n’aurai pas d’enfants. Ajoutez à cela un solo disjoncté de clavier (Camille Gélinas) et plein de groove à la batterie (Charles Blondeau) pendant les histoires de date. Stéphanie a terminé en force avec Oh On s’haïssait pas. Plein de « Ahhhh! C’était bon, hein? » Mon moment chouchou du Festif!
Entendu au Festif :
Hey! Ils font jouer du Leloup entre les artistes. C’est un peu agace!

Jacques : OK, j’ai un aveu à vous faire : mon plan A pour le Festif cette année, c’était de prendre l’autobus le samedi matin, voir un show en après-midi, saluer la gang du festival, puis repartir à Québec aussitôt. Et le show en après-midi que j’avais choisi, c’était celui de Loïc Lafrance! Faque si les plans ont changé (ma visite s’est prolongée un brin), la prestation du p’tit bum restait au programme des artistes que je tenais à voir ce week-end.
Je vais jeter un petit coup d’oeil sur le setlist qui traîne sur le bord de la scène… OH, ça va être généreux, ça! Et comme je savais un peu à quoi m’attendre (c’est pas mon premier show de Loïc), je savais que ça allait être particulièrement rock! Le band (Gabriel Chouinard et Mathieu Boucher aux guitares, Philippe Boucher à la basse et Venin Boily-Duguay à la batterie) monte sur scène, prêt à conquérir le monde dans son uniforme digne d’une boutique de vêtements de golf. Loïc suit, lunettes fumées, casquette de tennis, habit aux fleurs DIY, dégaine de rock star. C’est parti pour une heure explosive pendant laquelle l’artiste et ses amis vont tout donner en occupant chaque millipoil de la scène.
Drette en partant, Loïc saute comme une puce, invite le public à se lancer dans un wall of death (qui se transforme spontanément – et momentanément en circle pit), harangue la foule, chante, crie. Iel a chaud et sue à grosses gouttes, et pendant ce temps, je me rends compte que je connais les tounes de « La peur est une fleur » un peu trop par coeur (OUI, JE SUIS FAN, c’est un secret pour personne). J’aime, et clairement, je ne suis pas le seul si je me fie à la joie qui règne sur le faux gazon du parterre pendant que sur scène, Loïc et ses chums nous balancent ce rock en apparence décousu, mais tellement accrocheur.
Aussi bon que les bonbons de la confiserie d’en face.
Entendu au Festif :
Sont ben trop forts, tes brownies au pot!

Jacques : Parlant de la confiserie d’en face, Marie-Laure et moi, on s’y rejoint (c’est une étape incontournable de notre pèlerinage annuel) et on fait le plein de bonbons en attendant le début de la prestation de The Brooks. Ouf, dès qu’on retire les barricades, une foule monstre envahit la petite scène de la microbrasserie, et malgré mes six pieds, difficile de voir Alan Prater et sa bande lorsqu’ils montent sur scène! C’est dommage, parce qu’ils sont en forme, les Brooks, le funk envahit la petite ville charlevoisienne et ça devient particulièrement… festif! Un peu à l’étroit, on sort du site pour mieux apprécier le show, et on n’est pas les seuls, la rue Saint-Jean Baptiste était elle aussi noire de monde!

En marchant lentement vers le coeur des festivités de la soirée, on croise Cadmium devant la Maison Otis. Le trio folk féminin, qui avait une belle foule devant lui, avait toutefois du mal à s’imposer contre la grosse musique de DJ qui était blastée à l’espace Menaud juste à côté. C’est dommage (c’est la dernière fois que j’utilise ces mots, promis), parce qu’il y avait chez les jeunes femmes une maudite belle sensibilité mélodique qui me donnait le goût de tendre l’oreille. Ça m’a juste fait regretter de ne pas m’être arrêté les autres fois où on les a croisées. Et voilà qui nous rappelle que la musique de rue (le busking pour les intimes), c’est vraiment pas facile, et qu’on devrait arrêter de mettre plein de bâtons dans les roues à ces artistes qui égayent nos coeurs un peu partout dans nos villes et villages.
Entendu au Festif :
T’as le choix : tu restes ici pour écouter le show ou tu vas rejoindre ton père pis ta soeur!

On retourne chiller près du Parvis, qui est plein à craquer de monde prêt à faire la fête avec Apashe un peu plus tard en soirée. On se trouve des vraies de vraies chaises à côté de la billetterie, on s’installe, on regarde passer le flux incessant de festivaliers. On remarque, le sourire aux lèvres, que le fait d’avoir une soirée plus électro pour le samedi amène une foule différente que celle à laquelle Le Festif nous avait habitué au fil des ans. Je me souviens de samedis où le monde était déjà torché ben raide à midi, question de bien se préparer pour l’immense party qui les attendait. Là, on avait une crowd bon enfant. Sur le party, bien sûr. Festif à l’os, bien entendu, mais avait l’impression que tout ce monde-là allait se rappeler de sa soirée le lendemain. Mais bon, nous autres, on n’était pas du tout en mode électro, on était davantage en mode rock, et il était temps de se séparer de nouveau parce que d’un bord, y’avait des p’tites bummes de Québec qui allaient brasser le Bistro des Balcons pendant que des vieux routiers du Lac au nom qui ressemble à une légende du hockey à Winnipeg allaient enflammer le garage du Curé.
On vous laisse deviner qui la fille du Lac a choisi d’aller voir.
Entendu au Festif :
J’ai jamais pissé dans des toilettes propres de même un samedi soir au Festif!

Marie-Laure : Petite expédition au Bistro des Balcons pour voir et entendre Crachat, trio punk rock à paillettes de la basse-ville de Québec. On m’avait promis une performance haute en couleur et dès le départ, j’ai senti que je n’allais pas être déçue! Facilement reconnaissable à leur look beurré épais, les trois artistes étaient visiblement là pour brasser la cage, avec leur rock féministe tiré de leur album « Fille poupée » et deux performeuses en feu qui ont ajouté beaucoup de couleur à un show qui n’en manquait déjà pas! Après un passage remarqué au Cabaret Festif cet hiver (Jacques : 4 tounes, 8 minutes, la perfo la plus courte de l’histoire de la finale du Cabaret), le trio était de retour pour faire brasser le moshpit le plus apprécié des moins de cinq pieds! C’était un show parfait pour décomplexer ma petite âme de punk.
Entendu au Festif :
M’a te prendre 4 shots de Venin pis une Flacatoune!

Jacques : Ben oui, toé, pendant que ma blonde allait se faire brasser la cage par notre petit trio à paillettes préféré, moé, je suis allé voir Les Dales Hawerchuk, entouré d’une très grosse gang de quadragénaires qui avaient sorti leurs t-shirts noirs juste pour cette occasion. Le quatuor de Roberval composé des frères Sylvain et Sébastien Séguin (qui s’échangent les voix et les riffs), de Charles Perron (à la basse) et de Pierre Fortin (à la batterie) nous a promis un set très généreux : 21 tounes en un peu moins d’une heure! Et les boys n’ont vraiment pas perdu de temps, lançant leurs bombes rock aux sonorités très, très jeannoises qui sentent le fuel et la bière tablette. À l’avant, les plus jeunes se brassent l’un l’autre pendant qu’à l’arrière, les plus vieux se lancent plutôt dans un headbang vigoureux. Si ma chiro avait été là, elle aurait flairé la bonne affaire! Bien sûr, on a entendu beaucoup de tounes du dernier album « Attaque à cinq », mais on a aussi eu droit à du bon vieux stock de la part de ce groupe qui roule sa bosse sur les scènes québécoises depuis plus de 20 ans. Ah pis faut que je le dise : quand t’as un drummeur aussi énergique et précis que Pierre Fortin, tu peux juste être tight, tight, tight. Même le Dale gonflable a fait aucun faux pas.
Entendu au Festif :
Vous allez voir Geoffroy?
– Demandé à un groupe de jeunes femmes aux couleurs vives qui quittaient le show des Dales à 20 heures pile

Jacques : Marie-Laure vient me rejoindre, direction le Tony et Charlo parce qu’on voit jamais assez de bands punks féminins (surtout dans les festivals punk). On n’est clairement pas les seuls parce que le petit bar de la rue Saint-Jean-Baptiste se remplit à vue d’oeil de gensses prêts à entendre les Taxi Girls. Bon, si vous nous lisez, vous savez que notre ami Maxime a un p’tit faible pour ce quatuor montréalais qui ne fait pas de quartier avec son power-punk accrocheur et ma foi fort explosif. Jamie Radu (basse), Vera Bozickovic (guitare), Gabrielle Noël Bégin (guitare) et Lynn Poulin (batterie) n’ont pas fait de cadeau, jouant leurs pièces le couteau entre les dents. Yep, leur bio disait vrai, y’a comme un mélange de Ramones et de Veruca Salt chez ces jeunes femmes au talent certain. À revoir (le 5 septembre à L’Anti Bar & Spectacles)!
Entendu au Festif :
Je vois fuck all, mais crisse qu’on est ben sous le climatiseur!

Bon, deux shows punk dans la même soirée, ça fatigue la p’tite madame qui va se coucher (ça en prend au moins une en forme pour la dernière journée), moi je retourne au garage du curé où m’attend un de ces groupes d’ailleurs pour lesquels Clément a eu un gros coup de coeur qu’il a eu envie de partager avec sa grosse gang de chums. The Mystery Lights, c’est un groupe aux origines californiennes (mais établi dans la grosse pomme) qui mélange garage, punk, psych, attitude rebelle, chanteur charismatique (Mike Brandon) et riffs ravageurs (LA Solano). Et nous voilà, pendant une petite heure qui passe beaucoup trop vite, replongés à la fin des années 1960, quand le rock psychédélique régnait en roi et maître, en train de recevoir une tonne de briques en pleine face.
C’est aussi ça, Le Festif : voir des bands que t’as pas vus ailleurs parce que Clément les fait venir chez eux après les avoir « découvert » dans un festival random aux Zétats.

Ma soirée s’est terminée avec DVTR à la scène Sirius XM. Ça faisait un bail que j’avais vu le duo Giroux-Do/Tellier sur scène, maintenant que je les avais pour moi tout seul (et plusieurs centaines de festivaliers sous un chapiteau bien rempli), j’allais certainement pas me priver! Maintenant accompagnée d’un bassiste et d’un drummeur (et de Mysterio au saxophone), la paire nous a offert une de ces prestations explosives dont elle a le secret, et ça a commcé raide, avec une Crématorium déjantée qui a transformé les abords de la barricade en moshpit déchaîné. De nature bienveillante, Laurence a pensé à nous, pitchant des céleris à la foule (faut manger ses légumes, les enfants) tout en sautant comme une puce qui a bu un gallon de café noir. Pendant ce temps, JC rocke sa guitare avec l’attitude de rock star qu’on lui connaît bien tout en arborant le sourire moqueur d’un pyromane qui vient de trouver un paquet d’allumettes. C’était intense comme « Bonjour (bis) », Loïc Lafrance est venu chanter Les Olympiques avec le groupe (tout en se permettant un peu de bodysurfing), et ça s’est terminé en chantant la fin du patriarcat à l’unisson sur Vasectomia. Je suis ressorti de là un peu mort, mais trop heureux.
20 juillet
Marie-Laure : Armé.es de viennoiseries, on s’est dirigé vers le quai pour notre dernière journée. C’est le sémillant David Höff et son projet Bisous qui nous a accueilli avec ses textes humoristiques. Quelques membres de son fan club baie-saint-paulois se sont décollé les yeux pour l’acclamer. Il nous a chanté l’amour suranné version VHS avec une odeur de fauve et vielle clope. Les balades avec harmonica et guitare acoustique se succèdent. Avec ses deux musiciens, David se donne des airs de vieux rockeur sur le retour (Jacques : et ça marche!). Il a fait pleurer les nuages avant de terminer avec son hit Mauvais garçon cherche fille à problème. Bisous bisous!
Entendu au Festif :
T’as les yeux petits. T’es allé au show à l’aube?

Jacques : Caroline Savoie a ramené le soleil au quai avec les pièces de son joli « Rom-Com ». La jeune romantique de Dieppe au Nouveau-Brunswick nous a présenté les morceaux de cet album sorti un peu plus tôt cet année et qui marque une belle évolution pour l’Acadienne. Ça commence fort avec Encore, une chanson au groove disco que n’aurait pas renié Lisa ou BAIE, et voilà qu’il y a plus de monde debout qu’assis sur le parterre. Malgré mes jambes mortes, mes hanches se laissent aller, c’est plus fort que moi. Caroline nous explique que c’est son premier Festif en tant qu’artiste, mais qu’elle fréquente ce festival qu’elle adore depuis plusieurs années (l’occasion de prendre des légumes magiques – et non, je ne parle pas des céleris de DVTR). Elle a son lot de fans, la Savoie, et on comprend pourquoi : une voix forte, pleine d’assurance, des mélodies qui te prennent par le collet et un plaisir contagieux dès qu’elle foule les planches. Et on vous parle même pas de cette personnalité attachante qui te donne le goût d’aller refaire le monde avec elle autour d’une bonne Sour French Kiss!

Marie-Laure : C’est avec les chauds rayons du soleil et quelques Sour French Kiss qu’on a terminé ce merveilleux Festif! Velours Velours (Raphaël Pépin-Tanguay, accompagné de Phillipe Noël à la guitare, Florence Labelle au violon et aux percussions, Erika Fogagnolo à la basse et Davy Duquenoy à la batterie) avait sorti ses pattes d’éléphant pour nous faire groover, attirant les derniers lèves-tard qui ont fini de remplir le quai. Ce musicien pas tant parmi tant d’autres est venu avec sa gang livrer les pièces de son dernier premier album « Quand je pleure, je suis content », sorti en janvier dernier. « On va vous faire toutes nos tounes », s’exclame-t-il dès le début de son set tout en harmonies vocales. On s’est balancé doucement, on s’est fait raconter des histoires douces mais profondes. Raphaël a fait le plein de nouveaux adeptes en nous faisant voyager dans sa tête avant de faire chantonner la foule à coup de « pa-pa, la-la-la » tout en nous caressant les oreilles. On a enrichi notre collection de beaux moments et de coups de soleil avant de terminer ce Festif en chantant tous ensemble L’énorme chien très gentil.
Entendu au Festif :
Ouille, j’ai mal partout!
– Une bande de jeunes qui monte dans la navette entre le quai et le centre-ville
Conclusion
Oh, mais quel beau Festif on a vécu! Plein de monde partout, mais à part quelques rares occasions, on ne s’est presque jamais senti à l’étroit, ce qui est rare dans un tel bain de foule! On voit que cette année, le mot d’ordre de l’équipe du Festif était « plaisir, écoute et bienveillance ». Toute la fin de semaine, on nous a invité à faire attention à la communauté dans laquelle on se trouvait, on nous a demandé d’écouter le show et on nous a rappelé constamment l’existence de la zone de répit (une zone que j’aurais vraiment apprécié en 2019, quand je me suis mis à très mal feeler). Tous ces messages ont été bien entendus et appliqués par l’immense foule qui a envahi Baie-Saint-Paul, ce qui a rendu l’expérience de toustes extrêmement agréable.
Dans l’autocar du retour, j’ai pensé à ces huit éditions du Festif auxquelles j’ai assisté. Combien Clément et sa gang de badasses est parvenu à dompter la bête, celle qui transforme le village autrement très paisible de Baie-Saint-Paul en capitale québécoise de la fête sans lui faire perdre son charme bucolique qui fait qu’on revient à chaque année avec du nouveau monde. Combien cette belle gang de trippeuses et de trippeux te donne envie d’être là, bon an mal an, même quand tu te sens un peu vieux.
Peu de festivals de cette envergure font autant la part belle aux femmes dans leur programmation (et dans leur organisation… regardez l’équipe de direction, vous allez comprendre de quoi je parle). Soyons honnêtes, ça change la vibe. Quand Lou-Adriane Cassidy a même pas besoin de se forcer pour trouver neuf femmes pour chanter avec elle dans une prestation surprise, quand les jeunes ont accès à tant de modèles féminins de qualité pour leur donner le goût d’écrire des tounes et jouer de la guitare, quand on entend dire que les femmes se sentent plus en sécurité dans un festival où elles sont bien représentées, on ne peut qu’avoir des gagnants (et des gagnantes, surtout). Pis venez pas me dire qu’il faut vendre des billets, demandez donc à l’organisation comment ça s’est passé de ce côté, il ne restait plus beaucoup de billets invendus en fin de semaine!
Ce festival n’est pas bénéfique que pour sa région et ses habitants, c’est toute la culture québécoise qui en bénéficie. Voir les jeunes se promener avec leurs t-shirts « VLMQ » (vive la musique québécoise) toute la fin de semaine, c’était touchant. Le Festif est un rouage essentiel pour cette machine culturelle qui a tant besoin d’amour. Les quelques dizaines de personnes qui étaient à Terre-Ciel pour voir Lou-Adriane il y a huit ans étaient fort probablement toutes dans la foule monstre qui a chanté avec elle ce vendredi. C’est pour ça que les festivals à l’extérieur de Québec et de Montréal sont aussi importants.
Vous l’aurez compris, cette 16e édition du Festif occupe une belle place sur le podium de mes éditions préférées. Un équilibre parfait entre folles découvertes (on ne vous a pas parlé de toutes ces petites prestations qu’on a attrapées au passage) et valeurs sûres (qui ne venaient pas que du Lac-Saint-Jean, contrairement à ce qu’on pourrait croire en lisant ce texte). Assez pour que j’y retourne l’an prochain?
Ouais. Si mon corps le veut bien.
J’en profite pour remercier toute l’équipe du Festif, notamment Stéphanie Gingras, pour la belle invitation et l’accueil qui nous a fait sentir comme Philippe Fehmiu toute la fin de semaine! Prenez soin de vous autres.
Pis Clément, je t’aime.
