Erika Hagen – Photo : Llamaryon / Festival OFF de Québec

Erika Hagen et Sofia-Lou au Festival OFF: Québec et sa créativité

22 juillet 2025

Frankie Rose

Llamaryon

Le Festival OFF a continué le vendredi 11 juillet avec une soirée plutôt douce à la Place-de-l’Université-du-Québec. Située à l’extérieur, cette scène est chouette parce qu’elle permet à un public curieux de découvrir la musique émergente. Contrairement au côté grandiose du FEQ, le Festival OFF peut être considéré comme plus communautaire. 

« Le festival OFF, c’est vraiment un gros festival qui ramène le côté local, du quartier, à la musique. J’habite en Basse-Ville, je suis chez moi 5 minutes après le spectacle, faque cette proximité-là, c’est l’fun, » m’a expliqué Erika Hagen, qui a terminé la soirée avec ses musiciens.

Sofia-Lou se présente

Il faisait beau ce vendredi-là. Le soleil brillait, les bonnes vibes étaient dans l’air et la personnalité rayonnante de Sofia-Lou a ajouté à la chaleur. Même si l’auteure-compositrice-interprète est au début de sa carrière, elle a joué et parlé à la foule avec confiance, comme si tout était naturel. « J’ai commencé à faire de la musique à trois ans et demi. C’était avec un prof de piano. J’avais 13 ans quand j’ai écrit ma première chanson pis je la fais pour la dernière fois ce soir », m’a-t-elle dit plus tôt dans l’après-midi.

En 2022, Sofia-Lou a sorti « CHEZ MOI », un EP de quatre chansons. « C’est un EP que j’ai fait pour un projet personnel à l’école, enregistré dans mon salon pendant la pandémie, » a-t-elle dit. Elle a interprété quelques chansons de cet EP au Festival OFF, dont Chez moi, accompagnée de la guitare acoustique, et Fauteuil qui avait plus de groove live. Il y avait aussi Chiller avec le ciel, celle qu’elle a écrite à 13 ans. « Je découvre mon style. Je sais ce que j’aime et ce qui me fait vibrer. Je suis entourée de bons musiciens, en plus. J’aime toujours l’EP, il fait partie de mon parcours, mais les chansons ne me représentent plus. »

Le Festival OFF était une occasion pour Sofia-Lou de se présenter à nouveau. Parmi ses nouvelles chansons, il y avait Fille de lys, qui va sortir plus tard cette année. « Cette chanson représente vraiment mon amour pour ma langue et ma culture. Je suis une fille du Québec! » Quand je lui ai demandé comment la ville de Québec l’inspire, elle m’a répondu : « Pas juste la ville, mais la province en général. Le Québec, c’est une partie très importante de qui je suis. On peut aimer plein de choses dans la vie, même moi j’écoute de la musique pop anglophone, mais il faut vraiment apprécier la culture, ce qui est fait ici, pis sa douceur aussi. »

La chanson Fille de lys est légère et poétique, des caractéristiques qui peuvent facilement décrire sa musique. Elle a aussi présenté une chanson inspirée par la chansonnette Les fourmis marchent sur moi de Boowa & Kwala, un dessin animé qu’elle adorait quand elle était enfant. J’adore quand les artistes écrivent des tounes enfantines et ce morceau de Sofia-Lou est à la fois doux et dramatique. Au milieu du spectacle, elle a repris Calorifère de Philippe B, assise sur les marches devant la scène avec son guitariste. « C’est peut-être pas la bonne toune. On a déjà quand même chaud! » a-t-elle dit à la foule avec un sourire après. Vu que cette chanson occupe une place spéciale dans son cœur et ses souvenirs, c’était en fait un bon choix!

On voit des artistes dans les festivals pour profiter de la musique et leur présence ou pour faire des découvertes. Ceux et celles qui ont regardé Sofia-Lou ont vraiment fait une découverte. « En ce moment, je pense à ce que j’aimerais ressentir pour que les autres le ressentent aussi : L’amour des choses – les gens, le Québec, la musique – pis qu’on apprécie ce qu’on a. Je me sens vraiment chanceuse de faire ce que je fais, » m’a-t-elle avoué, en ajoutant aussi que sa présence au Festival OFF, c’était grâce à une invitation du Pantoum.

Erika Hagen embrasse l’imagination

Le 11 juillet, trois mois exactement s’étaient écoulés depuis la sortie de « Pouvoirs Magiques » d’Erika Hagen. Comme la première fois qu’on a écouté l’album, on continue à ressentir la même énergie et la même joie. Ces chansons simples sont ludiques et faciles à chanter, c’est pour ça qu’elles se transmettent parfaitement en show. Au Festival OFF, son approche ressemblait à celle du lancement au Pantoum, mais l’ambiance était encore plus chill. Il y avait des gens assis devant la scène et un beau coucher de soleil. En plus des chansons de l’album, Erika a intégré des nouveautés, chantées en anglais avec une attitude punk rock.

J’ai rencontré l’auteure-compositrice-interprète plus tôt dans la journée pour découvrir davantage son univers créatif.

Ça fait trois mois que « Pouvoirs Magiques » est sorti, donc comment te sens-tu par rapport aux chansons aujourd’hui?

Je les aime toutes, vraiment. Je suis très heureuse de pouvoir les apporter en spectacle. J’ai l’impression qu’il y a un deuxième cycle de l’album maintenant, le côté plus live du projet. L’album continue à faire son chemin et les gens continuent à le découvrir. Ça me touche que les gens continuent à s’y intéresser.

Il y a beaucoup de personnages sur l’album et j’adore le fait qu’ils soient décrits avec beaucoup d’imagination. À part ta grand-mère, Anita, est-ce que ces personnages sont basés sur les gens que tu connais?

La chanson Aline, oui, mais c’est encore plus de la fiction. Aline, c’est ma grand-tante, la tante de ma mère. C’était un processus similaire: inventer une vie à quelqu’un que je n’ai pas connu. Sinon, il y a plusieurs personnages dans les chansons. Par exemple, dans Aquatique chose, il y a beaucoup de représentations là-dedans. Il n’y a pas tout le temps une personne qui inspire une chanson, mais souvent un rassemblement de personnes.

Est-ce que le fait d’imaginer ou idéaliser des choses prend une grande place dans ta vie? Par exemple, est-ce que tu écris souvent ou c’est juste une activité que tu faisais pour écrire tes chansons?

J’aime beaucoup dessiner et écrire de la poésie. J’aime jouer avec le quotidien, le transformer et l’élargir de plusieurs manières, autant dans la poésie que dans les chansons.

Pour ton lancement au Pantoum, t’avais créé un zine. Pourquoi as-tu décidé de présenter « Pouvoirs Magiques » sous la forme d’un zine aussi?

Après que l’album a été créé, j’ai eu envie de continuer à explorer l’univers de « Pouvoirs magiques ». L’envie de faire quelque chose de DIY m’est venue très naturellement. J’écris des tounes chez moi, je dessine et j’écris des poèmes. J’ai auto-produit mon zine, faque c’était tout lié pour moi. Je vois le zine comme la représentation visuelle de l’album.

Quelle est l’influence de la ville de Québec pour toi? J’adore que la chanson St-François parle d’un fantôme que tu avais rencontré dans un appartement dans la Basse-Ville. Y a-t-il d’autres références dans tes chansons qui donnent un aperçu de la ville?

Je suis très inspirée par les lieux. Dans St-François, c’est un endroit spécifique, une histoire attachée à un appartement sur cette rue. Je pense qu’en général, mon rapport à l’ambiance et au corps en mouvement vient de mon propre plaisir de marcher en ville. Je ne suis pas quelqu’un qui utilise beaucoup la voiture, je suis plus piétonne. Je pense que ça influence énormément mon écriture. Souvent, je suis dans un état de contemplation et de curiosité envers les différentes dynamiques et petits détails. C’est vraiment ce qui déclenche mon écriture. J’ai d’autres chansons pas encore sorties qui parlent de différents lieux à Québec. Je suis vraiment curieuse de me décentrer de Québec, pis voir ce que ça fait. J’aimerais partir en résidence ailleurs et voir si j’écris à propos de ce lieu-là.

Ton album s’écoute tellement facilement, les chansons sont simples, légères et très énergiques. Ça me donne de l’énergie quand je l’écoute et cette vibe se transmet bien sur scène. Qu’est-ce que tu aimerais que les gens ressentent quand ils assistent à ton spectacle?

J’aimerais que les gens aient accès à un sentiment de joie. Mon attitude sur scène, c’est d’être ancrée dans la gratitude de mon propre plaisir d’être là. J’aimerais que les gens soient connectés à eux-mêmes pendant mes shows pis qu’ils se sentent chargés de joie et de liberté. La joie pour moi, ce n’est pas forcément de ne pas sentir la mélancolie. La joie que je recherche dans mon projet, c’est celle de tout vivre.

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