En parallèle du gros voisin d’en-haut, le Festival OFF de Québec a lancé ses festivités le 10 juillet dernier avec un retour très bruyant au complexe Méduse (sans oublier un après-midi tout en douceur avec Pol dans les studios du Pantoum). Une soirée qui promettait tellement qu’on a décidé de garder Pixies sur notre bucket list pour aller se faire brasser la cage au frais et au sec par Nüshu, Truck Violence et Navet Confit (tout en se rinçant le gosier avec des bons produits bien de chez nous). On vous raconte ça en quelques mots (et en beaucoup d’images) ci-dessous.
Nüshu

J’entre dans l’antre de la bête, le show est déjà commencé. « C’est genre leur première toune », me dit le sympathique portier avant de m’inviter de mettre la main dans le plat de bonbons bouchons. « Tu vas en avoir besoin à soir! » À l’intérieur, Jessica Pion (voix et basse), Lydia Champagne (batterie), Jerry Lee Boucher (guitare) et Navet Confit (guitare et autres tâches connexes) remplissaient la salle avec leur univers sonore qui ne manque pas d’intensité. Ça a beau être intense, ça reste pas mal « jazz » dans la structure. Lydia te rocke la batterie comme un métronome qui s’emballe. De leur côté, Navet Confit et Jerry Lee s’amusent avec leurs guitares pendant que Jessica mène cette barque avec assurance. On avait musicalement l’impression de marcher sur un fil de fer, on est entre deux zones de confort, mais on doit garder l’équilibre, coûte que coûte. Non mais quelle beau début de fin de soirée!
Truck Violence

Ouf! J’étais pas prêt pour cette boucherie! Truck Violence, c’est le trop-plein de méchant qui sort quand on n’en peut plus, un chaos juste assez contrôlé pour ne pas céder à la barbarie, un univers sonore sombre, mais lourd, parfait pour partir un timide moshpit entre ami·es sur le parterre de la salle Multi. Mené par un Karsyn Henderson déchaîné, le groupe enchaîne les pièces de « Violence » avec l’aplomb d’une gang qui a survécu aux pires cauchemars ces dernières années. Comme la grosse averse qui sévissait dehors en même temps, c’est un torrent d’émotions vives qu’on reçoit en pleine face, une tempête de décibels très hardcore où les moments de répit sont rares (mais salvateurs).
zouz

Je l’ai déjà dit, la musique de zouz s’apprivoise lentement, mais une fois qu’on comprend bien ce qui se passe, on est fan pour la vie. Le trio composé de David Marchand (voix et guitare), Francis Ledoux (batterie et choeurs) et Étienne Dupré (basse et choeurs) a commencé sa prestation sur les chapeaux de roues avec une Miroirs livrée avec une précision chirurgicale, mais surtout, une énergie contagieuse qui m’a entraîné dans une séance de headbanging qui va me coûter cher en chiro. On a pu une fois de plus apprécier le talent de ces trois musiciens qui ont clairement autant de fun que nous autres, et le « bruitisme » du trio sonnait comme une tonne de briques, nous tenant sur la pointe de nos pieds avant de nous faire exploser joyeusement encore et encore. Chaque pièce vient lentement nous chercher un membre à la fois, et au milieu du set, nous voilà complètement envoûté·es, totalement sous le joug de cette bande de p’tits doux qui savent brasser des cages sans trop faire de dégâts (autre que des cous endoloris). Plus que jamais, zouz fait partie de la courte liste de groupes qui donnent de bonnes poussées dans le dos du rock québécois.
Le trio jouera ce jeudi au Festif de Baie-Saint-Paul. Ça va se passer à 19 h 30 au très chic Garage du curé, et après avoir vu la prestation de jeudi dernier, ça risque de fesser très fort.
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