Il faisait beau le soir du 30 mai. Au Pantoum, Éli Doyon et la Tempête et Chassepareil, deux groupes qui évoquent une sortie dans la nature, sont montés sur scène. Leurs influences folk traditionnelles se mêlent à des paroles qui parlent de la vie, de la mort, des oiseaux, du froid, et de la rivière. Chassepareil a commencé leur show juste après 19h30, quand le soleil brillait toujours. Avec les enfants qui couraient entre l’intérieur et l’extérieur, on aurait pu se croire au milieu d’un parc, regardant un spectacle sur l’herbe.
Chassepareil

Il y a quelque chose de réconfortant dans la musique de Chassepareil. Leurs deux albums « Chicout » et « Les oiseaux d’hiver» sont remplis de sonorités douces, d’anecdotes légères et de touches de flûtes qui réchauffent le cœur. Au Pantoum, ils nous ont emmenés au « dark side du Lac Saint-Jean » (Chicout-nord) etvers la rue Saint-Laurent pour chanter aux oiseaux (Saint-Laurent). Ils nous ont transportés au milieu de l’hiver (Berceuse pour les oiseaux d’hiver) et à la campagne, entourés de montagnes (L’oiseau sur la montagne). Pour cette dernière chanson, l’image passait surtout par l’ambiance de l’instrumentation. Dans Feu de forêt, l’énergiede la chanson était encore plus lumineuse en spectacle. C’était la même chose pour Après-midi qui a terminé leur show. Les flûtes, dans celle-ci, avaient l’effet d’un riff de guitare.
Éli Doyon et la Tempête

Si ce sont les flûtes qui ajoutent au charme de Chassepareil, pour Éli Doyon et la Tempête, ce sont les trombones. C’est aussi le banjo d’Éli, joué d’une manière lente et folk. Le nouvel EP, « Attraper le ciel avant qu’il tombe », sorti le 23 mai, est personnel et introspectif. Comme Éli et Madeleine Doyon l’ont expliqué pendant le spectacle, le titre vient d’une phrase que leur mère avait dite quelques semaines avant sa mort. Les chansons représentent la dernière année de sa vie, tout en nous rapprochant de la nature. « Je hurle avec le loup / Je hurle avec toi, Loulou », chante Éli dans Se lève le vent. « Loin de la rive c’est l’océan, à la dérive deux goélands/ Dans tes yeux verts, maman, le St-Laurent » exprime-t-il dans Loin de la rive.
Les trombones créent une ambiance de drame dans les chansons, mais sur scène ils étaient également jubilatoires. Pour la chanson Dans tes yeux verts, Birdie Veilleux les a rejoints au violon. Il est aussi revenu pour la dernière chanson, Jusqu’à ce qu’elle danse. À ce moment-là, la foule devant la scène a dansé et sauté, et Éli a échangé son banjo pour la clarinette vers la fin. Il y avait un groove et une énergie qui ont bien terminé le spectacle. Le rappel était composé d’une seule chanson, Arracher le vent, pendant laquelle la foule tapait des mains avec enthousiasme.
Pour cette soirée-là, deux abat-jours ont été placés sur la scène, celui de gauche décoré avec des fleurs. Ça a donné l’impression d’être dans un salon, impression renforcée par le fait que la salle était remplie de familles et de gens de tous âges. En général, quand on voit des artistes qui nous intéressent, il y a deux types de spectacles : ceux qui nous donnent de l’énergie grâce aux sauts et à l’envie de chanter fort et ceux qui nous rendent agréablement cozy. La combinaison de Chassepareil et Éli Doyon et la Tempête au Pantoum était un peu comme l’écoute ou la lecture des contes classiques avant d’aller se coucher.
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