Deux ans après leur EP « Quoi-ce y’a pour souper? (Édition Deluxe) », le groupe acadien Peanut Butter Sunday a enfin sorti leur premier album. Paru le 23 mai, « Peanut Butter Sunday » est une collection de chansons raw et énergique. L’album était bien attendu et cette attente nous a donné encore plus faim pour la musique.
Comme Mike du groupe a expliqué dans notre entrevue, « notre EP ressemble à quand tu vas au drive-through au McDonald’s et tu paniques avant de dire ta commande. T’es fier avec ce que t’as commandé mais tu sais que, si t’as réfléchi un peu plus, t’aurais pu choisir quelque chose d’autre. L’album, par contre, ressemble à quand tu vas au drive-through pis tu choisis un Double Big Mac meal pis un médium diet coke. Ou, si c’est le matin, a day breakfast burrito avec un extra pack de salsa, hash brown, large ice coffee, espresso extra ice, pis à la fin t’es comme : fuck yeah! On aime fuck around tout le temps, mais on a beaucoup travaillé sur l’album, et that ain’t no joke. »
Bien que les EP soient pleins de chansons faites pour sauter, chanter fort et ne pas prendre la vie au sérieux, l’album « Peanut Butter Sunday » est un peu plus agressif, même avec des touches de mélancolie. C’est le genre d’agressivité qui nous encourage à nous débarrasser de notre négativité, que ce soit à cause d’un manque d’argent ou simplement de la mauvaise humeur.
Le groupe est composé de Michael Saunier, Normand Pothier, Jacques Blinn et André Leblanc originaires de la Baie Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse. Leurs chansons, toujours avec le dialecte au cœur, sont comme un aperçu de la vie là-bas. « Hai poin grand chouse à dire / Shu pissé off / hai poin grand chouse a parde / So fucker off » chante Mike dans Contrare, la chanson qui ouvre l’album. « Quelle était la dernière chose qui vous avez rendu contrare », ai-je demandé à Mike et Normand lorsque on s’est parlé via Zoom. « Les stop lights pour aller au liquor store à Weymouth. Ça prend trop longtemps à changer à vert! » a répondu Normand.
Dans Marché la côte, une chanson un peu rêveuse, Mike chante : « Ma brain est damn near vide coumme mon portefeuille/ Shu gone au fond du lac / J’veux hama monter back again ». « Hama », Mike m’a confirmé, veut dire « jamais ». « Trevor Murphy [de l’acadian Embassy, leur maison de disques] a demandé pour les paroles et obviously j’ai copy et pasté mes iPhone notes », a-t-il expliqué, en soulignant l’authenticité de leur musique.
En plus de Fort McMurray et Mermaid, deux chansons déjà sorties, Weekend est également très accrocheuse. C’est aussi typiquement PBS : les paroles sont drôles et straight-to-the-point et elles nous encouragent à vivre notre vie de manière simple.
« La vision et le processus créatif ont changé de manière naturelle », a expliqué Norman. « Mike habite à Ottawa astheure, donc le processus d’écriture a changé. » Les autres sont toujours basés à la Baie Sainte-Marie, un endroit qui continue de les inspirer. Ce qui reste pareil, c’est que les chansons sont idéales pour la scène — surtout 12345, la chanson qui termine l’album. Son énergie ludique évoque celle qu’on trouve pendant un spectacle. Une fois l’album terminé, on a toujours envie de bouger.

QUELQUES QUESTIONS DE PLUS AVEC PEANUT BUTTER SUNDAY
Dans Vin Rouge, on peut sentir la frustration et la colère. Y a-t-il des chansons que vous aimez chanter pour libérer votre colère? Par exemple, les chansons qui sont bonnes à crier.
Mike : Danse dans les flammes du Grand Dérangement.
Normand : Quand le refrain de Danse dans les flammes commence, tu feel comme un grizzly bear! Je regarde mon Spotify pis tout ce que j’ai écouté ces dernières semaines, c’est du dungeon synth, comme Vegetable Festival de Goblet Grotto. Sinon, Michelle Branche. Ses chansons me soulagent de tout pain.
Évidemment toutes les chansons de l’album sont spéciales pour vous, mais y en a-t-il une qui vous parle la plus?
Normand : J’ai deux préférées : Compliqué parce que c’est catchy. C’est Mike qui l’avait écrite. Pis 12345 parce que personne ne la va jamais écouter. C’est la dernière toune de l’album, elle s’appelle 12345, pis les paroles sont dumb.
Mike : Vin Rouge. Quand on la jouait live back in the day, on sautait parce que c’est une chanson bouncy. Moi, Normand et Jacques, on bouncait pis Jacques smilait comme s’il allait rire. Weekend itou, grâce aux harmonies et à la façon dont Normand et moi avions appris la toune. On n’avait rinque un démo à Normand. Ce n’est pas comme si c’était bad, mais j’étais dans une autre province et je n’avais pas écrit la chanson. Donc, quand on est allés l’enregistrer, j’étais nerveux et pas très confortable. J’étais comme : how am I going to make it work? Finalement, c’était tellement fucking bon!