Bruire : Pour se libérer de la confusion ambiante

17 janvier 2025

Guillaume Pepin

Collaboration spéciale

Bruire – Photo : Baptiste Guillemin

Le 18 décembre dernier a eu lieu le lancement du premier album de Bruire, « Mouvement Cyclique ». Nouveau projet de la ville de Québec à surveiller sans équivoque.

L’évènement avait lieu dans la grande voûte de l’îlot des Palais. Dès l’entrée à l’accueil du musée, il était déjà possible de sentir que l’évènement allait être un moment unique. La grande voûte est investie d’une aura d’histoire avec ses pierres et ses briques apportant une ambiance intime et chaleureuse. L’endroit est visiblement bien choisi pour nous emporter dans les sonorités sensibles de ce projet singulier de la scène musicale de Québec.

Rien n’est laissé au hasard dans cette démarche musicale entre indie folk actuelle et néo-psychédélique. Roger Cournoyer (Les Évadés, Elephantome) en est le maître d’œuvre et s’est entouré d’alliés de longue date pour porter avec lui ce projet plus personnel. Sur scène nous avons pu voir performer, en plus de Roger Cournoyer à la guitare et à la voix, Simon Beauséjour (Pulsart Trio) à la batterie, Jordane Labrie (Valois, Jordane) aux piano et voix, Mathieu Rancourt (Les Évadés, 5 For Trio) à la basse et contrebasse et Hubert Michaud (Vieux Bison, Jordane) aux guitares et synth modulaire.

Pour me familiariser avec l’album avant l’événement, j’ai décidé de faire une écoute très rapide des singles disponibles. L’écoute semblait me présenter un projet folk lo-fi mais il en est tout autre. Les structures des chansons sont beaucoup plus complexes qu’elles en ont l’air. Tout est réfléchi. Les couches de mélodies et les harmonies vocales qui se dévoilent tout au long de l’album démontre, de la part de Cournoyer, un souci du détail dans chacune de ces compositions. Et, lors de cette soirée, c’est également l’album entier qui nous sera livré, de la première piste à la dernière. Un listening party en live, rien de moins.

Au centre de la voûte, les instruments attendent que le public s’installe en cercle tout autour. Une salle intime en 360 qui permet à tous de se voir de tous les côtés, de sorte que l’émotion des autres soit palpable et l’écoute remarquable. Une position qui amplifie l’expérience en diffusant l’énergie librement pour imposer une communion entre les spectateurs.

Après nous avoir présenté l’ensemble du pacing de la soirée, pour ne jamais briser le rythme de celle-ci, la prestation s’ouvre sur Il y a Longtemps Déjà, une composition instrumentale où le piano hypnotise immédiatement et appelle à l’intériorité. Jordane Labrie au clavier interprétera toutes les voix féminines présentes sur l’album. Les différents duos de voix féminine/masculine de l’album en font une œuvre d’autant plus forte et universelle. On peut y entendre, en plus de Jordane; Flavie Dufour, Emilie Clepper, Louve Saint-Jeu et Annabelle Guimond Simard. Jordane Labrie fera honneur à toutes ces voix en performant avec cœur et sensibilité.

Déboulent par la suite des compositions marquées par des influences multiples entre jazz, folk et psychédélisme dans une approche rigoureuse entre modernité et classique. Entre les envolées mélodiques aux accents country de Pars et l’enlevante pièce Au pied d’un Arbre où la contrebasse cogne aux tripes, on est happé par la finesse d’une performance enveloppante. Au milieu de la soirée, on installe un micro au centre de l’espace pour un duo de voix et guitare avec la chanson Juste une grand frousse. Moment de pure poésie, entre Cournoyer et Labrie, émouvant et sans prétention pour nous rappeler la fragilité de nos relations humaines.

L’attention de tous est toujours aussi soutenue en deuxième partie pour la touchante Là où nos Rêves se Scellent, la «radioheadesque» En un Battement D’aile et l’incroyablement poignante À la Lueur de la Chandelle. Le spectacle se termine avec la piste finale de l’album Pan. Une autre composition instrumentale pour venir fermer ce mouvement cyclique avec autant de beauté qu’à l’ouverture. C’est après avoir chaudement applaudi la prestation en se disant, les yeux mouillés, qu’on en prendrait vraisemblablement plus, que Roger nous rassure en nous proposant de jouer deux chansons représentatives des influences importantes pour le projet. C’est donc avec joie et émotion que le public s’est vu offrir en final, Sortez-moi de Moi de Daniel Bélanger suivi de Weird Fishes de Radiohead. Deux performances qui auraient rendu très fiers leurs créateurs.

En plus de démontrer qu’il est un auteur-compositeur-interprète remarquable, sensible et intelligent, Roger Cournoyer nous a offert avec ses musiciens un moment de grande qualité rempli d’humilité, de grâce et de simplicité. Un souffle commun, léger mais intelligible, nous a habité tout au long de cet évènement unique. Un moment fort et vrai dont tous les spectateurs présents se rappelleront certainement longtemps.

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