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La dernière de Philippe (fou) Brach (Avant un bon boutte)

Philippe Brach – Photo : Léo Moffet
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28 Décembre 2024

Gilles Deleurme

Léo Moffet

C’est dans une salle bondée avec une « crowd » très diversifiée (comprenez par là qu’on ne voit pas uniquement les habitués), que nous avons eu la très belle visite de Philippe Brach pour deux représentations au Pantoum. Au menu, des textes aussi bien cyniques que magiques, des interludes drôles et grinçants et des arrangements musicaux et visuels hypnotisants.

Comme son dernier album « Les gens qu’on aime », le spectacle a commencé avec la pièce du même nom, une ballade triste très slow tempo qui se fond paradoxalement parfaitement avec la pièce plus enjouée Last Call. Même si la température était en dessous du -10°C dehors, il faisait loin de faire frette dans la salle comble et survoltée.

Durant un premier interlude, Brach nous a annoncé « un dernier show avant un bon boute », une annonce à ne pas prendre à la légère étant donné que la dernière fois ça lui a pris six ans avant de sortir un album. Il se disait émotif avant de tourner son annonce à la dérision, « sans doute l’alcool » ironisa-t-il.

C’était aussi l’occasion de faire un gros « Shout-out » au Pantoum qui a survécu face à la précarité de leur situation au fil des années. Toujours sur une touche d’humour, il ironisa qu’il valait mieux ça plutôt que d’avoir des tours à condos ou des édifices qui diffusent du Baby Shark (Clin d’œil, Clin d’œil Desjardins Montréal).

En parlant de Desjardins, un certain Gabriel nous faisait l’honneur de jouer du clavier ce soir-là en formule « élargie ».  Ses arrangements ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd.

La soirée a pris son envol avec Né pour être sauvage, un moment marquant où toute la salle a chanté à l’unisson. L’intensité était palpable, et la connexion entre l’artiste et son public, tout simplement magique.

Le contraste entre des morceaux comme Pakistan, empreint d’une douceur avec un texte lourd de sens tranche avec Tic Tac, pièce instrumentale qui transporte l’auditoire vers des horizons exotiques. Ceci illustre parfaitement la diversité du spectacle. Ces transitions subtiles nous amenèrent vers la sublime et poignante pièce Le bonheur tousse moins qu’avant. Je pense que c’était mon moment fort du spectacle, l’émotion était palpable dans la salle.

Accompagné par des talents indéniables comme Marianne Tessier à la batterie et Étienne Dupré à la basse, Philippe Brach a su mettre en valeur l’excellence musicale de ses complices. Avec Mes mains blanches, une adaptation très groove de Grandma’s Hands de Bill Withers, ils nous ont plongé dans l’ambiance des années 1970. Les arrangements de la pièce prennent d’ailleurs des allures de Riders on the Storm, c’était très planant, je n’ai malheureusement jamais vécu de show des Doors mais ce soir-là on était proche d’une expérience inspirée d’Aldous Huxley. Ne vous inquiétez pas, ma perception était ben toute là, je me suis simplement senti encore plus vivant. Finalement, le groupe nous a livré ses morceaux plus accrocheurs. Le medley Révolution et Dans ma tête a illustré à merveille la frontière ténue entre la folie et le génie, un thème récurrent dans l’œuvre de Brach. Et que dire du rappel, marqué par la chanson Rebound, a été un moment d’une authenticité désarmante. Le public, insatiable, a réclamé à l’unisson Bonne journée. Même si la foule peine à garder le rythme en tapant des mains, on a vécu une véritable communion avec l’artiste.

Philippe Brach a offert bien plus qu’un simple spectacle : il a livré une véritable expérience immersive. Entre intensité, douceur, folie et génie, il a su créer une soirée mémorable, empreinte de moments d’émotion pure et de communion avec son public. Un artiste (au sommet de son art) qui nous dit malheureusement au revoir pour quelques années encore.

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