En cette belle journée ensoleillée, le Festival OFF de Québec a déplacé ses pénates en basse-ville. Pendant qu’en après-midi, Milandrea, Reno McCarthy, Clara Dahlie et Loïc Lafrance ensoleillaient la place de l’Université du Québec, plus tard en soirée, Mykalle et Les Évadés ont envoûté le Pantoum. On a raté les shows de l’après-midi parce qu’on voulait avoir de bonnes places (dans le moshpit) pour notre band préféré au FEQ (Malaimé Soleil), mais vous pouvez être certain·es qu’on était au Pantoum!
Mykalle
par Gilles Deleurme
Voilà une artiste multidisciplinaire se spécialisant dans les vocalises et jouant qui joue sur un spectacle immersif à travers des mises en scènes hors du commun. On a droit à un hasard de musique délictueux.
Son introduction planante en italien et sa brume épaisse enveloppent la scène et nous transportent dans une atmosphère mystique. Le cadre clérical du spectacle transcende les frontières de la musique traditionnelle et nous entraîne dans son univers spirituel et esthétique. C’est très envoutant chez Mykalle, qui marie parfaitement le chant liturgique, le néo-classique et la musique électronique.
Accompagnée par des chants traditionnels bulgares, Mykalle nous offre une performance vocale envoûtante, rehaussée par une trame narrative où deux bergers trouvent la mort, ajoutant une dimension tragique et poignante à l’ensemble. Ce voyage onirique en pleine ascension lyrique est un véritable bonheur. Il me déstabilise avec une créativité rare. Les arrangements musicaux et la brume épaisse sont des atouts contribuant à l’unicité et l’originalité de la représentation, faisant de cette expérience un véritable délice pour les oreilles du mince auditoire mélomane présent ce soir au Pantoum. J’avais déjà entendu Mykalle lors d’une représentation au théâtre et sa prestance m’avait conquis et donné envie de la revoir. Voilà chose faite et je ne regrette clairement pas mon choix même si le style me fait sortir des sentiers battus.
Les Évadés
Par Gilles Deleurme
Ce n’est pas la première fois qu’on en parle à ecoutedonc.ca, le groupe Les Évadés revient au Pantoum dans le cadre du Festival Off. Le sextuor est composé de la fameuse Marie-Christine Roy (Violon, Erhu), d’Alain Filion (Guitare électrique), de Mathieu Rancourt (Basse, Contrebasse), de Roger Cournoyer (Batterie, Guitare acoustique et électrique), de Louis-Solem Pérot (Violoncelle) et d’Olivier Forest (Batterie, Percussions). Le groupe nous propose de la musique complète et totalement accessible. Que de talents réunis, on est prêt pour entendre du Jazz funky à tout lyrique! Parmi la foule au plancher, le groupe nous livre des morceaux jazz envoûtants finement accompagnés du Erhu de Marie-Christine comme avec la pièce Tiamat, on se libère de notre fou grâce à leur rock énergique. Musicalement c’est extraordinaire. Les instruments sonnent l’authenticité et les harmonies nous font voyager loin, très loin. Au moins aussi loin que leurs inspirations musicales orientales.
On aimera moins le fait qu’un photographe (amateur?) choisisse le pire emplacement de la soirée, en plein milieu devant la scène et empêche littéralement les autres photographes de se livrer à leur ouvrage et cache des spectateurs. Parenthèse fermée, je dois dire que j’ai été conquis par la formation. Un peu à la manière de Mon amie souffrance. Le groupe purement instrumental nous présente un très large spectre de styles musicaux allant de la musique jazz, ressemblant à la bande sonore d’un film western ou au rock garage un peu plus sale dans l’esthétique.
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