Chaque année, un peu en même temps que le Festival d’été, se déroule le Festival OFF de Québec. Ici, pas de grande scène, pas de grosses foules de près de 100 000 personnes, pas de grosse vedette internationale qui vole en jet privé quelques heures avant le show et qui repart aussitôt, on est totalement immergé dans un autre univers.
Le OFF, c’est la découverte, c’est l’émergence, c’est le champ gauche. C’est l’intimité des petites salles et des petites scènes extérieures. Ce sont les expérimentations musicales en direct, les nouveaux projets à leurs premiers balbutiements. Se trouver au OFF, c’est avoir l’âme d’un explorateur qui se retrouve dans un lieu jamais visité et qui trippe ben raide sur les couleurs qui l’entourent.
Et par tradition, même si je suis affecté au gros festival en haut de la côte, je m’efforce toujours, bon an mal an, d’aller faire un petit tour au OFF, question d’avoir de nouvelles étoiles à mettre sur mon radar. C’est encore plus vrai cette année, j’avais vraiment hâte de voir ce que la toute nouvelle équipe du OFF avait dans le ventre. C’est donc ce que j’ai fait en ce jeudi 11 juillet : après une soirée au FEQ, je suis descendu au Centre Hub Créatif. Un début de festival en toute intimité où m’attendaient Em Pompa, Anyma et Faux Soleil.
La première (Em Pompa), vous la connaissez probablement pour son projet Bellflower. Accompagnée de ses fidèles acolytes, dont William Côté, l’autrice-compositrice-interprète montréalaise est venue nous présenter les pièces de son album « Now What » sorti à la fin mai.
Em Pompa nous aspire dans son univers electro-soul, un univers aux textures riches et complexes où les claviers, les percussions, le saxophone et surtout la voix unique de l’artiste s’entremêlent pour nous envoûter. Derrière sa quincaillerie, Pompa attire (et maintient) l’attention de belle façon par ses mouvements amples et son regard plein de conviction, mais c’est surtout son univers musical qui nous accroche. Un univers fait sur mesure pour les chaudes nuits d’insomnie obligée, du beau doux où le chaud et le froid se rencontrent pour créer des tempêtes entre nos deux oreilles.
Ensuite, Anyma est montée sur scène avec ses trois musiciens. Bon, vous le savez, j’ai un petit faible pour les artistes autochtones, surtout celleux qui s’amusent à nous surprendre en repoussant les limites de leurs sonorités traditionnelles, et c’est en plein ce que l’artiste originaire de Wendake nous propose.
Si Anyma s’inspire de son patrimoine huron-wendat, elle a clairement les deux pieds dans la pop moderne. Les synthés se superposent aux percussions pendant que l’artiste, expressive pas possible, chante d’une voix pleine de soul qu’elle maîtrise à la perfection. On s’étonne de voir beaucoup de chapeaux de cowboy dans le public, y’en a qui ont délaissé le country de la grosse scène du FEQ pour venir danser avec Anyma, et c’est très bien ainsi.
Musique parfaite pour pratiquer quelques pas de danse en fin de soirée. On pourra revoir Anyma très bientôt (au festival FONO, pour être plus précis), on la met tout de suite à l’agenda.
On a terminé la soirée en écoutant quelques minutes de Faux Soleil. Le duo propose une musique électronique dite « humaine», où les codes de composition de divers sous-genres de l’électro s’entrechoquent pour créer une musique aux textures diverses qui ne donnent aucun autre choix que de danser (quoiqu’on a pu remarquer aussi que c’était une excellente musique pour s’asseoir sur les divans au fond de la salle et boire une des excellentes bières de la Barberie au menu).
Le party commençait à peine à pogner quand j’ai dû partir, question d’attraper mon dernier 801 vers la maison, la tête pleine d’images (probablement celles projetées en arrière-plan toute la soirée).
En somme, ce fut une belle première soirée pour le OFF. Une douce entrée en matière qui annonçait une belle suite (dont on vous parle au cours des prochains jours).
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