Festival d’été de Québec – 8 juillet 2024

PAR

Quelle belle soirée chaude et ensoleillée on a vécue hier, sérieux! Ne perdons pas de temps, on vous raconte ça ici :

Prix Espoir Feq

Par Jacques Boivin

Y’avait de la fébrilité dans l’air au Manège Militaire alors qu’on a annoncé les récipiendaires du prix Espoir FEQ, remis à un.e artiste de la programmation sur qui on fonde de beaux… espoirs. La cuvée 2024 était relevée, car La Force, Valence et Rau_Ze étaient nommé.es.

Et si ça aurait pu aller d’un côté comme de l’autre tellement tout ce beau monde est talentueux, le jury a choisi… Rau_Ze, qui repart avec une bourse de 20 000 $ de Sirius XM ainsi qu’une participation au festival Paleo, en Suisse!

Les Suisses sont pas prêts à vivre ce qu’on a vécu samedi passé.

Pop-Up FEQ – Les Hay Babies

Par Maxime Beaulieu

Ça fait un an que Jacques me parle du show des Hay Babies au FEQ de l’an dernier, d’à quel point je dois voir le groupe en show. Et quoi de mieux comme premier spectacle du groupe acadien qu’en formule pop-up FEQ au gros soleil (un peu voilé, heureusement)?  Une petite mise en bouche avant leur prestation de ce soir sur les Plaines en ouverture de Karkwa. De la belle musique qui fait sourire, taper du pied et taper des mains (pour tuer les maringouins). Dans ce décor enchanteur du Cercle de la Garnison, c’est un moment magnifique, partagé entre une centaine de personnes qui ont réussi à décoder les indices. Ça donne définitivement le goût de s’acheter des billets pour le spectacle du 24 avril prochain au Grizzly Fuzz, il risque d’y faire aussi chaud que dans cette température de juillet.

La Force

Par Marion Desjardins

Présentée par Gabrielle Shonk comme étant une des plus belles voix du Québec, Ariel Engle qu’on a aussi pu voir dans Broken Social Scene, venait cette fois-ci nous présenter son projet solo, par le fait même son deuxième album « XO Skeleton » sorti l’an dernier. Malgré une foule timide et parsemée, on était lundi quand même, elle livre ses pièces électro-pop avec fougue. Des beaux textes, petit coup de coeur pour Ouroboros, on lui aurait souhaité un plus grand public mais ce sera partie remise.

Oui Merci

Par Maxime Beaulieu

Je me mordais les doigts d’avoir manqué oui merci au Phoque OFF, un spectacle qui avait tellement l’air incroyable. C’est bien satiné que le quintet est arrivé sur la scène de Place d’Youville. Je ne sais trop pourquoi, le premier groupe qui m’est venu en tête en écoutant oui merci est The Ataris, un groupe phare du mouvement emo au début des années 2000. Sans être totalement semblable, oui merci a clairement un côté emo 100% assumé. On sent que le groupe a réussi à convaincre certain.es curieux.euses qui circulaient sur St-Jean à se joindre à la fête. Une prestation qui est allée en crescendo avec une finale endiablée, c’était beau à voir. « Ok bebye ».

Gabrielle Shonk

Par Marion Desjardins

Gabrielle a offert une performance chaleureuse et intime accompagnée de Joey Proteau, Raphaël Laliberté-Desgagné et PE Beaudoin. Contente d’être à la maison, entourée de visages familiers, elle enchaine les pièces de son dernier album « Across the Room ». On passe un beau moment doux, notamment avec la pièce Remember to Breathe où on ressent toute la vulnérabilité de l’artiste. Elle invite La Force à venir la rejoindre pour interpréter une pièce d’Aretha Franklin et termine avec sa pièce Habit, tirée de son premier opus, un spectacle qui ne pouvait mieux se terminer.

Beyries

Par Jacques Boivin

On avait confié à Beyries la lourde tâche d’ouvrir cette magnifique soirée sur les Plaines. Sous un soleil de plomb, l’autrice-compositrice-interprète avaient les yeux aussi brillants que son jumpsuit à paillettes. En formule trio avec Marc Chartrain à la batterie et Simon Pedneault à la guitare, la Montréalaise nous a plongé dans son univers rempli de douceur et de bienveillance, pigeant surtout dans les pièces de sont plus récent album « Du feu dans les lilas » (ce qui ne l’a pas empêchée de nous offrir quelques vieilles pièces, dont Wondering, qui a mouillé les yeux de votre pas très humble serviteur). Une tempête de beau doux qui n’annonçait que du beau pour la suite de la soirée.

Grand Eugène

Par Maxime Beaulieu

Grand Eugène vient tout juste de lancer un EP complètement sublime « Les Vacances d’Été ». Une belle pop qui fait un bien fou, si le boss y voit du Men I Trust, moi j’y perçois du Hubert Lenoir, particulièrement dans la voix et les harmonies. C’était d’ailleurs le dernier spectacle du claviériste avec le groupe, ce qui ajoute au moment. La foule commence à s’agglomérer à la Place d’Youville pour cette prestation, un mélange de curieux-curieuses et de visages familiers qu’on voit régulièrement au Pantoum. On vous avait promis une découverte coup de cœur, à voir la réaction du public, c’est entièrement réussi.

Future Islands

Par Marion Desjardins

Je n’ai toujours aucun mot pour décrire Future Islands et, depuis leur passage au Cercle en 2012, je ne manque aucune occasion de les revoir en spectacle. L’énergie contagieuse et la présence scénique de Samuel T. Herring sont captivantes. Ses pas de danse distinctifs et passionnés sont reconnaissables à des kilomètres – on pourrait même les identifier les yeux fermés tant il est engagé dans chaque mouvement. On en vient presque à oublier de parler de cette voix si unique, avec les décors et éclairages, tout était en place pour attirer de nouveaux fans.

Elisapie

Par Jacques Boivin

On a continué la soirée toute douce sur les Plaines avec Elisapie, qui nous a quand même offert quelques moments plus entraînants (qui ont dû en décoiffer quelques-un·es) alors qu’elle nous a présenté quelques-uns des plus beaux morceaux de son album de « souvenirs » intitulé « Inuktitut » et truffé d’adaptations de gros classiques comme Isumagijunnaitaungituq (The Unforgiven) ou la très touchante Qimatsilunga (I Want to Break Free). La présentation de cette dernière, qui lui rappelle un cousin qu’elle aimait beaucoup, mais qui est parti beaucoup trop tôt, a pincé quelques dizaines de milliers de coeurs. À travers tout ça, on a quand même pu entendre quelques vieux morceaux, dont cette magnifique reprise de Wolves Don’t Live by the Rules, qu’elle a fait sienne, ainsi que Qanniuguma  (quelle belle pièce, non mais) et Arnaq. On n’a pas été déçu, et on a bien hâte au retour de l’artiste chez nous en décembre (au Grand Théâtre).

Mon Doux Saigneur

Par Maxime Beaulieu

Ça saute et ça danse dans le public pour Mon Doux Saigneur. On navigue dans l’indie-pop fort sympathique rempli de synthétiseurs. Mais c’est l’ajout de steel guitar qui donne vraiment un son unique à la formation. Le leader Émerik St-Cyr Labbél est captivant lors de ses interventions, ajoutant une dimension ludique à tout ça. « On me dit que je suis drôle mais j’haïs l’humour. » Le public est vraiment dedans, c’est encore une soirée plus que réussie à la Scène Crave. C’est sans aucun doute un groupe qui risque de devenir un incontournable de la saison des festivals. Vous les avez manqué parce que vous viviez tout un moment sur les Plaines? Vous pourrez les (re)voir le 7 mars prochain au Grizzly Fuzz, c’est clairement le genre de groupe fait sur mesure pour cette salle.

Alexandra Stréliski

Par Jacques Boivin

Comment expliquer ce qu’on a vécu sur les Plaines hier soir? Des dizaines de milliers de personnes venues voir de la musique instrumentale, ou comme le dirait Alexandra Stréliski elle-même avant de nous faire un signe du diable plus enjoué que tous ceux de James Hetfield, « le plus gros rassemblement d’hypersensibles ». Accompagnée d’une bonne partie de l’OSQ, la compositrice nous a complètement envoûté·es avec ses morceaux interprétés avec la sensibilité qu’on lui connaît. Ce qu’elle est belle à voir et à entendre quand elle ne fait qu’un avec son piano, que sa tête se berce dans tous les sens, grand sourire aux lèvres, parce qu’elle aussi vit sa best life. Si ce n’était des immenses écrans géants, on se serait cru dans l’intimité de la salle Octave-Crémazie, tout près de l’artiste. On aurait pu entendre une mouche voler (on a aussi malheureusement entendu quelques notes de Mt. Joy dans leurs moments les plus intenses… heureusement, ceux-ci étaient rares, preuve qu’on avait compris que ça prenait du doux aussi au Pigeonnier).

La vaste foule avait elle aussi les yeux brillants (et un brin humides, je dirais). Quelque chose se passait ici, un moment de communion qu’on n’avait jamais vécu là où on a pourtant vu les triomphes des Foo Fighters et de Metallica. Une foule accrochée aux doigts de Stréliski, qui caressait son piano avec sa tendresse habituelle.

Les deux invité·s ont offert quelques mots touchants. Loud en premier, dans une sobriété qu’on ne lui connaissait pas, est venu glisser quelques verses avant de repartir aussi vite qu’il était arrivé. Ensuite, Sarahmée, touchante, venue rendre hommage à Karim. Les larmes ont coulé, on vous le dit.

À la fin du spectacle, Stréliski est allée jouer sur une petite scène au milieu du parterre. Un moment de proximité qui a fait chaud au coeur, mais pas autant que ce moment où elle a réalisé un dernier fantasme : faire du body surfing. Et la voilà, dans son magnifique costume rose, en train de voguer jusqu’à la barricade, le sourire fendu jusqu’aux oreilles, sur le bord des larmes.

Alexandra a gagné sur toute la ligne hier. Elle avait parié que les Plaines seraient l’endroit parfait pour nous faire vibrer comme jamais. Pari tenu. Et par sa performance magistrale devant un public qui n’était pas nécessairement conquis au départ, mais qui était bouche-bée à la fin, elle a montré que parfois, une petite fille de 14 ans qui rêve à l’impossible peut voir ce rêve se réaliser plus fort que tout ce qu’elle avait imaginé.

Tsé.

Galerie photos

Mots-clés

VOUS CHERCHEZ QUELQUE CHOSE?