Pendant que le monde se faisait bercer par les doux rayon du soleil nord-côtier à Tadoussac, que ça buvait en chantant à Saint-Casimir et que la francophonie était célébrée à Montréal, ici à Québec, on fêtait la musique d’ici dans le quartier Saint-Jean-Baptiste. Les 14, 15 et 16 juin derniers, le parvis de l’église SJB et le passage Olympia se sont animés dans le cadre de la Fête de la musique de Québec, qui présentait plus d’une quarantaine d’artistes de la ville et de la province de Québec.
On vous parle de quelques-unes de ces prestations dans cet article.
14 juin
Mid Divers
Par Maxime Beaulieu
C’est avec un pied dans une botte samson que le chanteur de Mid Divers s’est présenté sur scène, c’est donc bien assis que le leader nous a offert les pièces d’inspiration grunge du groupe. Ça n’a pas pour autant ralenti les ardeurs de la foule présente en grand nombre en cette magnifique première soirée. Effectivement, les moshpits se sont multipliés au Parvis durant la prestation alors qu’on reconnaissait des visages familiers qui sont pratiquement toujours présents aux concerts du quatuor à Québec. Le reste de la formation avait quant à elle énormément d’énergie à revendre, question de donner un solide show. Ultimement, la position assise du chanteur n’a pas nui au spectacle du tout, surtout que la performance du groupe a été fort remarquable.
worry
Par Jacques Boivin
Tant qu’à être dans le grunge, aussi bien finir la soirée en beauté avec worry! Kerry Samuels et sa bande (Gaspard Eden, l i l a, Laurence Gauthier-Brown et Simon Choquette) ont offert une prestation toute en nuances. Oui, ça rocke sur un moyen temps sur les moments les plus énergiques, mais il y a en même temps beaucoup de doux, de mélancolie et d’harmonies, comme quoi le grunge, c’est pas juste de la colère et du déni, c’est aussi une bonne dose d’introspection. On a vraiment hâte d’entendre le nouveau stock dans nos baladeurs!
15 juin
Huriel
Par Maxime Beaulieu
Après avoir pris la matinée de samedi assez relaxe, je ne voulais absolument pas manquer la présence de Huriel sous le magnifique soleil du Parvis. Huriel c’est un groupe indie rock avec un petit côté progressif et surtout des moments criés et énervés bien contrôlés, c’est dirigé par Hubert Gonthier-Blouin qu’on retrouve à la guitare et à la voix. Ce qui démarque surtout la formation cependant, c’est la présence d’un grand personnage au centre de la scène (Eddy) qui réagit aux paroles, aux changements de rythmes et qui rend la prestation particulièrement dynamique. Ça commençait vraiment bien mon samedi, j’ai vraiment apprécié ce que j’ai entendu, et vu! Notons la présence à la batterie de Marie Fillod, une des musiciennes les plus occupées de la fin de semaine, performant avec cinq artistes ou groupes différents au cours de la FMQ. Un dernier festival fort occupé pour la musicienne qui retourne vivre en France, il va définitivement y avoir un manque de percussionnistes à Québec dans les prochains mois.
Andersen’s Missing Bell
Par Maxime Beaulieu
Une autre formation que j’avais vraiment hâte de voir pour la première fois. Andersen’s Missing Bell est un sextuor faisant dans le rock alternatif aux inspirations pop punk. Le groupe a lancé le EP de trois pièces « Maybe It’s Just a Phase » en avril dernier, un excellent effort qui donne le goût d’en entendre plus. En spectacle ça fonctionne à merveille, mené de main de maître par Kevin Michaud à la voix et la guitare qui fait preuve d’un énorme charisme. Notons la présence sur scène de trois membres de la famille Boies, soit le père Jean-Sébastien à la guitare avec Ariane aux claviers et la voix ainsi que Mathieu aux claviers. Clairement un groupe que je vais continuer à suivre avec intérêt.
Birdie Veilleux
Par Maxime Beaulieu
C’est le troisième spectacle à Québec en quelques semaines pour Birdie Veilleux, après son lancement au Pantoum, un spectacle à la série des membres de l’Ampli, c’est maintenant au Passage Olympia sous le gros soleil qu’on retrouve le chanteur-conteur. Si au Pantoum iels étaient six sur scène, cette fois-ci c’est plutôt en formule quatuor qu’on peut entendre les pièces de « Chansons tristes pour les gens heureux ». On a donc Bosko Baker à la guitare, Olivier Amyot à la basse et Louis-Solem Pérot au violoncelle, en plus de Birdie qui joue mandoline et guitare. Il n’y a pas seulement moins de personnes sur la scène, il y a aussi moins de chansons, c’est une version condensée d’une trentaine de minutes du spectacle. Qu’à cela ne tienne on a droit à une magnifique performance, Birdie est tellement attachant, on est pendu à ses lèvres pendant ses histoires racontées entre les pièces. Ça a sans aucun doute convaincu plusieurs curieux.euses d’assister à un spectacle complet de l’artiste.
Dope.gng
Par Stéfanie Cantin
C’est à 17 h, le samedi que le vent se lève au parvis de l’église, le duo Montréalais Zilla et Yabock, respectivement Marven Jean et Victor Tremblay-Desrosiers entrent en scène accompagnés du DJ Nimbustwokay. Ils sont énergiques, la console et les micros se conjuguent à leurs sautements, c’est explosif.
Dès le début, la voix de Nimbustowokay se joint au duo de voix saccadées et bagarreuses de Zilla et Yabock. En maniant leurs micros et les boucles de voix, ils surfent sur des rythmes s’alternant entre le hip-hop et le punk. Ils ont du gaz, ils sont excités, le public saute sur le parterre du parvis. Le monde aime! Vers la moitié de la prestation, ils nous offrent une pièce plus douce qui enveloppe le public d’une vague emo un peu plus pop. Ce projet est singulier et rafraîchissant. À découvrir!
The Ladysmiths
Par Maxime Beaulieu
Un jeune groupe qui ne laisse personne indifférent, The Ladysmiths est connu pour ses prestations excentriques. On est dans un rock à l’ancienne aux allures quelque peu psychédéliques. C’est une formation qui fait déplacer les foules, dans le sens qu’il y avait beaucoup de monde au Parvis, mais surtout dans le sens que leur public est définitivement fan de moshppits. Le quatuor n’a qu’un démo de quatre chansons en ligne, pourtant il semble déjà y avoir un gros engouement autour des Ladysmiths. Et sur scène ça fonctionne à merveille, les quatre musiciens sautent partout d’un bord et de l’autre, on voit qu’ils ont du gros fun. Avec une bonne éthique de travail, on sent que ce groupe peut se rendre assez loin.
Empress of Nothing
Par Maxime Beaulieu
C’est le premier spectacle à l’extérieur de Montréal pour le quatuor post-rock/shoegaze Empress of Nothing. Un coup de cœur pour certaines personnes de l’organisation de la Fête de la Musique de Québec, j’avais particulièrement hâte de découvrir ce groupe. Et je n’ai définitivement pas été déçu, c’est rapide par moments, avec d’autres moments plus calmes et planants, c’est loud, c’est surtout excellent. C’est décidément mon genre de groupe, j’ai dévoré leur album homonyme de 2023 à la suite du spectacle, ça me surprend même que je ne connaissais pas ça tellement c’est dans mes cordes. J’espère vraiment que le quatuor reviendra faire des shows à Québec dans le futur, clairement une de mes révélations de cette édition de la FMQ.
Louis-Charles
Par Maxime Beaulieu
On reste dans le shoegaze-post-rock, mais cette fois-ci avec un groupe qu’on connaît très bien, Louis-Charles. On a vu la formation au Festival OFF de Québec, à Saint-Roch XP, au Phoque OFF et aux Nuits Psychédéliques mais cette fois-ci c’était sur une scène extérieure, en clôture du samedi soir, devant le magnifique coucher de soleil. C’était tout simplement magique comme moment. Le quintet en a profité pour nous annoncer le décès de « Louis-Charles I » et la naissance future de « Louis-Charles II » en nous présentant de nombreuses nouvelles chansons. Ces nouvelles pièces sont vraiment excellentes et efficaces, on a bien hâte de voir ce que ça donnera en enregistrement. C’est vraiment une magnifique conclusion pour cette deuxième soirée de la FMQ, sous le beau temps rayonnant, ça s’annonce tout aussi splendide pour le lendemain.
16 juin
Kréalogie Botanik
Par Jacques Boivin
Alliant musique électronique, poésie et… botanique, Margo Ganassa et Lancelot Poutignat nous emmènent faire du pouce avec elleux sur la route entre Montréal et Mont-Louis. Une performance captivante pleine de mots et d’images (les éléments visuels aident beaucoup), une ambiance de roadtrip, et des expériences humaines qu’on ne vit presque plus en 2024. Vachement impressionnant.
Ressak
Par Maxime Beaulieu
C’est un peu lendemain de veille que je me rend au Passage Olympia pour y voir Ressak. Un groupe qui mélange rock, prog et grunge pour un résultat fort intéressant. La formation a beau avoir lancé un EP de six pièces, « Le courant nous mène », il y a quelques mois, il y a déjà un nouvel EP enregistré. Ce sera le dernier avec la batteuse Marie Fillod qui quitte vivre en France sous peu. C’était un autre groupe que je voyais en spectacle pour la première fois et je ne suis vraiment pas déçu par cette prestation.
Mélina Lequy
Par Maxime Beaulieu
C’est ensuite au tour de Mélina Lequy de se présenter au Passage Olympia pour une courte prestation. Alors qu’on a l’habitude de la voir en formule trio, cette fois-ci c’est plutôt en duo avec Marie Fillod (et oui, une autre prestation pour elle!) aux percussions et à la flûte. Le contrebassiste, Mathieu Rancourt, avait une très bonne raison pour être absent, il venait tout juste d’avoir un enfant, la fin de semaine de la fête des pères en plus. Ça n’a rien enlevé à la performance de Mélina cependant, poussée par ses magnifiques textes. Lorsque je l’avais vue à St-Roch XP en septembre dernier elle était en trio avec un batteur et un claviériste, j’aurais donc été fort curieux d’entendre ce que ça donne avec une contrebasse, mais bon, ce n’est que partie remise. Vraiment du beau doux qui fait du bien en ce dimanche après-midi.
Fleur de peau
Par Maxime Beaulieu
Un de mes plus gros coups de cœur de l’année jusqu’à maintenant, Fleur de peau est un duo électro-pop ayant sorti le magnifique album « Contre-Sens » il y a de cela environ un mois. Je dis électro-pop, mais la guitare de Louis Fernandez, et ses multiples effets, prennent une place de choix dans le son du groupe. On ajoute à ça les merveilleux textes livrés avec émotion par Élie Dubois Sénéchal et ça donne un résultat explosif. Probablement une des plus grosses foules de la fin de semaine dans le petit chapiteau CHYZ du Parvis, ça démontre bien l’intérêt qu’il y a autour de ce projet. On risque de recroiser le duo à plusieurs reprises dans le futur dans nos festivals et nos salles préférées.
Pascal Larose
Par Maxime Beaulieu
Pascal Larose sait bien s’entourer. C’est accompagné de sept musicien.nes que l’auteur-compositeur-interprète nous présente ses chansons remplies d’authenticité et d’humour. Il faut dire que la liste de collaboratrices et collaborateurs sur son EP de 2021 « Le grand frette » est assez impressionnante tout de même. Si la scène était remplie, les chaises adirondack du Passage Olympia l’étaient tout autant, énormément de personnes s’étaient déplacées pour voir cette prestation. Les thématiques du « frette » de son EP clashaient un peu avec la température extérieure mais ça ajoutait au moment qu’on était en train de vivre. Vraiment une magnifique performance où l’instrumentation a volé la vedette.
Wilting David
Par Jacques Boivin
L’auteur-compositeur-interprète Wilting David est venu nous chanter quelques tounes de son cru, ainsi que quelques reprises (traduites ou pas) de quelques perles du folk d’ici et d’ailleurs. Une prestation toute en douceur, musique apaisante de fin d’après-midi, quand on a besoin de recharger ses batteries et de faire le plein de doux. Notons au passage les magnifiques harmonies vocales de Marie-Ève Fortier sur quelques-unes de ces chansons, notamment La Vallée (une adaptation de Green Green Rocky Road).
Milandrea
Par Maxime Beaulieu
Il faisait déjà beau et chaud au Parvis mais la chaleur a monté d’un cran avec la prestation de Milandrea et ses rythmes inspirés de sa Colombie d’origine. La chanteuse, accompagnée de son pied de micro fleuri, dégage un énorme charisme. Des chansons dansantes qui donnent le sourire. Seul un bassiste était présent sur scène avec elle, mais ça fonctionnait très bien. Le public était un peu timide malheureusement, cependant vers la fin de la prestation, Milandrea a réussi à en convaincre plusieurs de nous montrer leurs plus beaux pas de danse. Ça s’est donc terminé dans une magnifique ambiance festive de party d’Amérique du Sud.
Clara Dahlie
Par Maxime Beaulieu
C’est entourée d’une claviériste, un batteur et un bassiste que Clara Dahlie se présente sur scène devant un petit aménagement floral. Après nous avoir offert l’excellente pièce Rengaine en 2022, elle vient tout juste de rendre disponible La Luz au début du mois de juin. Ce sont deux des plus grosses chansons de son spectacle, ça chante énormément dans le public, tout en dansant comme s’il n’y avait pas de lendemain. La chanteuse a définitivement une présence envoûtante, c’est toujours un plaisir de la voir en spectacle. J’ai déjà hâte de voir quelles seront ses prochaines chansons à sortir, chose certaine ce seront sans doute des pièces qui vont nous forcer à danser.
DVTR
Par Stéfanie Cantin
DVTR est bien connu des gens de la région de Québec. La foule est au rendez-vous pour la prestation du duo composé de Laurence Giroux-Do et Jean-Cimon Tellier, toustes deux issu.es du projet Le Couleur. Sous un doux soleil, la paire se lance avec console, guitare et voix. Derrière le mur de son, Laurence tient son micro et Jean-Cimon graffigne sa guitare aux tonalités très lourdes. Le duo en jette et livre une fringale punk au public. Il suffisait de fermer les yeux sur un public agité et de les ouvrir sur un moshpit activé.
Ce qui paraît absurde de la prestation de DVTR à la FMQ est le clivage du décorum avec la statue de Jésus. Entendre chanter « Vasectomie pour tous » (Vasectomia) en regardant la scène et la statue aux bras ouverts, c’est très amusant et joliment punk! DVTR sera de retour à Québec le 9 juillet à La Place d’Youville dans le cadre du Festival d’Été de Québec. À voir!
Adieu Narcisse
Par Stéfanie Cantin
Sous un coucher de soleil, c’est avec adieu narcisse que se termine Fête de la musique de Québec. Le décor est magnifique. C’est ce soir que LA photo de Jorie a été prise par la Légende Jacques Boivin. Rare moment où le public retient son souffle à l’instant que le photographe capte sa mire derrière la scène. Unicité sur la scène, unicité avec le public, iels étaient toustes vêtu. es de blanc sur le plateau avec élégance. On a vu Utopia (Phil Després) se dévêtir lentement pour ajouter la suavité que l’on connaît au Collectif. La composition musicale et théâtrale de cette performance est le fruit des talents de Jorie Pedneault (chant et guitare), Frédérique-Anne Desmarais (saxophone), Daniel Hains-Côté (batterie) et de Mike Morris (basse).
Sur le parvis, il n’y pas de différence d’âge. Ici, tout le monde y est, certaines personnes moins à l’aise avec la nudité sont malgré elles complètement séduites. Adieu Narcisse c’est le talent, l’audace et le plaisir. C’est l’unicité de la diversité. Quelle belle finale pour La FMQ qui est l’occasion de réunir les talents de tous les horizons.
Conclusion
Par Jacques Boivin
On doit terminer le tout en soulignant que cette édition était la dernière avec Cyndie Caron à la barre de l’événement. Galarneau l’a souligné à sa manière en brillant de mille feux toute la fin de semaine, la pluie s’est tenue très loin de la FMQ (pour une fois). Je dois toutefois aussi le souligner, parce que si vous voyez moins souvent mon nom passer dans nos comptes rendus de cette célébration de la musique, c’est parce que j’aime tellement ce que Cyndie et sa bande ont fait ces dernières années que j’ai décidé de m’impliquer directement.
La FMQ a énormément évolué pendant le mandat de Cyndie. Elle pis sa gang en ont fait une fête où diversité et représentation vont de pair avec la musique. C’est pas juste une réunions entre chums, c’est l’avant-garde, la relève, bien avant qu’elle n’atteigne les concours et les grands événements.
La Fête de la musique de Québec offre aux spectatrices et aux spectateurs un lieu où il fait bon écouter de la musique sous toutes ses formes. C’est un lieu participatif, où on peut danser sans s’inquiéter. Un endroit qu’on tente de rendre plus safe à grandes doses de bienveillance et d’inclusion.
C’est encore un trip de gang. La grande différence, c’est que tout le monde en fait partie, maintenant.
Et pour ça, je lève mon verre!
À l’an prochain!
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